Jean Damascène : Différence entre versions

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Saint '''Jean Mansour''' ou '''Jean de Damas''' dit '''Jean Damascène'''  (gr. Ιωάννης ο Δαμασκηνός), né vers 675 (ou 655) et mort le [[4 décembre]] 749 (ou 753), est un important [[théologien]] chrétien, [[Père de l'Église]], défenseur des [[saintes images]] et [[hymnographe]] renommé.
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[[Image:John of Damascus.jpg|right|frame|Saint Jean Damascène.]] Saint '''Jean Mansour''' ou '''Jean de Damas''' dit '''Jean Damascène'''  (en {{Lang-el|Ιωάννης ο Δαμασκηνός}}), né vers 675 (ou 655) et mort le [[4 décembre]] 749 (ou 753), est un important [[théologien]] chrétien, [[Père de l'Église]], défenseur des [[saintes images]] et [[hymnographe]] renommé.
  
 
==Vie==
 
==Vie==
St Jean Damascène est issu d'une grande famille arabe chrétienne de Damas. Son père, Serge Mansour, représentant d’une des plus illustres familles de la ville, était l'intendant général du calife Abdul-Malik (685-705) pour les affaires concernant les populations chrétiennes soumises au tribut.
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Saint Jean Damascène est issu d'une grande famille arabe chrétienne de Damas. Son père, Serge Mansour, représentant d’une des plus illustres familles de la ville, était l'intendant général (en grec, ''protosymbullus'') du calife Abdul-Malik (685-705) pour les affaires concernant les populations chrétiennes soumises au tribut.
  
Jean fut initiés à la philosophie et à toutes les sciences de leur temps par le savant moine Cosmas, originaire d’Italie.
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Jean fut initié à la philosophie et à toutes les sciences de son temps par le savant moine Cosmas, originaire d’Italie, que son père, Serge Mansour, avait racheté de l'esclavage.
  
Appelé à une brillante carrière dans l’administration, Jean, qui connaissait aussi parfaitement l’arabe que le grec, succéda à son père dans sa haute charge à la mort de ce dernier, sous le calife Walîd (705-715). Mais le prochain calife décida d'islamiser son administration en 720 et il chasse Jean avec les autres chrétiens.
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Appelé à une brillante carrière dans l’administration, Jean, qui connaissait aussi parfaitement l’arabe que le grec, succéda à son père dans sa haute charge à la mort de ce dernier, sous le calife Walîd (705-715). Mais le prochain calife, Iezid, décida d'islamiser son administration en 720. Dans ce processus, Jean n'était pas tout de suite menacé, à cause de sa position clé. Il resta donc dans l'administration du calife encore quelques années, mais il remarqua déjà en 723 des tendances iconoclastes chez les musulmans. Le calife écrivit même à l'empereur byzantin Léon III l’Isaurien (717-741), pour lui reprocher qu'en tolérant les [[icône]]s dans les églises, il ne respectait pas le deuxième commandement du Décalogue. Déjà favorable aux [[iconoclaste]]s, Léon III ne tarda pas à tourmenter l'Église du Christ en s'attaquant à la pieuse [[vénération]] des saintes images. Léon publia son édit contre les icônes en 726. Jean fut un des plus ardents défenseurs de la foi orthodoxe. Répondant à l'appel du patriarche [[Jean V de Jérusalem]], Jean Damascène publia à partir de 726 trois opuscules qui l'ont rendu célèbre : ''Traités apologétiques contre ceux qui attaquent des saintes images''.
  
Il renonça alors au monde, distribua sa fortune et, en compagnie de Cosmas, son frère, partit pour Jérusalem, afin de devenir [[moine]] à la [[Laure de Saint-Sabas]] en Palestine.
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Composés entre 726 et 730, ces traités ont aussi mit fin à la carrière de Jean dans l'administration. Il fut finalement chassé de l'administration du calife avec les derniers chrétiens qui y restaient.  
  
En 717, Léon III l’Isaurien (717-741) monta sur le trône de Byzance. Favorable aux [[iconoclaste]]s, il ne tarda pas à tourmenter l'Église du Christ en s'attaquant à la pieuse [[vénération]] des saintes images. Jean fut un des plus ardents défenseurs de la foi orthodoxe.
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Il renonça alors au monde, distribua sa fortune et, en compagnie de Cosmas, son frère, partit pour Jérusalem en 732, afin de devenir [[moine]] à la [[Laure de Saint-Sabas]] en Palestine. Ils trouvèrent là une riche bibliothèque, et se dédièrent tous les deux à la vie en [[Jésus Christ|Christ]] et à l’étude de la [[théologie]] chrétienne. Peu après sa tonsure monastique, Jean fut ordonné [[prêtre]] par le patriarche Jean V de Jérusalem. Plus tard, son frère Cosmas devint évêque de Maïuma, une cité de Gaza, en Palestine du sud ouest.  
  
Sans rien ajouter de nouveau aux [[dogme]]s et aux doctrines exprimés par les Pères antérieurs - tels que [[Grégoire le Théologien]], [[Basile le Grand]], [[Jean Chrysostome]], [[Grégoire de Nysse]], [[Maxime le Confesseur]] etc. - saint Jean Damascène a exposé, dans une trilogie intitulée : ''Source de la Connaissance'', l’essentiel de la foi chrétienne à l’aide d’expressions d’une densité et d’une clarté si admirables qu’on a pu considérer son œuvre comme le sceau et le couronnement de la grande ère patristique. Son Exposé de la Foi Orthodoxe est la référence la plus sûre pour le chrétien orthodoxe en tout ce qui concerne le dogme et constitue un monument exemplaire de la tradition chrétienne. Réfutant les hérésies et montrant la voie royale de la saine doctrine qui monte vers le Ciel sans se détourner ni à gauche ni à droite, Jean s’illustra tout particulièrement dans la lutte contre les iconoclastes. Dans trois longs traités, composés entre 726 et 730, il montra avec clarté la nécessité de la vénération des saintes icônes et des reliques, car elle est une proclamation de la réalité de l’[[Incarnation]] du [[Fils de Dieu]] et de la [[déification]] de notre nature en la personne des [[saints]].
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[[Image:Troeruchitsa_ikona.jpg|left|200px|thumbnail|La Vierge Tricheroussa, avec la main de Saint Jean Damascène.]] Sans rien ajouter de nouveau aux [[dogme]]s et aux doctrines exprimés par les Pères antérieurs tels que [[Grégoire le Théologien]], [[Basile le Grand]], [[Jean Chrysostome]], [[Grégoire de Nysse]], [[Maxime le Confesseur]] etc. saint Jean Damascène a exposé, dans une trilogie intitulée ''Source de la Connaissance'', l’essentiel de la foi chrétienne à l’aide d’expressions d’une densité et d’une clarté si admirables qu’on a pu considérer son œuvre comme le sceau et le couronnement de la grande ère patristique.  
  
Aussi, Jean composa des nombreuses hymnes, dont le contenu reprenait les plus profondes spéculations théologiques des [[Pères de l'Église]]. C’est lui qui composa le canon que nous chantons à [[Pâques]] et la plus grande part des hymnes de l’[[Octoèque]] en l’honneur de la [[Résurrection]].
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Son exposé de la Foi Orthodoxe est la référence la plus sûre pour le chrétien orthodoxe en tout ce qui concerne le dogme et constitue un monument exemplaire de la tradition chrétienne.
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Dans trois longs traités — ''Traités apologétiques contre ceux qui attaquent des saintes images'' —, composés entre 726 et 730, il montra avec clarté la nécessité de la vénération des saintes icônes et des [[relique]]s, car elle est une proclamation de la réalité de l’[[Incarnation]] du [[Fils de Dieu]] et de la [[déification]] de notre nature en la personne des [[saints]].
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Aussi, Jean composa des nombreuses hymnes, dont le contenu reprenait les plus profondes spéculations théologiques des [[Pères de l'Église]]. C’est lui qui composa le [[canon]] que nous chantons à [[Pâques]] et la plus grande part des hymnes de l’[[Octoèque]] en l’honneur de la [[Résurrection]].
  
 
==Iconographie==
 
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Ton corps, tu l'as dompté dans l'ascèse par de pénibles labeurs<br>
 
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==Sources==
 
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* http://www.icones-grecques.com/icones_saints/13-saint-jean-damascene.html
 
* http://www.icones-grecques.com/icones_saints/13-saint-jean-damascene.html
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* OrthodoxWiki EN et RO
  
 
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[[es:Juan Damasceno]]
 
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[[mk:Свети Јован Дамаскин]]
 
[[ro:Ioan Damaschin]]
 
[[ro:Ioan Damaschin]]
 
[[ru:Иоанн Дамаскин]]
 
[[ru:Иоанн Дамаскин]]

Version du 14 mai 2020 à 23:12

Saint Jean Damascène.
Saint Jean Mansour ou Jean de Damas dit Jean Damascène (en grec: Ιωάννης ο Δαμασκηνός), né vers 675 (ou 655) et mort le 4 décembre 749 (ou 753), est un important théologien chrétien, Père de l'Église, défenseur des saintes images et hymnographe renommé.

Vie

Saint Jean Damascène est issu d'une grande famille arabe chrétienne de Damas. Son père, Serge Mansour, représentant d’une des plus illustres familles de la ville, était l'intendant général (en grec, protosymbullus) du calife Abdul-Malik (685-705) pour les affaires concernant les populations chrétiennes soumises au tribut.

Jean fut initié à la philosophie et à toutes les sciences de son temps par le savant moine Cosmas, originaire d’Italie, que son père, Serge Mansour, avait racheté de l'esclavage.

Appelé à une brillante carrière dans l’administration, Jean, qui connaissait aussi parfaitement l’arabe que le grec, succéda à son père dans sa haute charge à la mort de ce dernier, sous le calife Walîd (705-715). Mais le prochain calife, Iezid, décida d'islamiser son administration en 720. Dans ce processus, Jean n'était pas tout de suite menacé, à cause de sa position clé. Il resta donc dans l'administration du calife encore quelques années, mais il remarqua déjà en 723 des tendances iconoclastes chez les musulmans. Le calife écrivit même à l'empereur byzantin Léon III l’Isaurien (717-741), pour lui reprocher qu'en tolérant les icônes dans les églises, il ne respectait pas le deuxième commandement du Décalogue. Déjà favorable aux iconoclastes, Léon III ne tarda pas à tourmenter l'Église du Christ en s'attaquant à la pieuse vénération des saintes images. Léon publia son édit contre les icônes en 726. Jean fut un des plus ardents défenseurs de la foi orthodoxe. Répondant à l'appel du patriarche Jean V de Jérusalem, Jean Damascène publia à partir de 726 trois opuscules qui l'ont rendu célèbre : Traités apologétiques contre ceux qui attaquent des saintes images.

Composés entre 726 et 730, ces traités ont aussi mit fin à la carrière de Jean dans l'administration. Il fut finalement chassé de l'administration du calife avec les derniers chrétiens qui y restaient.

Il renonça alors au monde, distribua sa fortune et, en compagnie de Cosmas, son frère, partit pour Jérusalem en 732, afin de devenir moine à la Laure de Saint-Sabas en Palestine. Ils trouvèrent là une riche bibliothèque, et se dédièrent tous les deux à la vie en Christ et à l’étude de la théologie chrétienne. Peu après sa tonsure monastique, Jean fut ordonné prêtre par le patriarche Jean V de Jérusalem. Plus tard, son frère Cosmas devint évêque de Maïuma, une cité de Gaza, en Palestine du sud ouest.

Œuvre

La Vierge Tricheroussa, avec la main de Saint Jean Damascène.
Sans rien ajouter de nouveau aux dogmes et aux doctrines exprimés par les Pères antérieurs — tels que Grégoire le Théologien, Basile le Grand, Jean Chrysostome, Grégoire de Nysse, Maxime le Confesseur etc. — saint Jean Damascène a exposé, dans une trilogie intitulée Source de la Connaissance, l’essentiel de la foi chrétienne à l’aide d’expressions d’une densité et d’une clarté si admirables qu’on a pu considérer son œuvre comme le sceau et le couronnement de la grande ère patristique.

Son exposé de la Foi Orthodoxe est la référence la plus sûre pour le chrétien orthodoxe en tout ce qui concerne le dogme et constitue un monument exemplaire de la tradition chrétienne.

Réfutant les hérésies et montrant la voie royale de la saine doctrine qui monte vers le Ciel sans se détourner ni à gauche ni à droite, Jean s’illustra tout particulièrement dans la lutte contre les iconoclastes.

Dans trois longs traités — Traités apologétiques contre ceux qui attaquent des saintes images —, composés entre 726 et 730, il montra avec clarté la nécessité de la vénération des saintes icônes et des reliques, car elle est une proclamation de la réalité de l’Incarnation du Fils de Dieu et de la déification de notre nature en la personne des saints.

Aussi, Jean composa des nombreuses hymnes, dont le contenu reprenait les plus profondes spéculations théologiques des Pères de l'Église. C’est lui qui composa le canon que nous chantons à Pâques et la plus grande part des hymnes de l’Octoèque en l’honneur de la Résurrection.

Iconographie

L'iconographie byzantine le représente avec un turban pour signifier ses origines arabes et sa connaissance de la langue arabe.

Icônes de Saint Jean Damascène

Hymnographie

Tropaire

Guide de l'orthodoxie, maître de piété et de sainteté,
luminaire de l'univers, ornement des moines inspiré de Dieu,
ô docte saint Jean, tu nous as tous illuminés par tes enseignements,
toi qui fus comme une lyre vibrant au souffle de l'Esprit.
Intercède auprès du Christ notre Dieu, pour qu'il sauve nos âmes.

Kondakion

Ton corps, tu l'as dompté dans l'ascèse par de pénibles labeurs
pour monter à tire-d'aile vers les célestes hauteurs ;
c'est là que te furent données les divines mélodies
que tu as transcrites, Père saint, pour les amis du Seigneur.

Sources