Eglise du Site Archéologique d'Echmoun : Différence entre versions

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(TEMPLE PAIEN)
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Durant les deux périodes hellénistique et romaine, de nouvelles voies furent percées et de nouvelles constructions érigées. Des colonnes en marbre bordèrent les nouvelles voies romaines. Les temples et les salles avoisinantes furent ornés de mosaïque par les Byzantins. Le site resta peuplé et servit de lieu de prière durant plusieurs siècles, mais les tremblements de terre du sixième siècle, et plus particulièrement le tremblement de 551 qui affecta gravement les villes de la Phénicie Maritime, détruisit le temple d’Echmoun. Les armées perses traversèrent au début du VIIème siècle la côte phénicienne, et se dirigèrent vers Jérusalem et les Terres Saintes. '''Cette invasion entraina une destruction importante des villes phéniciennes et des lieux de culte chrétien'''. Mais, à peine le pays repris par l’empereur romain Héracle que '''l’Orient Antiochien fut envahi par les occupants musulmans venus de l’Arabie en 634'''. Cette invasion provoqua une migration importante de la population romaine des villes phéniciennes en direction de la campagne et vers les provinces restées libres de l’empire romain d’orient.      
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Durant les deux périodes hellénistique et romaine, de nouvelles voies furent percées et de nouvelles constructions érigées. Des colonnes en marbre bordèrent les nouvelles voies romaines.  
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[[Fichier:Colonnade Romaine.JPG|300px|thumb|right|La voie principale, de construction romaine, est bordée de colonnes en marbre]]
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Les temples et les salles avoisinantes furent ornés de mosaïque par les Byzantins. Le site resta peuplé et servit de lieu de prière durant plusieurs siècles, mais les tremblements de terre du sixième siècle, et plus particulièrement le tremblement de 551 qui affecta gravement les villes de la Phénicie Maritime, détruisit le temple d’Echmoun. Les armées perses traversèrent au début du VIIème siècle la côte phénicienne, et se dirigèrent vers Jérusalem et les Terres Saintes. '''Cette invasion entraina une destruction importante des villes phéniciennes et des lieux de culte chrétien'''. Mais, à peine le pays repris par l’empereur romain Héracle que '''l’Orient Antiochien fut envahi par les occupants musulmans venus de l’Arabie en 634'''. Cette invasion provoqua une migration importante de la population romaine des villes phéniciennes en direction de la campagne et vers les provinces restées libres de l’empire romain d’orient.  
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Le site a été déserté durant treize siècles, et n’a été redécouvert qu’au début du XXème siècle par des archéologues ottomans. Durant cette longue période d’oubli, le site a lentement été pillé, et ses pierres taillées ont été transférées pour être utilisées dans des constructions de maisons, de ponts et de palais dans la ville de Sidon et la région du Chouf.
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Ce site archéologique comprend essentiellement un temple bâti sur un podium central surélevé, situé au centre du complexe antique. Il domine un ensemble de temples, de bassins d’eau et une route bordée de colonnes de marbre, le tout longeant la rive sud de Bostrenos. Le temple inférieur d’Achtart serait probablement la construction la plus intéressante, car elle est bien conservée et contient un trône de style pharaonique flanqué de deux lions monolithiques. Tout près du temple d’Achtart, plusieurs bassins d’eau se succèdent. Ils servaient les rites païens qui utilisaient l’eau sacrée provenant d’une source voisine, appelée Ydlal. Les malades venaient se baigner dans ces bassins pour traiter leurs maladies, et recevoir la bénédiction des dieux Baal, Achtart et Echmoun.
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[[Fichier:Trône entouré de Lions.JPG|300px|thumb|left|Le trône de la déesse Achtart, entouré de deux lions en pierre]]
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[[Fichier:Bassin d'Eau Sacrée.JPG|300px|thumb|right|Plusieurs bassins d'eau recevaient l'eau sacrée provenant de Ydlal]]         
  
  

Version du 26 décembre 2011 à 18:23

Le site archéologique d’Echmoun (Sidon, Liban) inclut les vestiges d’une église romaine orthodoxe de la période byzantine.

Sous-Catégorie: Eglises du Liban


SITE

Situé à moins de 5 kilomètres du centre de la ville de Sidon (Saïda), capitale de la province (Mohafazat) du Sud-Liban, le temple païen d’Echmoun a été bâtie sur la rive sud du fleuve Bostrenus (appelé actuellement Al-Awali), à une petite distance de son embouchure sur la Méditerranée. Le site s’appelle, dans le jargon local, Bosten el Cheikh. Ce nom serait dérivé d’une déformation arabisée du nom Bostrenus.
Bostrenus, fleuve séparant le Mont Liban du Sud-Liban, et situé à proximité du site archéologique

Le site archéologique relève de l’autorité du ministère libanais du tourisme. Son état de conservation est, cependant, très précaire : il est fréquemment traversé par les tziganes ; la maintenance est insuffisante ; les herbes sauvages poussent entre les fines pierres des mosaïques ; et le site a été pillé durant la guerre civile libanaise. L’archéologue Rolf Stucky, rapporté par le Centre Catholique Libanais d’Information en 2009, signala que 600 sculptures et éléments d'architecture originaires de ce site furent pillés en 1981 et continuaient à circuler sur le marché européen. Il avait personnellement réussi à récupérer 8 pièces seulement.


TEMPLE PAIEN

Le temple païen a été découvert, durant l’époque ottomane, au début du XXème siècle. Il fut massivement exploré par les archéologues, à partir des années 20. Le site fut ensuite acquis par le gouvernement Libanais et les principales découvertes réalisées entre 1963 et 1975. Les fouilles s’arrêtèrent durant la guerre civile libanaise et ne reprirent plus ensuite.

Le site est considéré comme le principal monument phénicien (cananéen) conservé à nos jours au Liban. Il comprend un temple païen dont la construction date du VIIème siècle B.C. lorsque Sidon était sous l’influence babylonienne. D’autres constructions ont été ajoutées durant les siècles suivants, et sont représentées par des temples secondaires, des bassins d’eau et des lieux de prière et de soins médicaux.

L'ensemble du site païen aperçu du haut du podium où s'élevait le temple antique d'Echmoun


Durant les deux périodes hellénistique et romaine, de nouvelles voies furent percées et de nouvelles constructions érigées. Des colonnes en marbre bordèrent les nouvelles voies romaines.

La voie principale, de construction romaine, est bordée de colonnes en marbre

Les temples et les salles avoisinantes furent ornés de mosaïque par les Byzantins. Le site resta peuplé et servit de lieu de prière durant plusieurs siècles, mais les tremblements de terre du sixième siècle, et plus particulièrement le tremblement de 551 qui affecta gravement les villes de la Phénicie Maritime, détruisit le temple d’Echmoun. Les armées perses traversèrent au début du VIIème siècle la côte phénicienne, et se dirigèrent vers Jérusalem et les Terres Saintes. Cette invasion entraina une destruction importante des villes phéniciennes et des lieux de culte chrétien. Mais, à peine le pays repris par l’empereur romain Héracle que l’Orient Antiochien fut envahi par les occupants musulmans venus de l’Arabie en 634. Cette invasion provoqua une migration importante de la population romaine des villes phéniciennes en direction de la campagne et vers les provinces restées libres de l’empire romain d’orient.


Le site a été déserté durant treize siècles, et n’a été redécouvert qu’au début du XXème siècle par des archéologues ottomans. Durant cette longue période d’oubli, le site a lentement été pillé, et ses pierres taillées ont été transférées pour être utilisées dans des constructions de maisons, de ponts et de palais dans la ville de Sidon et la région du Chouf.


Ce site archéologique comprend essentiellement un temple bâti sur un podium central surélevé, situé au centre du complexe antique. Il domine un ensemble de temples, de bassins d’eau et une route bordée de colonnes de marbre, le tout longeant la rive sud de Bostrenos. Le temple inférieur d’Achtart serait probablement la construction la plus intéressante, car elle est bien conservée et contient un trône de style pharaonique flanqué de deux lions monolithiques. Tout près du temple d’Achtart, plusieurs bassins d’eau se succèdent. Ils servaient les rites païens qui utilisaient l’eau sacrée provenant d’une source voisine, appelée Ydlal. Les malades venaient se baigner dans ces bassins pour traiter leurs maladies, et recevoir la bénédiction des dieux Baal, Achtart et Echmoun.

Le trône de la déesse Achtart, entouré de deux lions en pierre
Plusieurs bassins d'eau recevaient l'eau sacrée provenant de Ydlal