Athanase le Grand

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Athanase d'Alexandrie

Athanase d'Alexandrie (vers 298 - 2 mai 373) est un grand Père de l'Église, théologien, Patriarche d'Alexandrie au IVe siècle. L'Église orthodoxe le fêtent le 18 janvier.

Vie

Athanase est né à Damanhour près d'Alexandrie d'Égypte en 298. Il y fut consacré évêque en 328 et prit une part décisive lors des grands débats christologiques du IVe siècle.

Jeune homme, il est lecteur de l'Église d'Alexandrie pendant six ans. Il participe au Concile de Nicée en tant que secrétaire de son prédécesseur Alexandre d'Alexandrie. Son intransigeance envers les Ariens lui vaudra cinq exils successifs au gré des empereurs de Constantinople :

  • 1er exil : (11 juillet 335 au 22 novembre 337) Après le Concile de Nicée, Constantin Ier, par indulgence ou sur les conseils de sa sœur favorable aux ariens, demande à Athanase d’admettre à nouveau Arius dans la communauté chrétienne d'Alexandrie. Athanase, inflexible, est convoqué au concile de Tyr qui le condamne[1]. Malgré un plaidoyer auprès de l'empereur, ce dernier se prononce pour l'exil en 336. Athanase passe 28 mois en Gaule à la cour de Trèves. Il est autorisé à reprendre son siège à la mort de Constantin Ier ;
  • 2e exil : (16 avril 339 au 21 octobre 346) La mort prématurée de Constantin II le prive d'un protecteur, et Athanase se trouve à nouveau face à Constance II plus favorable à l'arianisme. Un synode réunit à Antioche prononce sa destitution et nomme un étranger, Grégoire, au siège d'Alexandrie. Athanase de nouveau exilé va défendre sa position auprès du pape Jules Ier. En 346 deux conciles concurrents, l'un à Sardica pour les évêques d'Occident, l'autre à Philippopolis pour ceux de l'Orient n'arrivèrent pas à prendre une position commune sur l'arianisme. Sous la pression de son frère Constant, Constance II accepte de rétablir Athanase à condition que ce dernier accorde une église autonome aux ariens, ce qu'Athanase éluda naturellement ;
  • 3e exil : (9 février 356 au 21 février 362) L'assassinat de Constant et l'usurpation de Magnence occupe Constance IIet constitue un répit pour Athanase. Aussitôt ce problème réglé, Constance ne peut dissimuler son ressentiment contre l'évêque d'Alexandrie et fait pression sur les évêques d'Occident au synode d'Arles et au concile de Milan[2] pour obtenir confirmation de la déposition d'Athanase[3]. La popularité d'Athanase est grande, c'est pourquoi Constance fait investir Alexandrie militairement et placer sur le siège épiscopal Grégoire de Cappadoce. Les partisans d'Athanase sont persécutés, et lui-même doit s'enfuir dans le désert. Ce nouvel exil durera six ans. À la mort de Constance, le nouvel empereur, Julien, est favorable au paganisme et lève les condamnations de Constance dans un Édit de tolérance, se désintéressant des discussions christologiques ;
  • 4e exil : (24 octobre 362 au 5 septembre 363) À l'avènement de Julien, Grégoire de Cappadoce est massacré par la population d'Alexandrie[4]. La vacance du siège autorisa le retour d'Athanase. Toutefois Julien avait effacé les condamnations de Constance, mais sa tolérance n'allait pas jusqu'à rétablir les évêques dans leur fonction. Aussi exigea-t-il l'expulsion du prélat, et Athanase se retira une nouvelle fois dans le désert, jusqu'à sa réhabilitation par l'empereur Jovien. En 363, Jovien successeur de Julien proclame son attachement au Concile de Nicée. La rencontre entre l'empereur et le prélat à Antioche raffermit la position d'Athanase ;
  • 5e exil : (5 octobre 365 au 31 janvier 366) Jovien meurt en 364, et deux frères se partagent le gouvernement de l'empire : Valentinien Ier en Occident prône la tolérance religieuse, mais Valens en Orient est ouvertement arien. Chaque siège épiscopal vacant générait des disputes entre les ariens et les nicéens. Athanase était persécuté par ses ennemis, et la retraite passagère que lui-même s'imposa est célébrée comme un cinquième exil.

Après cinq exils, Athanase revient à Alexandrie le 31 janvier 366 pour ne plus la quitter. Il meurt auréolé de gloire et de vertus le 2 mai 373, le 15 mai selon le calendrier julien. Sa fête est célébrée le 18 janvier dans les calendriers orthodoxe et romain catholique.

À sa mort, Valens assure un triomphe éphémère à l'arianisme en plaçant Lucius sur le siège d'Alexandrie.

Athanase consacra l'évêque Saint Prudence qui fondera l'Église d'Éthiopie.

À une époque où le dogme n'est pas figé (il le sera progressivement par les différents conciles), le débat qu'il livre contre la position arienne (au subordationisme d'Arius qui fait du Christ une création du Père, il oppose la doctrine de la consubstantialité - le Fils est distinct mais consubstantiel au Père) est un des plus décisifs dans la mise en place de la doctrine catholique de la Trinité. Il lutte non seulement contre les Églises dissidentes, mais aussi contre le pouvoir civil des empereurs. Son charisme, sa ténacité, son caractère orgueilleux, parfois irascible lui aliénèrent beaucoup d'ennemis, mais aussi des soutiens aussi bien parmi la population, qu'auprès de ses pairs.

Dans ses écrits, Athanase cherche à convaincre en se plaçant dans la perspective de la doctrine du salut : "l'homme ne serait pas sauvé si le Christ n'était pas pleinement Dieu".

Œuvres

Il a écrit plusieurs ouvrages défendant ses thèses et justifiant sa position vis-à-vis de l'arianisme. Il a écrit également une Vie de Saint Antoine qui ne lui ménagea pas son soutien lors de ses démêlés avec l'empereur Constance II.

  • Contre les grecs
  • Discours sur l'incarnation du verbe,
  • Apologies (357)
  • Discours contre les ariens,
  • Vie de Saint Antoine (vers 370)
  • Exposition de la foi,
  • 13 lettres écrites entre 324 et 343 ou 356 et 370.

Des quatre Apologies, la dernière est apocryphe, et attribuée à Apollinaire de Laodicée.

Le fameux Symbole de Saint Athanase connu aussi sous le nom de Quicumque est attribué à l'évêque Fulgence de Ruspe vers 533.

Clavis Patrum Græcorum 2090-2309

Athanase pour les coptes

L'Église copte orthodoxe le considère comme l'un de ses « papes » et, dans sa liturgie, l'appelle l'« apostolique », « phare de l'Orient » et « colonne de la foi ».

Athanase et les protestants

À l'époque de la Réforme, Calvin le tenait en haute estime, tandis que Marguerite de Navarre, Rabelais, les protestants non trinitaires comme Kepler et Isaac Newton le rendaient responsable des premiers dévoiements du christianisme primitif.

Notes

  1. Le concile animé par Eusèbe de Césarée a reproché à Athanase de prétendues violences contre la secte des Mélésiens
  2. Athanase n'est pas le seul à subir les foudres de Constance. Le pape Libère, Osiuis de Cordoue, Paulin de Trèves, Denys de Milan, Lucifer de Cagliari, Eusèbe de Verselles et Hilaire de Poiriers sont exilés
  3. Pour le clergé d'Orient, Athanase était toujours sous la condamnation du synode d'Antioche qui n'avait pas été levée, à leur sens, par la mesure de clémence de Constance II.
  4. On ne sait si cet acte est à mettre au compte des païens, prompt à se débarrasser d'un évêque à la réputation sulfureuse, ou si les partisans d'Athanase jouèrent un rôle dans cette affaire

Sources

  • fr.wikipedia.org

Liens externes

Articles connexes

Boîte succession:
Athanase le Grand
Précédé par:
Alexandre
Patriarche d'Alexandrie
326-373
Succédé par:
Pierre II