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L'icône de l'Annonciation de André Roublev
L'Annonciation à la Vierge Marie

L'Annonciation (gr. Evangelismos - Ο Ευαγγελισμός της Θεοτόκου) à la Vierge Marie est une grande fête de l'Église Orthodoxe, commémorée le 25 mars [1].

Conformément à l'Évangile selon saint Luc 1:26-38, l'archange Gabriel est apparu à la Vierge Marie et lui dit qu'elle va concevoir un fils, bien qu'"elle n'ait connu point d'homme". D'après la tradition, Marie n'avait que 15 ans lors de la visitation de l'archange Gabriel.

Le jours de la fête de l'Annonciation a été choisie à exactement neuf mois avant le Noël par les Pères de l'Église pour signifié que le Christ a été conçu dans une période de temps parfaite "du Saint Esprit et de la Vierge Marie", d'après l'expression du Credo de Nicée-Constantinople.

Histoire de la fête

On ne sait pas exactement à quelle date l'Église a commencé à célébrer l'annonce faite à Marie ou, comme le dit le tropaire de la fête, le jour qui est le "début de notre salut et la manifestation du mystère éternel". Il est probable que ce fut avant le concile d'Ephèse au cours duquel fut défini le dogme de la maternité divine (431). Les sources littéraires: le Protoévangile de Jacques principalement.

Au début (V s.), l'Annonciation fut célébrée dans les différentes Églises d'Orient et d'Occident à des dates différentes (arguments théologiques différents). Puis le 25 mars fut choisi par calcul depuis la date de Noël, cette date fut adoptée à Byzance et en Occident. [2]. A Rome, la fête de l'Annonciation fut mentionnée pour la première fois dans le "liber pontificalis" du pape Serge (687-701). Originaire d'Orient, c'est lui qui fixa la date au 25 mars et institua pour ce jour une procession allant de Saint Pierre à la basilique de Santa Maria Maggiore, lieu privilégié du culte de la Mère de Dieu avant la promulgation du dogme par le concile d'Ephèse (431).

Célébration de la fête

La fête tombe toujours pendant le Grand Carême, et c'est un des deux jours du carême de Pâques où le poisson est permis à table à cause de la joie et de l'importance de la fête (l'autre jour étant le Dimanche des Rameaux, l'entrée du Seigneur en Jérusalem).

C'est le seul jour du Grand Carême où la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome est célébrée.

Lectures

La scène de l'Annonciation a été décrite dans tous ses détails dans l'évangile de saint Luc 1, 24-38. Les textes des offices approfondissent sa portée théologique de façon étonnante. Ce sont moins les éléments tirés des apocryphes qui sont utilisés que les textes de l'Ancien Testament dont le sens symbolique a été une source d'inspiration pour les Pères de l'Église et les hymnographes poètes liturgiques.

Lectures des vêpres

Les lectures se trouvent dans l'office des vêpres de la fête, elles sont au nombre de cinq, chiffre dépassé seulement à Noël et à l'Épiphanie, ce qui montre l'importance donnée par l'Église byzantine à la fête de l'Annonciation.

1. La première lecture est un texte du livre de la Genèse (Gn 28, 10-17) et décrit la vision de Jacob: "voilà qu'une échelle était plantée en terre et que son sommet atteignait le ciel et des anges de Dieu y montaient et descendaient". Dans les versets des vêpres, cette échelle est interprétée comme le symbole de la Mère de Dieu: "Salut viaduc menant vers les cieux et échelle y conduisant que Jacob contemple" (stichère des lucernaires de l'Annonciation).

2. La deuxième lecture est un texte du livre du prophète Ézéchiel (43, 27 - 44, 5) Le Seigneur lui fait contempler le temple de la Jerusalem céleste et le conduit vers la porte qui garde l'Orient et par laquelle l'Emmanuel entrera". Mais pour Ezechiel cette porte restera fermée. Elle s'ouvrira ce jour de l'Annonciation où Dieu fait son entrée dans l'humanité: "Tu apparus comme la porte de la vie au prophète Ezechiel, que seul le Seigneur incarné franchit ô Vierge, et il te garde fermée, ô Pure" (6e ton du vendredi, 2e canon, 3).

3. La troisième lecture, des Proverbes (Prov. 9, 1-11) compare Marie à la maison que la Sagesse Divine s'est construite.

4. La quatrième lecture (Exode 3, 1-6), le buisson ardent, Moïse reçoit, sur le mont Horeb, reçoit la révélation du Dieu vivant dans le buisson qui brûle mais ne se consume pas. La liturgie y voit le symbole de la conception et de la naissance virginale de Jésus. De même que le feu divin ne détruit pas la vie végétale du buisson, de même la présence de la divinité ne touche pas la nature humaine de Marie, mais la sanctifie pour qu'elle devienne source de Lumière.

5. La cinquième lecture (Proverbes 8, 22-30) décrit le rôle de la Sagesse depuis la création du monde. Marie est le temple de la Sagesse incarnée, intimement liée à Lui par tout son être.

Évangile de la Liturgie (Luc I, 24-38)

Quelque temps après, Élisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant: C'est la grâce que le Seigneur m'a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes.
Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.
L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi. Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.*
L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.
Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ?
L'ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.
Voici, Elisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu.
Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole! Et l'ange la quitta.

Hymnographie

Tropaire et kondakion

Tropaire (Ton 1)

grec français
Σήμερον της σωτηρίας ημών το κεφάλαιον Aujourd’hui, c’est le commencement de notre salut
και του απ΄ αιώνος μυστηρίου η φανέρωσις et la manifestation du mystère prééternel.
ο Υιός του Θεού Υιός της Παρθένου γίνεται Le Fils de Dieu devient le Fils de la Vierge,
και Γαβριήλ την χάριν ευαγγελίζεται. et Gabriel annonce la grâce.
Διό συν αυτώ τη Θεοτόκω βοήσωμεν Crions donc avec lui à la Mère de Dieu :
Χαίρε Κεχαριτωμένη, ο Κύριος μετά Σου. « Réjouis-toi, Pleine de grâce ! Le Seigneur est avec toi ! »

Kondakion (Ton 8)

Que retentisse nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine ! Vers toi montent nos louanges, nos chants d’action de grâce. De ton bras puissant dresse autour de nous le plus solide des remparts, sauve-nous de tout danger, hâte-toi de secourir les fidèles qui te chantent : « Réjouis-toi, Epouse inépousée ! »

Hymnes de l'avant-fête

Voir aussi

Liens externes

Notes

  1. Le même jour de 25 mars, les grecs fêtent l'indépendance de la Grèce, car la révolution de libération de sous le joug des turcs a commencé le 25 mars 1821, un jour de Kyriopascha (situation très rare dans l'ancien calendrier où la Pâques et l'Annonciation tombent le même jour.
  2. Un premier témoignage pour la célébration à cette date nous est donné par l'homélie de l'évêque Abraham d'Ephèse au VI s.