Dormition

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La Dormition de la Mère de Dieu.

La Dormition de la Mère de Dieu est la commémoration de la mort, entourée des Apôtres, de la résurrection, et de la glorification de Marie la Mère de Dieu.[1] C'est l'une des 12 grandes fêtes de l'Église orthodoxe et la dernière du calendrier liturgique (la première étant la Nativité de la Vierge)[2]. Elle est célébrée, dans le calendrier liturgique de l'Église, le 15 août. Il y est proclamé que Marie a été "élevée" par Dieu jusqu'au Royaume céleste du Christ dans la plénitude de son existence physique et spirituelle.

À propos de la fête de la Dormition

La fête orthodoxe de la Dormition est très proche de celle de l'Église catholique romaine appelée Assomption. Selon la tradition orthodoxe, Marie est morte comme tout être humain, non "volontairement" comme son fils, mais par la nécessité de sa nature humaine mortelle, liée à la corruption de ce monde après la Chute[3]. C'est sur ce point que la tradition orthodoxe diverge essentiellement du dogme catholique de l'Assomption.

Les Apôtres étaient miraculeusement présents à cet événement, à l'exception de Thomas. Elle fut ensuite enterrée. Thomas serait arrivé peu de jours après, et désirant la voir une dernière fois, il convainc les autres apôtres d'ouvrir la tombe. La tombe ouverte, les apôtres découvrirent que son corps avait disparu. Cet événement est compris comme les prémices de la résurrection des corps, qui aura lieu lors du Second avènement du Christ. Comme l'exprime le théologien Vladimir Lossky : « Si Elle resta encore dans le monde, si Elle se soumit aux conditions de la vie humaine jusqu'à accepter la mort, c'est en vertu de sa volonté parfaite, dans laquelle elle reproduisit la kénose (grec: κένωσις, action de se vider, humiliation) volontaire de son Fils. Mais la mort n'avait plus d'emprise sur Elle : comme son Fils, elle est ressuscitée et montée au Ciel, première hypostase humaine qui réalisa en Elle la fin dernière pour laquelle fut créé le monde »[4].

L'événement est normalement appelé la Dormition même si plusieurs paroisses orthodoxes en Occident usent du terme d'Assomption. En grec, le mot dormition est grec: κοίμησις, koimisis, dérivé du verbe qui signifie dormir, lequel est aussi à l'origine du mot cimetière.

Comme pour la fête de la Nativité de la Vierge et de son entrée au Temple, il n'y a pas de sources bibliques ou historiques pour cette fête. Selon l'Église orthodoxe, Marie est réellement morte et a été ressuscitée par son fils comme la Mère de la Vie et participe déjà à la vie éternelle du Paradis.

Le Carême de la Dormition

La fête est précédée de 14 jours de jeûne strict, à l'exception du poisson qui est mangé le jour de la Transfiguration (le 6 août)[5].

La célébration de la fête

A la veille de la fête, des vêpres sont célébrées et contiennent trois lectures de l'Ancien Testament, interprétées symboliquement à partir du Nouveau Testament. En Genèse 28:10-17, l'échelle de Jacob qui unit le ciel et la terre désigne l'union de Dieu avec les hommes qui se réalise pleinement et plus parfaitement en Marie portant Dieu en son sein. En Ézéchiel 43:27-44:4, la vision du temple dont la porte orientale est perpétuellement fermée et remplie de la gloire du Seigneur, symboliserait la virginité perpétuelle de Marie. Marie est aussi identifiée avec la "maison", en Proverbes 9:1-11, que la Divine Sagesse a construite pour elle-même : "La Sagesse de Dieu a bâti en Toi, Vierge Sainte, sa maison - et s'est incarnée dans sa mystérieuse descente - Entre toutes les générations Tu fus l'Élue pure pour être la demeure du Verbe pur"[6].

Parfois, les matines sont célébrées le matin de la fête. L'évangile du jour est la lecture de Luc 1:39-49,56. Cet évangile est lu à l'occasion de l'ensemble des fêtes de la Mère de Dieu dans l'Église orthodoxe. La Mère de Dieu y affirme : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s'est penché sur son humble servante ; désormais tous les siècles me diront bienheureuse. »

La Divine Liturgie est célébrée le jour de la fête. Dans certaines églises, il est de coutume de bénir les fleurs lors de la fête avant la Liturgie. L'Apôtre lu lors de la Liturgie de ce jour-ci est extrait de l'épître de saint Paul aux Philippiens (2:5-11) : « Quoiqu'il fût de condition divine, il ne s'est pas prévalu de son égalité avec Dieu, mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'un serviteur, et se faisant semblable aux hommes. » L'évangile lu lors de l'Office est extrait de Luc 10:38-42 et 11:27-28 ensemble ; cette lecture est, elle aussi, toujours faite lors des fêtes de la Théotokos. Dans cet extrait-ci, le Seigneur dit : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et la conservent ! »

Hymnes liturgiques du quinze août

Dans ta maternité, tu as gardé ta virginité,
lors de ta Dormition, tu n'as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu.
Tu es passée à la vie, toi qui est la Mère de la Vie.
Intercède pour nous et délivre nos âmes de la mort !

Autre traduction :

Dans ton enfantement tu as gardé la virginité,
dans ta Dormition tu n’as pas quitté le monde, ô Mère de Dieu.
Tu as rejoint la Source de vie, toi qui conçus le Dieu vivant
et qui délivres nos âmes de la mort par tes prières.
Ni la tombe, ni la mort, n'ont saisi la Mère de Dieu,
Qui jamais ne se lasse d'intercéder pour nous.
Elle est notre espérance et notre protection.
Car Elle est la Mère de Dieu
Elle a été transférée à la vie par Celui qui a demeuré en son sein virginal.

Autre traduction :

La Mère de Dieu qui jamais ne se lasse d'intercéder pour nous
et dont la protection ne pouvait cesser d'être notre espérance
ne se laissa vaincre par la mort ni le tombeau,
puisqu'elle est la Mère de la Vie
et qu'elle a rejoint la Source de la vie : celui qui demeura dans son sein virginal.
Dansez avec joie, ô peuples !
Frappez dans vos mains avec entrain !
Rassemblés aujourd'hui avec ferveur et jubilation,
Chantons avec exultation.
La Mère de Dieu est ressuscitée dans la Gloire,
Montant de la terre au Ciel.
Nous La prions sans cesse dans nos chants comme étant véritablement la Mère de Dieu.
Aujourd'hui l'univers danse avec joie à ce glorieux souvenir,
Et Te crie, ô Mère de Dieu :
"Réjouis-toi, ô Vierge, Fierté des Chrétiens !"

Voir aussi

Références

  1. Dieu est Vivant, Catéchisme pour les familles, éditions du Cerf, Paris, 2005, p.438.
  2. Les Fêtes et la vie de Jésus Christ, Tome II La Résurrection, édition du Cerf, Catéchèse Orthodoxe, Paris, 1989, p.251.
  3. Les Fêtes et la vie de Jésus Christ, II, La Résurrection, édition du Cerf, Catéchèse Orthodoxe, Paris, 1989, p.255.
  4. Vladimir Lossky, Essai sur la théologie mystique de l'Église d'Orient, éd. Cerf, Paris, 2006, p.190.
  5. Les Fêtes et la vie de Jésus Christ, II, La Résurrection, édition du Cerf, Catéchèse Orthodoxe, , Paris, 1989, p.251.
  6. Les Fêtes et la vie de Jésus Christ, II, La Résurrection, édition du Cerf, Catéchèse Orthodoxe, Paris, 1989, p.259.

Source et bibliographie

  • Dormition of the Theotokos The Orthodox Faith by the V. Rev. Thomas Hopko
  • Les Fêtes et la vie de Jésus Christ, Tome II : La Résurrection, édition du Cerf, Catéchèse Orthodoxe, Paris, 1989.
  • Dieu est Vivant, Catéchisme pour les familles, éditions du Cerf, Paris, 2005, p.438.
  • Vladimir Lossky, Essai sur la théologie mystique de l'Église d'Orient, éd. Cerf, Paris, 2006, p.190.

Liens externes