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Icône

1 137 octets ajoutés, 22 décembre 2016 à 22:53
Bibliographie : titre
[[Image:Luke first icon.jpg|right|frame|L'[[Apôtre Luc]] peint la première icône.]]
L’'''iconographie''' (du {{Lang-el|εἰκονογραφία}}) désigne l'art et l'usage [[liturgie|liturgique]] des '''icônes'''. D'origine grecque, le mot "icône" (du {{Lang-el|εἰκών}}) signifie "image", "portrait", on utilise ce terme pour les représentations du [[Jésus-Christ|Christ]], de la Vierge, des [[Saint]]s ou d'un événement de l'Histoire sacrée. Des techniques différentes peuvent être utilisées pour réaliser une icône : peinture sur chevalet, fresque, mosaïque, broderie, etc. Au sens large, une icône est donc une image sacrée, et celui qui pratique cet art reçoit le nom d'[[iconographe]].
Les images ont toujours eu une place importante au sein de l'[[Église orthodoxe]] ; leur statut a été, en Orient, l'objet de la [[Iconoclasme|querelle iconoclaste]] du VIII<sup>e</sup> et du IX<sup>e</sup> siècles. Le [[Dimanche de l'Orthodoxie]], premier dimanche du [[Grand Carême]], commémore chaque année le rétablissement de la [[vénération]] des icônes. L’usage de l'iconographie des icônes dans le culte est considéré comme un des éléments distinctifs du [[rite byzantin]].
== Les icônes dans la tradition orthodoxe ==
L'icône est l'image que l’Église orthodoxe propose aux croyants comme lieu de la manifestation de Dieu et l'opération toujours actualisée de Sa grâce. <br>
L'icône est une théologie en images, c'est-à-dire une révélation du monde de la gloire de Dieu ; elle exprime dans la totalité de ses éléments les réalités mystérieuses de l'au-delà. C'est pourquoi elle utilise un langage spirituel différent de celui de notre monde, en faisant perdre par exemple au corps humain son aspect naturaliste, et en transfigurant le monde sensible. Ainsi les visages sont-ils représentés de façon symbolique et non réaliste ; au centre de l'icône, ils concentrent toute l'attention du spectateur grâce au regard qui doit rayonner de douceur ; les architectures ne sont pas subordonnées à l'espace mais ont leur propre perspective, les rochers des paysages semblent échapper à la pesanteur, et l'ensemble est pénétré d'une lumière qui ne projette pas d'ombre. Le fond d'or symbolise la lumière surnaturelle qui rayonne de la gloire de Dieu dans la vie éternelle.
C'est l'Incarnation du Fils de Dieu qui rend possibles à la fois cette représentation iconographique et la manifestation du monde spirituel et invisible. Saint Germain de Constantinople écrit en effet : « En mémoire éternelle de la vie incarnée en notre Seigneur [[Jésus Christ]], nous avons reçu la tradition de le représenter dans sa forme humaine, c'est-à-dire dans sa théophanie visible, en sachant qu'ainsi nous exaltons l'humiliation du Verbe de Dieu. » Une icône du Christ nous permet donc de contempler, à travers le visage du Verbe de Dieu incarné, le mystère de l'Incarnation, le mystère de l'amour de Dieu pour ses créatures. En 843Dans sa quatrième session, le Concile de Nicée rassembla tous les Pères du VIII<sup>e</sup> [[Concile œcuménique]] déclarèrent passages bibliques et patristiques et justifia le culte des images : {{Citation|Les représentations de la croix, de même que « quiconque les saintes images, qu'elles soient faites avec des couleurs ou de la pierre, doivent être placées sur les vases, les habits, les murs, les maisons et dans les chemins... Plus on regardera ces images, plus on se souviendra de celui qu'elles représentent, plus on sera porté à les vénérer en les baisant, en se prosternant, sans leur témoigner cependant l'adoration véritable qui ne convient qu'à Dieu seul, mais on leur offrira de l'encens et des lumières, comme on le fait pour la Sainte Croix et les saints Évangiles... Quiconque vénère une image, vénère en elle la réalité personne qu'elle représente », et |Profession de foi du Concile de Nicée de 787}}Quant à saint [[Jean Damascène]] , dans son traité ''De Imaginibus'' il affirme plus expressément que « l'icône est sanctifiée par le nom de Dieu et par le nom des amis de Dieu, c'est-à-dire les saints, et c'est pourquoi elle reçoit la grâce de l’[[Saint Esprit|Esprit Saint]] couvre de sa grâce l'icône<ref>Jean Damascène, P.G. 94-1300.</ref>. » En 843, les Pères du VIII<sup>e</sup> [[Concile œcuménique]] rétablirent définitivement le culte des images.
==Histoire==
=="Écrites" ou "peintes" ?==
La traduction la plus littérale du terme {{Lang-el|εἰκονογραφία}} (''eikonographia'') est "écriture d’images", ce qui a amené plusieurs chrétiens orthodoxes de langues autres que le grec à insister sur le fait que les icônes ne sont pas « peintes », mais qu’elles sont « écrites ». Cette insistance à traduire le mot comme « écriture » en refusant le terme « peinture » pour les icônes pose un problème d’ordre linguistique. En grec, un portrait peint est également une 'γραφή' (''graphi'') et l’art-même de la peinture porte le nom en {{Lang-el|ζωγραφική}} (''zographiki'') et par conséquent tout dessin ou peinture peut être désigné comme ζωγραφιά} (''zographia''). Le grec ancien emploie la même racine linguistique pour désigner l’art du portrait et l’iconographie, mais distingue entre la « peinture inspirée de la vie », « peinture du vivant » — en {{Lang-el|ζωγραφιά}} et la "peinture des icônes", en {{Lang-el|εἰκονογραφία}}, qui est une peinture typologique. Ainsi du point de vue linguistique peut-on affirmer que toute forme de représentation — qu’il s’agisse des icônes ou des simples portraits — est autant de la ''peinture'' que de l’''écriture'', en fonction de la traduction préférée du mot {{Lang-el|γραφή}} (''graphi''). Une opposition entre les deux termes n’est donc pas justifiable du point de vue linguistique. Il suffirait donc de faire la distinction entre le type de peinture approprié pour iconographie et pour la peinture artistique tout simplement.
Il n’est pourtant pas incorrect de penser les icônes comme une forme d’écriture en images. Certains comparent le rôle des icônes avec celui du texte des [[Saintes Écritures]] parce que les icônes ne sont pas de simples compositions artistiques, mais qu’elles témoignent de la vérité tout comme les Écritures. Loin d’être des créations provenues de l’imagination de l’iconographe, elles seraient plutôt comparables aux copies manuscrites de la Bible.
*[[:Catégorie:Icônes]]
*[[:Catégorie:Iconographes]]
*[[List of modern iconographersListe d'iconographes modernes]]
==Bibliographie==
* [[Léonide Ouspensky]] et [[Vladimir Lossky]], ''Le sens des icônes'', Cerf, 2003 (ISBN 978-2204071857)
* [[Léonide Ouspensky]], ''La Théologie de l'icône'', Cerf, 2003 (ISBN 978-2204066891)
* Père Simon Doolan, ''La Redécouverte de l'icône, (La vie et l’œuvre de Léonide Ouspensky)'', Cerf, 2001
*en: Forest, Jim, ''Praying With Icons'' (ISBN 1570751129)
*en: [[Pavel Florensky|Pavel Alexandrovich Florensky]], ''Iconostasis'', 2000, St Vladimir's Seminary Press (ISBN 0881411175)
 
== Liens externes ==
[[Image:Icon studio.jpg|right|thumb|300px|Deux icônes, l’une terminée, l’autre en train d’être peinte.]]
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