Dimanche de l'Orthodoxie

De OrthodoxWiki
Aller à : navigation, rechercher
Grand Carême
Structure :
Rétablissement du culte des saintes images.

Le Dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie est le nom donné au premier dimanche du Grand Carême dans l'Orthodoxie. Le Synaxaire du Triode précise : « Ce jour, premier dimanche du jeûne, nous faisons mémoire du rétablissement des saintes et vénérables icônes par les empereurs de Constantinople d'éternelle mémoire, Michel et Théodora sa mère, pendant le patriarcat du saint confesseur Méthode. »

De quel triomphe s'agit-il ? Ce dimanche célèbre la victoire de l'orthodoxie sur l'iconoclasme. Cette fête fut instituée en 843. L'iconoclasme est en effet considéré comme une hérésie par l'Église orthodoxe. L'empereur Léon II interdit la vénération des icônes. Parmi les défenseurs des icônes, il faut mentionner l'important théologien saint Jean Damascène. C'est l'impératrice Irène qui réunit le septième concile (et le dernier concile reconnu par l'Église orthodoxe, d'où son nom d'Église des sept conciles) à Nicée en 787. Les persécutions reprirent cependant malgré ce concile après la mort de l'Impératrice. L'Empereur Léon V, puis l'empereur Théophile continuèrent à s'opposer aux icônes et persécutaient leurs défenseurs. C'est alors que l'empereur Théophile, étant gravement atteint de dysenterie, son épouse Théodora eut un songe de la Mère de Dieu « tenant entre ses bras le Dieu d'avant les siècles, entourée d'anges resplendissants, qui blâmaient et châtiaient Théophile son époux »"[1]. À la suite de cette vision, Théophile se repentit de son action peu avant sa mort et son épouse autorisa le culte des icônes et avec l'aide du patriarche Méthode, elle rétablit à leur rang les moines jusque- là persécutés.

Pourquoi la victoire sur l'iconoclasme est-elle appelée Triomphe de l'Orthodoxie dans son intégralité ? C'est que pour l'orthodoxie, l'iconoclasme, le refus de vénérer les icônes, constitue la synthèse de toutes les hérésies. Refuser l'icône, c'est pour la théologie orthodoxe, refuser l'incarnation de Dieu fait homme, or c'est cette incarnation qu'il s'agissait de défendre à chaque concile. Il faut cependant spécifier que si les images sont autorisées, encore faut-il que ces images soient exactes théologiquement pour qu'elles soient des icônes. L'icône orthodoxe n'a aucun point commun avec l'imagerie religieuse telle qu'elle a pu se développer en Occident à partir de la Renaissance. Les querelles iconoclastes ont été l'occasion du développement d'une véritable théologie de l'image au sein de l'Orthodoxie. Elle s'appuie sur cette déclaration de saint Paul : « Le Christ est l'icône du Dieu invisible, le Premier Né de la création »" (Épître aux Colossiens, 1, 15). La sainteté consiste à restaurer l'image de Dieu en nous, telle qu'elle était au commencement avant qu'elle ne soit altérée par la Chute.

Les lectures de ce dimanche

Épître de Saint Paul aux Hébreux, 11,24-26 et 11,2 à 12,2

« Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils d’une fille d’un Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que de connaître la jouissance éphémère du péché, estimant comme une richesse supérieure aux trésors de l’Égypte l’opprobre du Christ. Il avait, en effet, les yeux fixés sur la récompense. Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquerait si je racontais ce qui concerne Gédéon, Baraq, Samson, Jephté, David, ainsi que Samuel et les Prophètes, eux qui, grâce à la foi, soumirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent l’accomplissement des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la violence du feu, échappèrent au tranchant du glaive, furent rendus vigoureux, de malades qu’ils étaient, montrèrent de la vaillance à la guerre, refoulèrent les invasions étrangères. Des femmes ont recouvré leurs morts par la résurrection. Les uns se sont laissé torturer, refusant leur délivrance afin d’obtenir une meilleure résurrection. D’autres subirent l’épreuve des dérisions et des fouets, et même celle des chaînes et de la prison. Ils ont été lapidés, sciés, ils ont péri par le glaive, ils sont allés çà et là, sous des peaux de moutons et des toisons de chèvres, dénués, opprimés, maltraités, eux dont le monde était indigne, errant dans les déserts, les montagnes, les cavernes, les antres de la terre. Et tous ceux-là, bien qu’ils aient reçu un bon témoignage à cause de leur foi, ne bénéficièrent pas de la promesse : c’est que Dieu prévoyait pour nous un sort meilleur, et ils ne devaient pas parvenir sans nous à la perfection. Voilà donc pourquoi nous aussi, enveloppés que nous sommes d’une si grande nuée de témoins, nous devons rejeter tout fardeau et le péché qui nous assiège et courir avec constance l’épreuve qui nous est proposée, fixant nos yeux sur le chef de notre foi, qui la mène à la perfection, Jésus, qui au lieu de la joie qui lui était proposée, endura une croix, dont il méprisa l’infamie, et qui est assis désormais à la droite du trône de Dieu. »

Évangile de Saint Jean, 1,43-51

« Le lendemain, Jésus résolut de partir pour la Galilée ; il rencontre Philippe et lui dit : "Suis-moi !" Philippe était de Bethsaïde, la ville d’André et de Pierre. Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : "Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l’avons trouvé : Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth." Nathanaël lui dit : "De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ?" Philippe lui dit : "Viens et vois." Jésus vit Nathanaël venir vers lui et il dit de lui : "Voici vraiment un Israélite sans détours." Nathanaël lui dit : "D’où me connais-tu ?" Jésus lui répondit : "Avant que Philippe t’appelât, quant tu étais sous le figuier, je t’ai vu." Nathanaël reprit : "Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël." Jésus lui répondit : "Parce que je t’ai dit : Je t’ai vu sous le figuier, tu crois ! Tu verras mieux encore." Et il lui dit : "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme." »

Lectures de ce dimanche accompagnées d'une homélie.

Hymnographie

Tropaire / Apolytikion (ton 2)

Dieu bon, nous vénérons ta sainte icône
demandant le pardon de nos fautes, Christ, Dieu
Tu as voulu monter sur la croix dans la chair
pour délivrer de l'esclavage de l'ennemi ceux que Tu as créés
Nous Te rendons grâce et Te chantons
Tu as empli de joie l'univers, notre Sauveur venu sauver le monde.

Kondakion (ton 8)

Le Verbe du Père que rien ne limite
en toi Mère de Dieu s'est limité dans notre chair
Il a reformé l'image souillée dans les temps anciens
et l'a réunie à la divine beauté
Confessant le salut, nous l'exprimons par l'œuvre et la parole.

Ikos

Pour nous qui sommes arrivés à la fin des siècles, les prophètes inspirés de Dieu ont porté sa lumière, ils ont annoncé le mystère de la Providence. Recevant dans ce mystère la connaissance divine, nous savons que Dieu est l'unique Seigneur glorifié en trois Personnes. Nous n'adorons que Lui seul. Nous n'avons qu'une seule foi, qu'un seul baptême. Et nous avons revêtu le Christ - Confessant le salut, nous l'exprimons par l'œuvre et la parole.

Voir aussi

Bibliographie et liens externes

  • Alexandre Schmemann, Le Grand Carême, Abbaye de Bellefontaine, 1974

Notes

  1. "Triode de Carême", Diaconie Apostolique 1993.