7e Concile œcuménique : Différence entre versions

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L'Église fête chaque année le 11 octobre, les Pères du 7e concile œcuménique.
 
L'Église fête chaque année le 11 octobre, les Pères du 7e concile œcuménique.
Plus de quatre siècles après Constantin, Nicée-I fut réuni en septembre et octobre 787 sous l'impulsion de l'Impératrice Irène. Il mit fin à la première persécution iconoclaste. Celle-ci avait été imposée par un décret du pouvoir politique. Elle fut menée par le pouvoir impérial sous Léon III l'Isaurien de 726 à 741 puis sous Constantin V de 741 à 775.
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Plus de quatre siècles après celui de Constantin (Premier Concile Œcuménique "Nicée-I"), ce concile de Nicée-II fut réuni en septembre et octobre 787 sous l'impulsion de l'Impératrice Irène.  
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Il mit fin à la première persécution iconoclaste. Celle-ci avait été imposée par un décret du pouvoir politique. Elle avait été conduite par le pouvoir impérial sous Léon III l'Isaurien de 726 à 741 puis, sous Constantin V, de 741 à 775.
 
Ce mouvement d'État émettait la prétention de combattre le caractère idolâtre, chez certains croyants, de la vénération des saintes images.
 
Ce mouvement d'État émettait la prétention de combattre le caractère idolâtre, chez certains croyants, de la vénération des saintes images.
En réalité il visait la pensée monastique et l'indépendance de l'Église.
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En réalité il visait l'influence de la spiritualité monastique et l'indépendance de l'Église.
Le mouvement iconoclaste reprit quelque temps de 813 à 820 sous le règne de Léon V l'Arménien. Il ne sera définitivement vaincu qu'en 843 grâce au patriarche l'impératrice Théodora. C'est ce dernier événement, triomphe de l'orthodoxie, que l'on commémore au deuxième dimanche du Grand Carême.
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Le mouvement iconoclaste reprit quelque temps, après et malgré les décisions du 7e Concile, de 813 à 820 sous le règne de Léon V l'Arménien. Il ne sera définitivement vaincu qu'en 843 grâce aux interventions du patriarche de Constantinople et de l'impératrice Théodora.  
Le concile a réuni 350 pères dont 136 moines. 17 hiérarques qui avaient pactisé avec l'hérésie s'y rallièrent, après qu'eut été déposé le patriarche imposé par les iconoclastes.
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C'est ce dernier événement, triomphe de l'orthodoxie, que l'on commémore au deuxième dimanche du Grand Carême.
On doit souligner que les défenseurs des images représentaient l'humanisme chrétien et de la culture face à des esprits totalitaires qui allaient jusqu'à définir la peinture comme un "art maudit", à l'instar des musulmans.
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Le concile de 787 a réuni 350 pères dont 136 moines. 17 hiérarques qui avaient pactisé avec l'hérésie s'y rallièrent, après qu'eut été déposé le patriarche imposé par les iconoclastes.
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On doit souligner que les défenseurs des images représentaient, aussi, l'humanisme chrétien et la renaissance de la culture face à des esprits totalitaires qui allaient jusqu'à définir la peinture comme un "art maudit", à l'instar des musulmans.
 
Le bastion de la résistance orthodoxe était représenté par le monastère du Stoudion et par l'Université de Constantinople. Leur victoire donna le signal d'un essor considérable de la civilisation byzantine, qui rayonnera de la sorte dans tous les domaines, tant spirituels que matériels du IXe au XIIIe siècle, tenant tête à l'islam, évangélisant les Slaves, etc jusqu'au pillage de la Ville dont s'était emparée traîtreusement la Quatrième "Croisade" en 1204.
 
Le bastion de la résistance orthodoxe était représenté par le monastère du Stoudion et par l'Université de Constantinople. Leur victoire donna le signal d'un essor considérable de la civilisation byzantine, qui rayonnera de la sorte dans tous les domaines, tant spirituels que matériels du IXe au XIIIe siècle, tenant tête à l'islam, évangélisant les Slaves, etc jusqu'au pillage de la Ville dont s'était emparée traîtreusement la Quatrième "Croisade" en 1204.
 
À noter parmi les défenseurs de l'orthodoxie saint Jean Damascène saint Germain de Constantinople, et Théodore Stoudite (759-826).
 
À noter parmi les défenseurs de l'orthodoxie saint Jean Damascène saint Germain de Constantinople, et Théodore Stoudite (759-826).
 
Deux constitutions conciliaires très importantes fixent la Foi orthodoxe dans sa pureté.
 
Deux constitutions conciliaires très importantes fixent la Foi orthodoxe dans sa pureté.
 
1° Définition concernant les saintes images
 
1° Définition concernant les saintes images
"plus on les voit, grâce à leur représentation par
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"plus on les voit, grâce à leur représentation par l'image, plus en contemplant leurs images on est amené se rappeler et à aimer les modèles originaux et à leur donner salutations et respectueuse vénération - non pas l'adoration véritable propre à notre foi, qui convient à la
l'image, plus en contemplant leurs images on est
 
amené se rappeler et à aimer les modèles originaux et à leur donner salutations et respectueuse vénération - non pas
 
l'adoration véritable propre à notre foi, qui convient à la
 
 
nature divine seule"
 
nature divine seule"
Les pères citent Basile de Césarée : "l'honneur rendu à l'image
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Les pères citent Basile de Césarée : "l'honneur rendu à l'image s'en va au modèle original" car celui qui vénère l'image vénère en elle la personne de celui qu'elle représente.
s'en va au modèle original" car celui qui vénère l'image vénère en
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S'appuyant sur la tradition de l'Église, sur saint Paul [2 Co 2,17 et 2 Th 2,15] ainsi nous chantons prophétiquement les hymnes célébrant la victoire de l'Église"
elle la personne de celui qu'elle représente.
 
S'appuyant sur la tradition de l'Église, sur saint Paul [2 Co 2,17 et 2 Th 2,15] ainsi nous chantons prophétiquement les hymnes célébrant la victoire de l'Église
 
  
le concile conclut avec la prophétie :
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Le concile conclut avec la prophétie :
« Réjouis-toi, fille de Sion, élève la voix, fille de Jérusalem, réjouis-toi et jubile de tout ton cœur le Seigneur a fait disparaître
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« Réjouis-toi, fille de Sion, élève la voix, fille de Jérusalem, réjouis-toi et jubile de tout ton cœur le Seigneur a fait disparaître autour de toi les injustices de tes adversaires, tu es délivrée de la main de tes ennemis ; le Seigneur est roi au milieu de toi; tu ne verras plus le malheur» et la paix sera sur toi pour toujours » [So 3,14 selon la Septante]
autour de toi les injustices de tes adversaires, tu es délivrée de la main de tes ennemis ; le Seigneur est roi au milieu de toi; tu ne verras plus le malheur» et la paix sera sur toi pour toujours » [So 3,14 selon la Septante]
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et il décrète :  
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- et il décrète :  
"Ceux qui osent penser ou enseigner autrement, ou à la suite des hérétiques maudits mépriser les traditions de l'Église
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"Ceux qui osent penser ou enseigner autrement, ou à la suite des hérétiques maudits mépriser les traditions de l'Église et imaginer quelque nouveauté, ou rejeter un des objets consacrés offerts à l'Église, évangiles, représentations de la croix, tableau ou saintes reliques d'un martyr ou imaginer de tortueuses et fourbes manœuvres pour renverser quelque chose dans les légitimes traditions de l'Église universelle ou encore faire servir à des usages profanes les objets sacrés
et imaginer quelque nouveauté, ou rejeter un des objets
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ou les saints monastères tous ceux-là, s'ils sont évêques ou clercs, nous ordonnons de les déposer s'ils sont moines ou, s'ils sont laïcs, de les exclure de la communion."
consacrés offerts à l'Église, évangiles, représentations de la
 
croix, tableau ou saintes reliques d'un martyr ou imaginer
 
de tortueuses et fourbes manœuvres pour renverser quelque
 
chose dans les légitimes traditions de l'Église universelle
 
ou encore faire servir à des usages profanes les objets sacrés
 
ou les saints monastères tous ceux-là, s'ils sont évêques
 
ou clercs, nous ordonnons de les déposer s'ils sont moines ou, s'ils sont laïcs, de les exclure de la communion."
 
  
 
2° Une autre disposition, au moins aussi capitale pour l'esprit du Droit canon, fut arrêtée par Nicée-II.  
 
2° Une autre disposition, au moins aussi capitale pour l'esprit du Droit canon, fut arrêtée par Nicée-II.  
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Tenant compte de l'expérience douloureuse de l'immixtion du pouvoir d'État [ce qu'on a appelé le "césaropapisme"] le concile réitère l'Évangile bien connu "Rendez à César ce qui est à César, rendez à Dieu ce qui est à Dieu",
 
Tenant compte de l'expérience douloureuse de l'immixtion du pouvoir d'État [ce qu'on a appelé le "césaropapisme"] le concile réitère l'Évangile bien connu "Rendez à César ce qui est à César, rendez à Dieu ce qui est à Dieu",
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Nicée-II proclame ainsi :
 
Nicée-II proclame ainsi :
"Toute élection d'un évêque, d'un prêtre ou d'un diacre faite par des princes demeure nulle, selon le canon [Canon des
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"Toute élection d'un évêque, d'un prêtre ou d'un diacre faite par des princes demeure nulle, selon le canon [Canon des apôtres 30] qui dit "Si un évêque recourant à des princes séculiers entre par eux en possession d'une église, qu'il soit déposé, et que soient excommuniés tous ceux qui acceptent sa communion."
apôtres 30] qui dit "Si unn évêque recourant à des princes
 
séculiers entre par eux en possession d'une église, qu'il soit
 
déposé, et que soient excommuniés tous ceux qui acceptent
 
sa communion."
 

Version du 1 novembre 2012 à 20:39

L'Église fête chaque année le 11 octobre, les Pères du 7e concile œcuménique. Plus de quatre siècles après celui de Constantin (Premier Concile Œcuménique "Nicée-I"), ce concile de Nicée-II fut réuni en septembre et octobre 787 sous l'impulsion de l'Impératrice Irène. Il mit fin à la première persécution iconoclaste. Celle-ci avait été imposée par un décret du pouvoir politique. Elle avait été conduite par le pouvoir impérial sous Léon III l'Isaurien de 726 à 741 puis, sous Constantin V, de 741 à 775. Ce mouvement d'État émettait la prétention de combattre le caractère idolâtre, chez certains croyants, de la vénération des saintes images. En réalité il visait l'influence de la spiritualité monastique et l'indépendance de l'Église. Le mouvement iconoclaste reprit quelque temps, après et malgré les décisions du 7e Concile, de 813 à 820 sous le règne de Léon V l'Arménien. Il ne sera définitivement vaincu qu'en 843 grâce aux interventions du patriarche de Constantinople et de l'impératrice Théodora. C'est ce dernier événement, triomphe de l'orthodoxie, que l'on commémore au deuxième dimanche du Grand Carême. Le concile de 787 a réuni 350 pères dont 136 moines. 17 hiérarques qui avaient pactisé avec l'hérésie s'y rallièrent, après qu'eut été déposé le patriarche imposé par les iconoclastes. On doit souligner que les défenseurs des images représentaient, aussi, l'humanisme chrétien et la renaissance de la culture face à des esprits totalitaires qui allaient jusqu'à définir la peinture comme un "art maudit", à l'instar des musulmans. Le bastion de la résistance orthodoxe était représenté par le monastère du Stoudion et par l'Université de Constantinople. Leur victoire donna le signal d'un essor considérable de la civilisation byzantine, qui rayonnera de la sorte dans tous les domaines, tant spirituels que matériels du IXe au XIIIe siècle, tenant tête à l'islam, évangélisant les Slaves, etc jusqu'au pillage de la Ville dont s'était emparée traîtreusement la Quatrième "Croisade" en 1204. À noter parmi les défenseurs de l'orthodoxie saint Jean Damascène saint Germain de Constantinople, et Théodore Stoudite (759-826). Deux constitutions conciliaires très importantes fixent la Foi orthodoxe dans sa pureté. 1° Définition concernant les saintes images "plus on les voit, grâce à leur représentation par l'image, plus en contemplant leurs images on est amené se rappeler et à aimer les modèles originaux et à leur donner salutations et respectueuse vénération - non pas l'adoration véritable propre à notre foi, qui convient à la nature divine seule" Les pères citent Basile de Césarée : "l'honneur rendu à l'image s'en va au modèle original" car celui qui vénère l'image vénère en elle la personne de celui qu'elle représente. S'appuyant sur la tradition de l'Église, sur saint Paul [2 Co 2,17 et 2 Th 2,15] ainsi nous chantons prophétiquement les hymnes célébrant la victoire de l'Église"

Le concile conclut avec la prophétie : « Réjouis-toi, fille de Sion, élève la voix, fille de Jérusalem, réjouis-toi et jubile de tout ton cœur le Seigneur a fait disparaître autour de toi les injustices de tes adversaires, tu es délivrée de la main de tes ennemis ; le Seigneur est roi au milieu de toi; tu ne verras plus le malheur» et la paix sera sur toi pour toujours » [So 3,14 selon la Septante]

- et il décrète : "Ceux qui osent penser ou enseigner autrement, ou à la suite des hérétiques maudits mépriser les traditions de l'Église et imaginer quelque nouveauté, ou rejeter un des objets consacrés offerts à l'Église, évangiles, représentations de la croix, tableau ou saintes reliques d'un martyr ou imaginer de tortueuses et fourbes manœuvres pour renverser quelque chose dans les légitimes traditions de l'Église universelle ou encore faire servir à des usages profanes les objets sacrés ou les saints monastères tous ceux-là, s'ils sont évêques ou clercs, nous ordonnons de les déposer s'ils sont moines ou, s'ils sont laïcs, de les exclure de la communion."

2° Une autre disposition, au moins aussi capitale pour l'esprit du Droit canon, fut arrêtée par Nicée-II.

Tenant compte de l'expérience douloureuse de l'immixtion du pouvoir d'État [ce qu'on a appelé le "césaropapisme"] le concile réitère l'Évangile bien connu "Rendez à César ce qui est à César, rendez à Dieu ce qui est à Dieu",

Nicée-II proclame ainsi : "Toute élection d'un évêque, d'un prêtre ou d'un diacre faite par des princes demeure nulle, selon le canon [Canon des apôtres 30] qui dit "Si un évêque recourant à des princes séculiers entre par eux en possession d'une église, qu'il soit déposé, et que soient excommuniés tous ceux qui acceptent sa communion."