Liturgie de saint Jean Chrysostome

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La Divine liturgie de saint Jean Chrysostome est la plus célébrée des Divines Liturgies dans l'Église orthodoxe. Depuis des siècles, elle est la liturgie ordinaire et quotidienne des Églises de rite byzantin. Elle doit son nom à l'Anaphore (du grec: ἀναφορά, offrande, action d'élever) qui constitue la partie centrale et sacrificielle de la liturgie, et qui est attribuée à saint Jean Chrysostome.

Histoire

L'attribution de cette liturgie à saint Jean Chrysostome, prêtre d'Antioche puis évêque de Constantinople de 398 à 404, et mort en 407, n'est pas attestée avec certitude. Un récit fragmentaire conservé sous le nom de Proclus prétend expliquer l'origine des liturgies. D'après ce récit, plusieurs Pères et Docteurs de l’Église auraient composé des liturgies, parmi lesquels figurent saint Clément de Rome, saint Jacques, et saint Basile ; ce dernier aurait abrégé la liturgie en usage de son temps, et saint Jean Chrysostome aurait à son tour effectué des coupures dans le texte liturgique transmis par ses prédécesseurs. Mais on sait aujourd'hui que l'écrit attribué à Proclus est un faux, et qu'il est bien postérieur au Ve siècle : les attestations en faveur de l'authenticité de cette attribution ne remontent pas au-delà du VIIIe siècle.

La liturgie de saint Jean Chrysostome résulte des travaux des Pères cappadociens pour combattre l'hérésie et définir la théologie trinitaire. C'était probablement la liturgie initialement pratiquée par l'École théologique d'Antioche ; elle dérive bien du type Antioche-Césarée, et fut donc probablement développée à partir du rite syriaque occidental. Différentes Anaphores eucharistiques furent en usage à Byzance. Peu à peu, deux Anaphores seulement subsistèrent. Comme la plus longue était attribuée à bon droit à Saint Basile, on donna à l'autre le nom de Jean Chrysostome, son émule le plus illustre. Par ailleurs, l'économie générale de l'Anaphore attribuée à saint Jean Chrysostome est bien conforme au plan de liturgie que nous font connaître les allusions de ce saint Docteur. Rien ne s'oppose donc à ce que sa rédaction primitive soit du temps de saint Jean Chrysostome, de la fin du IVe siècle[1]. À Constantinople, la liturgie fut raffinée et embellie sous la direction de Saint Jean, Patriarche de Constantinople. Devenue la liturgie de règle à la Grande Église, la basilique Sainte Sophie, elle devint au fil du temps la liturgie usuelle dans les églises de l'Empire byzantin. Les deux liturgies de saint Jean Chrysostome et de saint Basile devinrent la norme lors du règne de Justinien Ier.

Notes et Références

  1. Hiéromoine Néophyte Edelby, Liturgicon, Missel byzantin à l'usage des fidèles, Éditions du Renouveau, Beyrouth, 1960, p.369.