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Ecole Zahret El Ihsan

L'Ecole Zahret El Ihsan est un établissement orthodoxe d'enseignement privé, fonctionnant sous la tutelle du Métropolite de Beyrouth et ses dépendances.

Complexe Scolaire de Zahret El Ihsan .JPG

Lieu

Située à Beyrouth (Liban), dans le quartier d'Achrafieh, et logée dans le Monastère de Sainte Catherine'''''.

L'école a été construite, à la fin du dix-neuvième siècle, dans la proche banlieue de la vieille ville de Beyrouth, sur le monticule d'Achrafieh, encore peu peuplé. Cette proche banlieue représentait alors la principale zone d'extension de la ville pour la population chrétienne en croissance rapide, sortant de la vieille ville ou venant des différentes régions des actuels Liban et Syrie.

Adresse: Ecole Zahret el Ihsan, Rue Zahret El Ihsan, Achrafieh, Beyrouth, Liban.

Histoire

Une jeune fille beyrouthine du quartier de Gemayzé, Labibé Ibrahim Geahchan, fut à l'origine de la création de cette école de jeunes filles. Agée alors de moins de 25 ans, elle commença sa mission comme moniale enseignante dans le quartier de Gemayzé dans une maison qu'elle a louée et que fréquentaient les enfants de la communauté grecque orthodoxe de Beyrouth. En 1880, une association de dames fut établie dans le but de fonder une école moderne et de procurer aux jeunes filles de la communauté un enseignement de haut niveau. Cette association porta le nom de Zahret El Ihsan, mot arabe dont la traduction littérale est "la Fleur de Charité".

Cette nouvelle association, présidée par Mme Zarifé Sursock, aida la jeune moniale Marie (née Labibé Geahchan) à instituer, le 13 Août 1881, cette nouvelle école portant dorénavant le nom d'Ecole Zahret El Ihsan. Cet établissement répondait à un besoin, et représentait un défi. D'une part, le besoin était celui de la population orthodoxe de Beyrouth qui habitait, en la deuxième moitié du XIXème siècle, une ville en plein essor, toujours ottomane mais enclavée dans le petit état autonome du Liban. Une nouvelle classe bourgeoise trouvait dans l'éducation le meilleur moyen de promotion sociale et d'ouverture sur le monde moderne. D'autre part, les nombreuses missions religieuses occidentales, catholiques et protestantes, exerçaient un si grand prosélytisme dans les milieux orthodoxes qu'elles engendraient une vive réaction tant auprès des autorités religieuses qu'au niveau des diverses classes sociales, et plus particulièrement la classe bourgeoise enrichie. En face des nombreuses écoles qu'avaient établies ces missions étrangères, il fallait créer des institutions orthodoxes modernes, enseignant les langues étrangères et la culture contemporaine. Ce fut le cas de l'Ecole Zahret El Ihsan, première école moderne des jeunes filles orthodoxes du Liban.

La nouvelle école grandit rapidement: ses terrains actuels furent acquis par donations, legs et achats, et le bâtiment principal fut achevé en 1895. L'école acquit une grande notoriété locale et régionale grâce aux efforts louables de la supérieure de l'école Mère Marie (Geahchan) et de la plus cèlèbre des présidentes de l'Association des Dames de Zahret El Ihsan, Madame Emilie Sursock qui succéda à Madame Zarifé Sursock. Emilie Sursock usait de ses relations sociales pour renflouer les caisses de l'école et contribuer aux développements matériels et éducatifs de l'institution. En 1897, et plus précisément le 25 novembre, Mère Marie (Geahchan) devint la supérieure de la nouvelle congrégation monastique, mise sous la protection de Sainte Catherine. Cette congrégation fut et reste aujourd'hui le seul ordre religieux féminin, dans le Patriarcat d'Antioche, entièrement destiné aux activités sociales et éducatives.

L'Association des Dames de Zahret El Ihsan resta longtemps d'un grand soutien à l'école, et fut longtemps active après le décès de sa présidente Emilie Sursock, qui fut succédée par sa fille Linda Sursock. L'école Zahret El Ihsan et le Monastère de Sainte Catherine érigèrent, en 1914 et dans la cour de l'institution, une statue en marbre blanc en l'honneur de la présidente Emilie Sursock. Il est rapporté qu'il s'agissait de la première statue de femme au Proche Orient.

La période allant de la fondation de l'école à la première guerre mondiale fut une ère de grand essor culturel, littéraire et artistique: les années scolaires étaient échelonnées de rencontres artistiques et de manifestations culturelles. Plusieurs écrivains et artistes orthodoxes de Beyrouth et du Liban s'y produisaient et faisaient donation des revenus à l'Association et à l'Ecole. Parmi les écrivains, sont à mentionner le frère de la Supérieure, Nagib Ibrahim Geahchan, et Nicolas Baz.

De nouveaux bâtiments furent plus tard construits pour répondre aux besoins des nombres croissants d'élèves et des obligations modernes de l'enseignement. La dernière acquisation date de 1986 et fut officiellement inaugurée par l'actuel métropolite de Beyrouth, Mgr Elias (Audi). Elle fut destinée à la nouvelle Ecole Maternelle. Un nouvel amphithéâtre fut plus tard instauré au sein des bâtiments de l'école et porta le nom de Nadia Tuéni, célèbre poétesse libanaise et épouse du journaliste, politicien et ministre M. Ghassan Tuéni.

Les mères supérieures du Monastère de Sainte Catherine sont, depuis la fondation de l'école en 1881, les supérieures de l'école de Zahret El Ihsan. La Supérieure actuelle est la mère Barbara (née Bou-Brahim).

Enseignement

L'Ecole Zahret El Ihsan prépare ses élèves aux examens officiels de l'Etat Libanais couronné par le Diplôme du Baccalauréat, offert en plusieurs options scientifiques et littéraires. Le programme scolaire libanais se divise, à l'instar du programme français dont il dérive, en trois cursus ou niveaux: primaire, complémentaire et secondaire. L'enseignement est trilingue (Arabe, Français et Anglais), mais l'essentiel du programme académique est francophone. Les élèves des classes terminales peuvent facultativement postuler au Baccalauréat Français auquel ils sont préparés.

L'Ecole Zahret El Ihsan comprend également une école maternelle, l'une des mieux réputées du district d'Achrafieh.

A l'origine réservée aux jeunes filles, l'Ecole Zahret El Ihsan est devenue, à partir du dernier quart du XXème siècle, une institution mixte. Elle admet des jeunes filles et garçons de toutes les confessions religieuses et de toutes les ethnies, sans aucune ségrégation ou discrimination.

Les programmes éducatifs des trois niveaux académiques, primaire, complémentaire et secondaire, comprennent un catéchisme chrétien orthodoxe assuré par les prêtres de l'Eparchie de Beyrouth et les moniales du Monastère de Sainte Catherine.


Administration

Performance