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Grégoire Palamas

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[[Image:Gregory Palamas.jpg|thumb|St Grégoire Palamas]]
Notre père parmi les saints, '''Saint Grégoire Palamas''' (1296 - 1359), fut archevêque de Thessalonique et moine au [[Mont Athos]]. Il est l'un des plus éminents théologien théologiens de l'orthodoxie et le grand défenseur de la théologie hésychaste. C'est en tant que tel qu'il est fêté le deuxième dimanche du [[Grand Carême]], appelé Dimanche de St Grégoire Palamas, la victoire de sa théologie étant considérée comme un second triomphe de l'orthodoxie, après celui sur l'iconoclasme. L'axe de sa pensée est cet adage des Pères, selon lequel Dieu s'est fait homme, ''pour que l'homme devienne Dieu''. Il résume une longue tradition à ce sujet, à laquelle il se veut fidèle et qui touche à la question la plus fondamentale du christianisme : celle du salut ou de la déification (la ''[[théosis]]'') de l'homme. Ses jours de fête dans l'Église sont à la fois le [[14 novembre]] et le deuxième dimanche de [[Carême]], appelé Dimanche de St Grégoire Palamas.
Voici un aperçu de sa vie, de son œuvre et de sa pensée. La bibliographie permettra au lecteur d'aller plus loin.
===Son départ au Mont Athos===
C’est peut-être sous son conseil que Palamas se retira, vers 1316, au [[République monastique du Mont Athos| Mont Athos]]. Il y fut suivi par ses deux frères. Quant à sa mère et ses deux sœurs, elles menèrent aussi une vie monastique, mais à Constantinople. Au Mont Athos, Grégoire devint durant trois ans le disciple de Nicodème, un moine [[Hésychasme| hésychaste]] qui l’initia à la vie d’ermite. Suite au décès de ce dernier, Palamas décida de rejoindre la communauté de [[Monastère de la Grande Laure de l'Athos|la Grande Lavra]], fondée par saint [[Athanase]] de l'Athos. Il y demeura en tant que [[chantre ]] pendant trois ans, puis il opta à nouveau pour la vie solitaire. Il prit Grégoire le [[Monastère Sainte-Catherine du Sinaï| Sinaïte]] pour père spirituel et alla séjourner parmi les hésychastes de l’ermitage de Glossia. Vers 1325, il fut obligé de fuir, en raison d’incursions de pirates turcs. C’est alors à [[Thessalonique]] qu’il résida durant quelques mois en compagnie des disciples de Grégoire le Sinaïte, parmi lesquels se trouvaient deux futurs [[patriarche de Constantinople|patriarches de Constantinople]], [[Isidore]] (Boukharis) et [[Calliste I (patriarche)|Calliste]]. A Thessalonique, il fut ordonné prêtre en 1326. Ensuite, Grégoire partit, accompagné de dix moines, fonder un ermitage à [[Berrhée]], où il suivit le style de vie adopté par les hésychastes, en consacrant cinq jours de la semaine à la prière pure dans la solitude et le samedi et le dimanche aux services liturgiques avec les autres moines de l’ermitage. Vers 1331, il dut une nouvelle fois fuir à cause d’incursions, de Serbes cette fois. Grégoire retourna à la [[Mont Athos|Sainte Montagne]], à l’ermitage de Saint-Sabbas. C’est là qu’il commença à écrire ses premiers ouvrages. Un peu plus tard, il accepta la charge d’[[Higoumène| higoumène]] ou de supérieur au [[Monastère d'Esphigmenou]].
===La querelle du ''filioque''===
Vers 1335, de retour à l'ermitage Saint-Sabbas, Grégoire écrivit, à l’occasion de pourparlers d’union des Églises, ses ''Traités apodictiques sur la procession du Saint-Esprit'', un ouvrage sur la Trinité destiné à repousser toute tentative de compromis doctrinal avec les Latins sur le thème de la procession de l’Esprit. Ce faisant, Grégoire ne refusait pas vraiment l’union des Églises, il désirait surtout éviter une union doctrinale factice, dont l’enjeu véritable n’était pas théologique, mais politique. En effet, certains de ses contemporains étaient prêts à sacrifier la foi orthodoxe pour s’unir à l’Occident latin et bénéficier ainsi de son soutien militaire pour repousser l’invasion des Turcs.
====L'altération de l'image de Dieu en l'homme====
Parmi ces moyens, il y a d’abord et avant tout les mystères ou sacrements de l’Église, principalement le baptême et l’eucharistie, dont Grégoire dit que notre salut tout entier en dépend (Homélie 62). Pour comprendre cette affirmation, il faut faire un détour par la doctrine de la corruption de la nature humaine par le péché et de sa rénovation par l’incarnation du Verbe de Dieu. Cette doctrine repose sur le récit de la Genèse et sur l’œuvre du Christ d’après le Nouveau Testament. Le péché d’Adam, comme figure biblique et originelle de l’être humain, est la première manifestation de la désobéissance à Dieu. Il est pour Palamas la cause d’une corruption de l’humanité, dans les deux sens du terme : psychique et physique. Par son irruption, le péché occasionne une mort de l’âme avant même celle du corps, un désordre psychique et une déchéance du corps. En effet, Palamas envisage le péché comme une altération de l’image de Dieu en l’homme, altération par laquelle l’homme devient incapable d’être à la ressemblance de son Créateur, de participer à la vie même de Dieu (Chapitres 39). Or, cette altération de l’image divine en l’homme est en réalité une dénaturation de son intelligence, comprise comme étant la faculté spirituelle la plus haute de l’âme, faculté qui permet à l’homme de connaître, de faire librement des choix et d’orienter toute sa vie en conséquence. Cette dénaturation à pour effet de priver l’homme d’une faculté qui était la sienne à l’origine, celle de voir Dieu (Triades 1, 1, 3) et donc de s’unir à lui. Si par le péché l’homme perd cette ressemblance, la vie divine, et cette capacité visuelle de l’intelligence qui l’unissait à Dieu, il n’est par pour autant abandonné à son sort. Il y a bien sûr toutes les interventions divines dans l’histoire biblique, mais il y a aussi et surtout la venue annoncée de Jésus-Christ. Pour Palamas, c’est précisément pour offrir la possibilité à l’homme de retrouver son état originel et plus encore par la déification que le Verbe de Dieu s’est fait chair (Triades 1, 1, 22). En effet, par l’union hypostatique ou personnelle du Fils de Dieu à la nature humaine, celle-ci participe de nouveau et totalement à la vie divine (Triades 2, 3, 21). En s’incarnant, en devenant un homme à part entière, le Fils a pu unir notre humanité déchue à sa Personne divine et la restaurer en lui-même par la communication de sa propre divinité. Ce qui est préfiguré dans la Transfiguration et accompli dans la Résurrection. Nous retrouvons en la Personne même du Christ cette collaboration humaine et divine pour le salut. Selon l’image de saint Paul, le Christ est le nouvel Adam, c’est-à-dire le nouvel homme, celui qui transmet non plus le péché et la mort, mais la vie même de Dieu, parce qu’il est Dieu lui-même. Comment fait-il cela ? Précisément par les mystères ou sacrements de l'EgliseÉglise, principalement le baptême et l’eucharistie, qui permettent une incorporation et une communion réelle au Corps déifié et déifiant du Christ, Corps qui contient la plénitude de la divinité et qui, selon Palamas, est la source de la lumière incréée, qui jaillit dans le cœur du croyant (Triades 1, 3, 38) et illumine à nouveau son intelligence, ouvre à nouveau les yeux de l’âme (Triades 1, 3, 33) pour contempler Dieu, si l’homme a foi en lui (Triades 2, 3, 40). Par les mystères ou sacrements, l’énergie de l’Esprit opère en nous, si nous le croyons et le voulons, ce que le Fils a accompli une fois pour toutes en lui-même, en sa propre chair pour nous. Dans cette perspective, l’Eglisel’Église, Corps du Christ, n’est donc rien de moins qu’une communauté d’hommes animée par la foi en Jésus-Christ et en voie de déification par la grâce ou l’énergie de l’Esprit.
====Le rétablissement de la maîtrise de l'intelligence sur les passions====
- la ''vigilance et la sobriété'' (nepsis) pour "renvoyer tout ce qui empêche la pensée (dianoia) de s'élever à Dieu".
"Celui qui par la tempérance (enkratéia) a purifié son corps, qui par l'amour divin a fait de l'ardeur et du désir une oaccasion occasion de vertu, qui par la prière a mené devant Dieu une intelligence dépouillée, acquiert et voit en lui-même la grâce promise aux coeurs cœurs purs."
Ce retournement offre la possibilité à l’homme d’accomplir progressivement les commandements évangéliques dans l’amour du prochain et de Dieu. Lorsque l’homme parvient à cet amour, il parvient selon Grégoire à un état proprement divin (Triades 2, 2, 19 et 1, 2, 2).
=====Le corps comme demeure de l'Esprit=====
Il y a, dans cette méthode, par son attention portée au corps, une rupture radicale avec l'héllenisme hellénisme néo-platonicien qui enseignait que l'intelligence devait s'échapper du corps. Cette conception du corps comme une entrave de l'esprit, Palamas dit que c'est la plus grave erreur des philosophes Grecs.
Palamas insiste, dans son traité ''Sur les saints hésychastes'', sur le fait que l'on ne doit pas chercher à faire sortir notre intelligence du corps, mais au contraire s'efforcer de maintenir, avec vigilance, notre intelligence ''dans'' notre corps. Le corps n'est pas mauvais : ce sont "les hérétiques qui disent que le corps est mauvais et qu'il est l'ouvrage du malin". Il faut faire sortir la loi du péché du corps, et y faire "demeurer l'attention de l'intelligence". Il cite à ce propos la parole de Saint Paul (I Cor 6, 19) : "Nos corps sont le temple de l'Esprit Saint qui est en nous". Notre corps est donc appelé à devenir "naturellement la demeure de Dieu".
Grégoire Palamas fonde la spitualité spiritualité hésychaste dans l'Incarnation du Verbe, dont le but était de permettre la déification de l'homme :
"Car si l'homme n'est pas capable de contenir l'incorporel au-dedans du corps, comment pourra-t-il porter en lui-même Celui qui s'est uni au corps, et qui avance, comme une forme naturelle, à travers toute la matière organisée, dont l'extériorité et la division ne saurait correspondre à l'essence de l'intelligence (''noûs''), si à la fin cette matière ne se mettait à vivre après avoir suscité en elle une forme de vie accordée à l'union."<ref>''Sur les saints hésychastes'', in ''Philocalie des Pères Neptiques'', tome B3, p.475</ref>
Nous pourrions dire que "le Verbe s'est fait chair"<ref>Jean I, 14 : ὁ λόγος σὰρξ ἐγένετο</ref> pour que l'homme entier - corps et âme - soit déifié :
"...portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, ''afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps''. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, ''afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle''." (Saint Paul, Epître Épître aux Corinthiens, II, 4, 10-11.)
=====L'union de l'homme à Dieu=====
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