Athanase le Grand : Différence entre versions

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(Nouvelle page : thumb|right|175px|Athanase d'Alexandrie '''Athanase d'Alexandrie''' (vers 298 - {{Date|2|mai|373}}) était un Patriarche d'Alexandrie au {{IVe siècle}}. ...)
 
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'''Athanase d'Alexandrie''' (vers [[298]] - {{Date|2|mai|373}}) était un Patriarche d'Alexandrie au {{IVe siècle}}. L'Église [[copte]] orthodoxe le considère comme l'un de ses « papes » et, dans sa liturgie, l'appelle l'« apostolique », « phare de l'Orient » et « colonne de la foi ». Les autres Églises [[Christianisme orthodoxe | orthodoxes]] (qui le fêtent le 18 janvier) le comptent parmi les quatre grands docteurs de l'Église. Les Catholiques (qui le fêtent le 2 mai), ont fait de lui un des 33 [[Docteur de l'Église | Docteurs]] et un des [[Père de l'Église | Pères de l'Église]].  
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'''Athanase d'Alexandrie''' (vers 298 - 2 mai 373) était un Patriarche d'Alexandrie au IVe siècle. L'Église [[copte]] orthodoxe le considère comme l'un de ses « papes » et, dans sa liturgie, l'appelle l'« apostolique », « phare de l'Orient » et « colonne de la foi ». Les autres Églises [[Christianisme orthodoxe | orthodoxes]] (qui le fêtent le 18 janvier) le comptent parmi les quatre grands docteurs de l'Église. Les Catholiques (qui le fêtent le 2 mai), ont fait de lui un des 33 [[Docteur de l'Église | Docteurs]] et un des [[Père de l'Église | Pères de l'Église]].  
  
 
À l'époque de la [[Réforme protestante |Réforme]], Calvin le tenait en haute estime, tandis que Marguerite de Navarre, Rabelais, les protestants non trinitaires comme Kepler et Isaac Newton le rendaient responsable des premiers dévoiements du [[christianisme primitif]].  
 
À l'époque de la [[Réforme protestante |Réforme]], Calvin le tenait en haute estime, tandis que Marguerite de Navarre, Rabelais, les protestants non trinitaires comme Kepler et Isaac Newton le rendaient responsable des premiers dévoiements du [[christianisme primitif]].  
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Athanase est né à [[Damanhour]] près d'[[Alexandrie]] d'[[Égypte]] en 298. Il y fut consacré évêque en 328 et prit une part décisive lors des grands débats christologiques du IVe siècle.  
  
 
Jeune homme, il est lecteur de l'Église d'Alexandrie pendant six ans. Il participe au [[Ier concile de Nicée |Concile de Nicée]] en tant que secrétaire de son prédécesseur [[Alexandre d'Alexandrie]]. Son intransigeance envers les [[Arianisme | Ariens]] lui vaudra cinq exils successifs au gré des empereurs de Constantinople :
 
Jeune homme, il est lecteur de l'Église d'Alexandrie pendant six ans. Il participe au [[Ier concile de Nicée |Concile de Nicée]] en tant que secrétaire de son prédécesseur [[Alexandre d'Alexandrie]]. Son intransigeance envers les [[Arianisme | Ariens]] lui vaudra cinq exils successifs au gré des empereurs de Constantinople :
  
* '''1{{er}} exil''' : ({{Date|11|juillet|335}} au {{Date|22|novembre|337}}) Après le [[Ier concile de Nicée |Concile de Nicée]], [[Constantin Ier (empereur romain) |Constantin {{Ier}}]], par indulgence ou sur les conseils de sa sœur favorable aux ariens, demande à Athanase d’admettre à nouveau [[Arius (prêtre) |Arius]] dans la communauté chrétienne d'Alexandrie. Athanase, inflexible, est convoqué au concile de Tyr qui le condamne<ref>Le concile animé par [[Eusèbe de Césarée]] a reproché à Athanase de prétendues violences contre la secte des Mélésiens</ref>. Malgré un plaidoyer auprès de l'empereur, ce dernier se prononce pour l'exil en 336. Athanase passe 28 mois en Gaule à la cour de Trèves. Il est autorisé à reprendre son siège à la mort de Constantin {{Ier}} ;
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* '''1er exil''' : (11 juillet 335 au 22 novembre 337) Après le [[Ier concile de Nicée |Concile de Nicée]], [[Constantin Ier (empereur romain) |Constantin Ier]], par indulgence ou sur les conseils de sa sœur favorable aux ariens, demande à Athanase d’admettre à nouveau [[Arius (prêtre) |Arius]] dans la communauté chrétienne d'Alexandrie. Athanase, inflexible, est convoqué au concile de Tyr qui le condamne<ref>Le concile animé par [[Eusèbe de Césarée]] a reproché à Athanase de prétendues violences contre la secte des Mélésiens</ref>. Malgré un plaidoyer auprès de l'empereur, ce dernier se prononce pour l'exil en 336. Athanase passe 28 mois en Gaule à la cour de Trèves. Il est autorisé à reprendre son siège à la mort de Constantin {{Ier}} ;
  
* '''2{{e}} exil''' : ({{Date|16|avril|339}} au {{Date|21|octobre|346}}) La mort prématurée de [[Constantin II (empereur romain) |Constantin {{II}}]] le prive d'un protecteur, et Athanase se trouve à nouveau face à [[Constance II |Constance {{II}}]] plus favorable à l'arianisme. Un synode réunit à Antioche prononce sa destitution et nomme un étranger, Grégoire, au siège d'[[Alexandrie]]. Athanase de nouveau exilé va défendre sa position auprès du pape [[Jules Ier |Jules {{Ier}}]]. En [[346]] deux conciles concurrents, l'un à Sardica pour les évêques d'Occident, l'autre à Philippopolis pour ceux de l'Orient n'arrivèrent pas à prendre une position commune sur l'arianisme. Sous la pression de son frère [[Constant Ier |Constant]], Constance {{II}} accepte de rétablir Athanase à condition que ce dernier accorde une église autonome aux ariens, ce qu'Athanase éluda naturellement ;
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* '''2e exil''' : (16 avril 339 au 21 octobre 346) La mort prématurée de [[Constantin II (empereur romain) |Constantin II]] le prive d'un protecteur, et Athanase se trouve à nouveau face à [[Constance II |Constance II]] plus favorable à l'arianisme. Un synode réunit à Antioche prononce sa destitution et nomme un étranger, Grégoire, au siège d'[[Alexandrie]]. Athanase de nouveau exilé va défendre sa position auprès du pape [[Jules Ier |Jules Ier]]. En 346 deux conciles concurrents, l'un à Sardica pour les évêques d'Occident, l'autre à Philippopolis pour ceux de l'Orient n'arrivèrent pas à prendre une position commune sur l'arianisme. Sous la pression de son frère [[Constant Ier |Constant]], Constance II accepte de rétablir Athanase à condition que ce dernier accorde une église autonome aux ariens, ce qu'Athanase éluda naturellement ;
  
* '''3{{e}} exil''' : ({{Date|9|février|356}} au {{Date|21|février|362}}) L'assassinat de Constant et l'usurpation de [[Magnence]] occupe Constance {{II}} et constitue un répit pour Athanase. Aussitôt ce problème réglé, Constance ne peut dissimuler son ressentiment contre l'évêque d'Alexandrie et fait pression sur les évêques d'Occident au synode d'Arles et au concile de Milan<ref>Athanase n'est pas le seul à subir les foudres de Constance. Le pape Libère, Osiuis de Cordoue, Paulin de Trèves, Denys de Milan, Lucifer de Cagliari, Eusèbe de Verselles et Hilaire de Poiriers sont exilés</ref> pour obtenir confirmation de la déposition d'Athanase<ref>Pour le clergé d'Orient, Athanase était toujours sous la condamnation du synode d'Antioche qui n'avait pas été levée, à leur sens, par la mesure de clémence de Constance {{II}}.</ref>. La popularité d'Athanase est grande, c'est pourquoi Constance fait investir Alexandrie militairement et placer sur le siège épiscopal Grégoire de Cappadoce. Les partisans d'Athanase sont persécutés, et lui-même doit s'enfuir dans le désert. Ce nouvel exil durera six ans. À la mort de Constance, le nouvel empereur, [[Julien (empereur romain) |Julien]], est favorable au paganisme et lève les condamnations de Constance dans un Édit de tolérance, se désintéressant des discussions christologiques ;
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* '''3e exil''' : (9 février 356 au 21 février 362) L'assassinat de Constant et l'usurpation de [[Magnence]] occupe Constance IIet constitue un répit pour Athanase. Aussitôt ce problème réglé, Constance ne peut dissimuler son ressentiment contre l'évêque d'Alexandrie et fait pression sur les évêques d'Occident au synode d'Arles et au concile de Milan<ref>Athanase n'est pas le seul à subir les foudres de Constance. Le pape Libère, Osiuis de Cordoue, Paulin de Trèves, Denys de Milan, Lucifer de Cagliari, Eusèbe de Verselles et Hilaire de Poiriers sont exilés</ref> pour obtenir confirmation de la déposition d'Athanase<ref>Pour le clergé d'Orient, Athanase était toujours sous la condamnation du synode d'Antioche qui n'avait pas été levée, à leur sens, par la mesure de clémence de Constance II.</ref>. La popularité d'Athanase est grande, c'est pourquoi Constance fait investir Alexandrie militairement et placer sur le siège épiscopal Grégoire de Cappadoce. Les partisans d'Athanase sont persécutés, et lui-même doit s'enfuir dans le désert. Ce nouvel exil durera six ans. À la mort de Constance, le nouvel empereur, [[Julien (empereur romain) |Julien]], est favorable au paganisme et lève les condamnations de Constance dans un Édit de tolérance, se désintéressant des discussions christologiques ;
  
* '''4{{e}} exil''' : ({{Date|24|octobre|362}} au {{Date|5|septembre|363}}) À l'avènement de Julien, Grégoire de Cappadoce est massacré par la population d'Alexandrie<ref>On ne sait si cet acte est à mettre au compte des païens, prompt à se débarrasser d'un évêque à la réputation sulfureuse, ou si les partisans d'Athanase jouèrent un rôle dans cette affaire</ref>. La vacance du siège autorisa le retour d'Athanase. Toutefois Julien avait effacé les condamnations de Constance, mais sa tolérance n'allait pas jusqu'à rétablir les évêques dans leur fonction. Aussi exigea-t-il l'expulsion du prélat, et Athanase se retira une nouvelle fois dans le désert, jusqu'à sa réhabilitation par l'empereur [[Jovien]]. En [[363]], [[Jovien]] successeur de Julien proclame son attachement au Concile de Nicée. La rencontre entre l'empereur et le prélat à Antioche raffermit la position d'Athanase ;
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* '''4e exil''' : (24 octobre 362 au 5 septembre 363) À l'avènement de Julien, Grégoire de Cappadoce est massacré par la population d'Alexandrie<ref>On ne sait si cet acte est à mettre au compte des païens, prompt à se débarrasser d'un évêque à la réputation sulfureuse, ou si les partisans d'Athanase jouèrent un rôle dans cette affaire</ref>. La vacance du siège autorisa le retour d'Athanase. Toutefois Julien avait effacé les condamnations de Constance, mais sa tolérance n'allait pas jusqu'à rétablir les évêques dans leur fonction. Aussi exigea-t-il l'expulsion du prélat, et Athanase se retira une nouvelle fois dans le désert, jusqu'à sa réhabilitation par l'empereur [[Jovien]]. En 363, [[Jovien]] successeur de Julien proclame son attachement au Concile de Nicée. La rencontre entre l'empereur et le prélat à Antioche raffermit la position d'Athanase ;
  
* '''5{{e}} exil''' : ({{Date|5|octobre|365}} au {{Date|31|janvier|366}}) Jovien meurt en [[364]], et deux frères se partagent le gouvernement de l'empire : [[Valentinien Ier |Valentinien {{Ier}}]] en Occident prône la tolérance religieuse, mais [[Valens]] en Orient est ouvertement arien. Chaque siège épiscopal vacant générait des disputes entre les ariens et les nicéens. Athanase était persécuté par ses ennemis, et la retraite passagère que lui-même s'imposa est célébrée comme un cinquième exil.
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* '''5e exil''' : (5 octobre 365 au 31 janvier 366) Jovien meurt en 364, et deux frères se partagent le gouvernement de l'empire : [[Valentinien Ier |Valentinien Ier]] en Occident prône la tolérance religieuse, mais [[Valens]] en Orient est ouvertement arien. Chaque siège épiscopal vacant générait des disputes entre les ariens et les nicéens. Athanase était persécuté par ses ennemis, et la retraite passagère que lui-même s'imposa est célébrée comme un cinquième exil.
  
Après cinq exils, Athanase revient à Alexandrie le {{Date|31|janvier|366}} pour ne plus la quitter. Il meurt auréolé de gloire et de vertus le {{Date|2|mai|373}}, le [[15 mai]] selon le calendrier julien. Sa fête est célébrée le [[18 janvier]] dans le calendrier romain.
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Après cinq exils, Athanase revient à Alexandrie le 31 janvier 366 pour ne plus la quitter. Il meurt auréolé de gloire et de vertus le 2 mai 373, le [[15 mai]] selon le calendrier julien. Sa fête est célébrée le [[18 janvier]] dans le calendrier romain.
  
 
À sa mort, Valens assure un triomphe éphémère à l'arianisme en plaçant Lucius sur le siège d'Alexandrie.
 
À sa mort, Valens assure un triomphe éphémère à l'arianisme en plaçant Lucius sur le siège d'Alexandrie.
  
Athanase consacra l'évêque Saint Prudence qui fondera l'Église d'Éthiopie
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Athanase consacra l'évêque Saint Prudence qui fondera l'Église d'Éthiopie.
  
 
À une époque où le dogme n'est pas figé (il le sera progressivement par les différents conciles), le débat qu'il livre contre la position arienne (au subordationisme d'Arius qui fait du Christ une création du Père, il oppose la doctrine de la [[consubstantialité]] - le Fils est distinct mais consubstantiel au Père) est un des plus décisifs dans la mise en place de la doctrine catholique de la Trinité. Il lutte non seulement contre les Églises dissidentes, mais aussi contre le pouvoir civil des empereurs. Son charisme, sa ténacité, son caractère orgueilleux, parfois irascible lui aliénèrent beaucoup d'ennemis, mais aussi des soutiens aussi bien parmi la population, qu'auprès de ses pairs.
 
À une époque où le dogme n'est pas figé (il le sera progressivement par les différents conciles), le débat qu'il livre contre la position arienne (au subordationisme d'Arius qui fait du Christ une création du Père, il oppose la doctrine de la [[consubstantialité]] - le Fils est distinct mais consubstantiel au Père) est un des plus décisifs dans la mise en place de la doctrine catholique de la Trinité. Il lutte non seulement contre les Églises dissidentes, mais aussi contre le pouvoir civil des empereurs. Son charisme, sa ténacité, son caractère orgueilleux, parfois irascible lui aliénèrent beaucoup d'ennemis, mais aussi des soutiens aussi bien parmi la population, qu'auprès de ses pairs.
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Il a écrit plusieurs ouvrages défendant ses thèses et justifiant sa position vis-à-vis de l'[[arianisme]]. Il a écrit également une ''Vie de [[Antoine le Grand |Saint Antoine]]'' qui ne lui ménagea pas son soutien lors de ses démêlés avec l'empereur [[Constance II |Constance {{II}}]].  
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Il a écrit plusieurs ouvrages défendant ses thèses et justifiant sa position vis-à-vis de l'[[arianisme]]. Il a écrit également une ''Vie de [[Antoine le Grand |Saint Antoine]]'' qui ne lui ménagea pas son soutien lors de ses démêlés avec l'empereur [[Constance II |Constance II]].  
 
* ''Contre les grecs''  
 
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* ''Discours sur l'incarnation du verbe'',
 
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Des quatre Apologies, la dernière est apocryphe, et attribuée à Apollinaire de Laodicée.
 
Des quatre Apologies, la dernière est apocryphe, et attribuée à Apollinaire de Laodicée.
  
Le fameux ''[[Symbole d'Athanase |Symbole de Saint Athanase]]'' connu aussi sous le nom de ''Quicumque'' est attribué à l'évêque Fulgence de Ruspe vers [[533]].
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Le fameux ''[[Symbole d'Athanase |Symbole de Saint Athanase]]'' connu aussi sous le nom de ''Quicumque'' est attribué à l'évêque Fulgence de Ruspe vers 533.
  
 
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[[Category:Patriarches d'Alexandrie]]
 
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Version du 16 janvier 2009 à 00:58

Athanase d'Alexandrie

Athanase d'Alexandrie (vers 298 - 2 mai 373) était un Patriarche d'Alexandrie au IVe siècle. L'Église copte orthodoxe le considère comme l'un de ses « papes » et, dans sa liturgie, l'appelle l'« apostolique », « phare de l'Orient » et « colonne de la foi ». Les autres Églises orthodoxes (qui le fêtent le 18 janvier) le comptent parmi les quatre grands docteurs de l'Église. Les Catholiques (qui le fêtent le 2 mai), ont fait de lui un des 33 Docteurs et un des Pères de l'Église.

À l'époque de la Réforme, Calvin le tenait en haute estime, tandis que Marguerite de Navarre, Rabelais, les protestants non trinitaires comme Kepler et Isaac Newton le rendaient responsable des premiers dévoiements du christianisme primitif.

Vie

Athanase est né à Damanhour près d'Alexandrie d'Égypte en 298. Il y fut consacré évêque en 328 et prit une part décisive lors des grands débats christologiques du IVe siècle.

Jeune homme, il est lecteur de l'Église d'Alexandrie pendant six ans. Il participe au Concile de Nicée en tant que secrétaire de son prédécesseur Alexandre d'Alexandrie. Son intransigeance envers les Ariens lui vaudra cinq exils successifs au gré des empereurs de Constantinople :

  • 1er exil : (11 juillet 335 au 22 novembre 337) Après le Concile de Nicée, Constantin Ier, par indulgence ou sur les conseils de sa sœur favorable aux ariens, demande à Athanase d’admettre à nouveau Arius dans la communauté chrétienne d'Alexandrie. Athanase, inflexible, est convoqué au concile de Tyr qui le condamne[1]. Malgré un plaidoyer auprès de l'empereur, ce dernier se prononce pour l'exil en 336. Athanase passe 28 mois en Gaule à la cour de Trèves. Il est autorisé à reprendre son siège à la mort de Constantin Modèle:Ier ;
  • 2e exil : (16 avril 339 au 21 octobre 346) La mort prématurée de Constantin II le prive d'un protecteur, et Athanase se trouve à nouveau face à Constance II plus favorable à l'arianisme. Un synode réunit à Antioche prononce sa destitution et nomme un étranger, Grégoire, au siège d'Alexandrie. Athanase de nouveau exilé va défendre sa position auprès du pape Jules Ier. En 346 deux conciles concurrents, l'un à Sardica pour les évêques d'Occident, l'autre à Philippopolis pour ceux de l'Orient n'arrivèrent pas à prendre une position commune sur l'arianisme. Sous la pression de son frère Constant, Constance II accepte de rétablir Athanase à condition que ce dernier accorde une église autonome aux ariens, ce qu'Athanase éluda naturellement ;
  • 3e exil : (9 février 356 au 21 février 362) L'assassinat de Constant et l'usurpation de Magnence occupe Constance IIet constitue un répit pour Athanase. Aussitôt ce problème réglé, Constance ne peut dissimuler son ressentiment contre l'évêque d'Alexandrie et fait pression sur les évêques d'Occident au synode d'Arles et au concile de Milan[2] pour obtenir confirmation de la déposition d'Athanase[3]. La popularité d'Athanase est grande, c'est pourquoi Constance fait investir Alexandrie militairement et placer sur le siège épiscopal Grégoire de Cappadoce. Les partisans d'Athanase sont persécutés, et lui-même doit s'enfuir dans le désert. Ce nouvel exil durera six ans. À la mort de Constance, le nouvel empereur, Julien, est favorable au paganisme et lève les condamnations de Constance dans un Édit de tolérance, se désintéressant des discussions christologiques ;
  • 4e exil : (24 octobre 362 au 5 septembre 363) À l'avènement de Julien, Grégoire de Cappadoce est massacré par la population d'Alexandrie[4]. La vacance du siège autorisa le retour d'Athanase. Toutefois Julien avait effacé les condamnations de Constance, mais sa tolérance n'allait pas jusqu'à rétablir les évêques dans leur fonction. Aussi exigea-t-il l'expulsion du prélat, et Athanase se retira une nouvelle fois dans le désert, jusqu'à sa réhabilitation par l'empereur Jovien. En 363, Jovien successeur de Julien proclame son attachement au Concile de Nicée. La rencontre entre l'empereur et le prélat à Antioche raffermit la position d'Athanase ;
  • 5e exil : (5 octobre 365 au 31 janvier 366) Jovien meurt en 364, et deux frères se partagent le gouvernement de l'empire : Valentinien Ier en Occident prône la tolérance religieuse, mais Valens en Orient est ouvertement arien. Chaque siège épiscopal vacant générait des disputes entre les ariens et les nicéens. Athanase était persécuté par ses ennemis, et la retraite passagère que lui-même s'imposa est célébrée comme un cinquième exil.

Après cinq exils, Athanase revient à Alexandrie le 31 janvier 366 pour ne plus la quitter. Il meurt auréolé de gloire et de vertus le 2 mai 373, le 15 mai selon le calendrier julien. Sa fête est célébrée le 18 janvier dans le calendrier romain.

À sa mort, Valens assure un triomphe éphémère à l'arianisme en plaçant Lucius sur le siège d'Alexandrie.

Athanase consacra l'évêque Saint Prudence qui fondera l'Église d'Éthiopie.

À une époque où le dogme n'est pas figé (il le sera progressivement par les différents conciles), le débat qu'il livre contre la position arienne (au subordationisme d'Arius qui fait du Christ une création du Père, il oppose la doctrine de la consubstantialité - le Fils est distinct mais consubstantiel au Père) est un des plus décisifs dans la mise en place de la doctrine catholique de la Trinité. Il lutte non seulement contre les Églises dissidentes, mais aussi contre le pouvoir civil des empereurs. Son charisme, sa ténacité, son caractère orgueilleux, parfois irascible lui aliénèrent beaucoup d'ennemis, mais aussi des soutiens aussi bien parmi la population, qu'auprès de ses pairs.

Dans ses écrits, Athanase cherche à convaincre en se plaçant dans la perspective de la doctrine du salut : "l'homme ne serait pas sauvé si le Christ n'était pas pleinement Dieu".

Œuvres

Il a écrit plusieurs ouvrages défendant ses thèses et justifiant sa position vis-à-vis de l'arianisme. Il a écrit également une Vie de Saint Antoine qui ne lui ménagea pas son soutien lors de ses démêlés avec l'empereur Constance II.

  • Contre les grecs
  • Discours sur l'incarnation du verbe,
  • Apologies (357)
  • Discours contre les ariens,
  • Vie de Saint Antoine (vers 370)
  • Exposition de la foi,
  • 13 lettres écrites entre 324 et 343 ou 356 et 370.

Des quatre Apologies, la dernière est apocryphe, et attribuée à Apollinaire de Laodicée.

Le fameux Symbole de Saint Athanase connu aussi sous le nom de Quicumque est attribué à l'évêque Fulgence de Ruspe vers 533.

Clavis Patrum Græcorum 2090-2309

Notes

  1. Le concile animé par Eusèbe de Césarée a reproché à Athanase de prétendues violences contre la secte des Mélésiens
  2. Athanase n'est pas le seul à subir les foudres de Constance. Le pape Libère, Osiuis de Cordoue, Paulin de Trèves, Denys de Milan, Lucifer de Cagliari, Eusèbe de Verselles et Hilaire de Poiriers sont exilés
  3. Pour le clergé d'Orient, Athanase était toujours sous la condamnation du synode d'Antioche qui n'avait pas été levée, à leur sens, par la mesure de clémence de Constance II.
  4. On ne sait si cet acte est à mettre au compte des païens, prompt à se débarrasser d'un évêque à la réputation sulfureuse, ou si les partisans d'Athanase jouèrent un rôle dans cette affaire

Sources

  • fr.wikipedia.org

Liens externes

Articles connexes