Confession

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La Confession (ou pénitence ou sacrement de la réconciliation) est l'un des Saints Mystères (ou sacrements) de l’Église Orthodoxe. Par elle, le pénitent reçoit le pardon divin du Christ pour tous les péchés que le pénitent confesse. La confession est donnée par un père spirituel (généralement le prêtre de la paroisse ou un moine). La confession peut être individuelle ou générale. La fréquence de la confession varie selon les recommandations du Père spirituel.

Les Sains Mystères de l'Eglise nous réconcilient à Dieu et nous ouvrent de nouveau les portes du Royaume. La confession renouvelle la grâce du Baptême, par la rémission des péchés donnée par le Christ et l'engagement à vivre une vie nouvelle dans le Christ.

La pénitence nous réconcilie avec Dieu, avec l'Eglise et avec nous-mêmes. Il s'agit d'une médication et d'un renouvellement de l'être. C'est aussi une restauration de l'ordre du monde, lequel souffre du désordre introduit par le péché. Il ne doit donc pas s'agir d'un acte juridique et obligatoire, vécu comme une formalité pour être "en règle" : il s'agit d'un Mystère opérant notre transformation.

La conscience du péché

Se confesser implique de prendre conscience de notre état de pécheur. Il ne s'agit pas de faire une liste de ses péchés comme d'un acte juridique. Le péché est ce qui nous exclut du Royaume de Dieu. Il s'agit de reconnaître les causes de cette exclusion : nous avons rompu l'alliance avec Dieu par négligence, par convoitise, par orgueil, en condamnant notre prochain... Nous avons échangé le désir de la Vie Eternelle contre la recherche du plaisir mondain. Nous prenons conscience de l'esclavage des pensées, des habitudes, des passions qui nous séparent de l'amour de Dieu et de notre prochain.

Pourquoi aller se confesser ? Nous sommes impuissant à nous sortir du piège du péché sans l'aide de Dieu. C’est pourquoi par la confession nous attendons le salut de Dieu seul. Nous ne cherchons pas d'excuses à notre comportement : ce ne sont pas nos excuses qui nous sauveront, mais l'amour de Dieu, tandis que les excuses que nous trouvons nous empêchent de le demander sincèrement. Il ne faut pas non plus désespérer du pardon de Dieu. Nous ne pouvons pas nous sauver, mais Dieu le peut.

Confesser ses péchés est l'objet d'une lutte intérieure. Nous essayons de nous justifier, de considérer nos péchés comme banals ou anodins. Les petits péchés sont plus dangereux que les grands, car ils n'invitent pas au repentir, ils passent inaperçus, mais ils nous rendent insensibles, aveugles à la présence divine.

Certains ne vont pas se confesser, car ils n'ont pas conscience de péchés particuliers. Mais vivons-nous dans la Lumière incréée de Dieu ? Car nous avons le coeur pur, nous devrions voir Dieu comme le disent les Béatitudes. Si ce n'est pas le cas, cela signifie qu'un examen de conscience est nécessaire pour se réconcilier avec Dieu.

Nous disons que nous n'avons pas de péché, parce que nous nous sommes habitués à cet état de pécheur, qui est un état de séparation avec Dieu, un peu comme nous nous habituons à notre propre odeur si forte soit-elle. Une bonne manière de prendre conscience de notre état est de se demander : Dieu est-il présent dans mon cœur ? Pourquoi n'y est-il pas ? Il faut examiner ce qui nous éloigne de Dieu. Un support pour l'examen de conscience avant la confession peut être les 10 commandements, qui ne sont pas seulement des commandements moraux, mais des lois de vie ; mais surtout le Sermon dans la Montagne (chapitre 5, 6 et 7 de l’Évangile selon Saint Matthieu).

Au contraire de ceux qui sont habitués à une vie tiède, déréglée et prisonnier de leurs passions, ce sont les saints qui ont davantage conscience de leur péché, car ils ont davantage conscience de la Présence de Dieu et de ce qui peut les en séparer. Un homme ne peut avoir ses péchés tant qu’il ne se sépare pas de ceux-ci. C'est pourquoi ce sont les Saints qui reçoivent le don des larmes, signe d'un éveil de la conscience.

Il nous faut prier pour éveiller cette conscience, comme le montre la prière de Saint Éphrem le Syrien : "Seigneur, donne-moi de voir mes fautes."


La préparation

La confession des péchés doit être précédée :

1) par un examen de conscience : qu'est-qui me sépare de Dieu et de l'amour du prochain ? (Il est possible de s'aider des Dix Commandements et surtout du Sermon de la Montagne dans l’Évangile de St Matthieu, 5.) ;

2) par l'acceptation d'être guéri par la grâce divine et la ferme décision de se laisser désormais guider et instruire par la Sagesse évangélique ;

3) par le pardon des offenses, condition nécessaire pour être soi-même pardonné (cf. Mt 6,12-15 ; 18,23-25 ; Lc 17,3-4).

4) par la prière pour que Dieu éclaire notre père confesseur et lui donne une bonne parole, adaptée à notre individualité, afin de la mettre en pratique.

Pendant la confession

La confession doit être formulée :

- sans rien dissimuler : ne pas avouer le moustique pour oublier le chameau, ou donner trop d'importance aux petites infractions à la règle, pour oublier l'amour de Dieu et du prochain, l'un n'étant que le moyen (la règle) et l'autre la finalité (l'amour) ;

- sans fausse honte : il est honteux de commettre le péché, mais pas de s'en délivrer en l'avouant devant Dieu ;

- sans chercher d'excuses ;

- sans accuser d'autres personnes (pour se chercher des excuses) : juger autrui ne délivre pas du péché, c'est un péché ;

- de façon sobre et précise : il faut nommer clairement en quoi la chose est un péché, sans partir dans des détails faisant oublier l'essentiel ;

- avec humilité en acceptant l'épitémie (la réparation) donnée par le père spirituel : jeûne, prière, visite des malades...

Après la confession

Le pénitent doit prendre la ferme décision de se laisser désormais guider par la Sagesse évangélique afin de ne pas retomber dans le péché. Si son repentir est sincère, il doit oeuvrer pour réparer et limiter les dégâts causés par son péché.

Cependant, il ne faut pas désespérer de la confession du fait de la répétition de certaines erreurs. De même que nous devons nous laver régulièrement justement parce que nous nous salissons quotidiennement, nous avons besoin d'une confession régulière car nous dévions facilement.

Comme le dit un apophtegme : "Un jeune moine se plaignait auprès du grand ascète Abba Sisoès : "Abba, que dois-je faire ? J’ai succombé. - Relève-toi." Plus tard : "Je me suis relevé et j’ai succombé à nouveau ! - Relève-toi à nouveau  ! - Combien de temps dois-je me lever et succomber ? - Jusqu’à ta mort", répondit Abba Sisoès."

En sortant de la confession, il faut :

1) suivre l'épitémie donnée par le père confesseur ;

2) pardonnez de tout son coeur afin d'être pardonné ;

3) une des premières actions à entreprendre est de s'éloigner des causes du péché, selon la recommandation du Christ ;

4) réparer autant que possible (sans causer d'autres dégâts) le tort que l'on a commis : par exemple, rendre ce qu'on a volé, etc.

5) s'engager à suivre les lois de Vie révélées par le Christ.