Jean Zonaras

De OrthodoxWiki
Révision datée du 11 juin 2011 à 12:31 par Inistea (discussion | contributions) (Biographie)
Aller à : navigation, rechercher

Jean Zonaras (en grec byzantin Ἰωάννης Ζωναρᾶς / Iôánnês Zônarãs) est un historien, théologien et canoniste byzantin du XIIe siècle (né à la fin du XIe siècle - mort après 1160).

Biographie

Fils de bonne famille, il exerce de très hautes fonctions sous le règne d'Alexis Ier Comnène comme megas droungarios tes viglas (commandant d'un corps d’infanterie de 1000 à 3000 soldats) et protasekretis (chef de la chancellerie). Il devient même chef des gardes du corps d'Alexis Ier Comnène avant de se retirer, après 1118, probablement en disgrâce, au monastère de Sainte-Glykéria, sur l'île du même nom. Il s'y consacre à l'écriture et rédige une Chronique universelle, depuis la création du monde jusqu'en 1118, l'Epitomé historion (gr. Ἐπιτομὴ ἱστοριῶν), considérée comme une des meilleures du genre.

La plus grande partie de son travail repose sur des sources écrites dont certaines sont perdues (certains extraits de Dion Cassius par exemple), mais aussi sur Jean Skylitzès et Psellos pour la période postérieure à 811. Son récit du règne d'Alexis Ier Comnène (1081-1118) est en revanche une œuvre personnelle, où pointe la polémique contre le récit en forme d'eulogie de l'empereur qu'est l'Alexiade d'Anne Comnène. Zonaras critique en effet sévèrement le style de gouvernement d'Alexis Ier Comnène qu'il accuse de dilapider l'argent de l'État en dépenses inconsidérées ou en largesses excessives en faveur de son entourage.

Jean Zonaras est aussi un canoniste de renom, l'auteur de commentaires sur les Constitutions apostoliques et les pères de l'Église. Ses commentaires canoniques sont largement repris et cités dans d'autres ouvrages de ce genre, notamment dans le Pédalion.

Il a écrit aussi un commentaire aux Canons de la Ressurection de l'octoèque de saint Jean Damascène.

En revanche, le dictionnaire transmis sous son nom n'est pas de lui, et on désigne son auteur inconnu sous l'appellation de Pseudo-Zonaras.

Ouvrages

Les ouvrages qui restent de lui prouvent qu'il sut mettre à profit le loisir que lui procura sa vie solitaire.

Ce sont :

  1. des Annales qui vont depuis le commencement du monde jusqu'à la mort d'Alexis Comnène, en 1118. Il est moins diffus que plusieurs autres historiens de sa nation ; aussi n'a-t-il prétendu écrire qu'un abrégé. On n'en fait pas grand cas pour les temps qui précèdent l'empire byzantin, quoiqu'il soit assez exact tant qu'il suit Dion Cassius, que l'on avait en entier de son temps. Zonaras fait mieux connaître qu'aucun autre historien ce qui regarde Constantin Ier et les princes de sa maison, et il relève assez impartialement les abus de l'Eglise et de l'Etat. La meilleure édition de son ouvrage est celle du Louvre, 1686, 2 vol. in-fol., par Ducange, dans le corps de l'histoire byzantine ; le texte est revu sur cinq manuscrits. On l'a réimprimée à Venise en 1729. Jérôme Wolf en avait donné une qui est moins estimée. Jean de Maumont l'a traduite en français, Paris, 1560, et Jean Millet, en 1583. Le président Cousin s'est contenté de donner en français ce qui regarde l'histoire romaine[1].
  2. Des Commentaires estimés sur les Canons des apôtres, des conciles, et sur les Epures canoniques des papes, dont la plus complète édition est celle de Bévéridge, Oxford, in-fol. Ils sont très propres à nous faire connaître la discipline de l'Eglise grecque.
  3. Divers Traités ou Discours dans le Jus grœco-romanum, dans les Monumenta ecclesiœ grœc. de Cotelier, dans les notes de Vulconsius sur Saint Cyrille ;
  4. une Hymne en l'honneur de la Vierge mère de Dieu, inséré dans les Monumenta ecclesiœ grœcœ, publiés par Cotelier, t. 3, p. 465 ;
  5. un Lexique, publié pour la première fois d'après trois manuscrits par Henri Tittmann, à Leipzig, en 1808, 2 vol. in-4. L'éditeur y a ajouté une longue introduction et un ample index.
  6. Plusieurs ouvrages manuscrits dans les bibliothèques.

Zonaras était très attaché à la doctrine orthodoxe de la procession du Saint-Esprit, comme on le voit par son hymne sur la Ste-Vierge, imprimée dans la Bibliothèque des Pères.

Lien externe

  • Histoire Romaine par Jean Zonaras (Lire ce livre avec Google Books [1])

Bibliographie

  • Alexander Kazhdan (dir.), The Oxford Dictionary of Byzantium, 3 vols., Oxford University Press, 1991 - ISBN 0195046528 -, s. v. Zonaras, John, vol. 3, 2229., s. v. Zonaras, John, vol. 3, 2229.
  • Bizière, Jean-Maurice, Dictionnaire des biographies: 2. Le Moyen Âge, 476-1453, Paris, Armand Colin, 1993, 309-310.

Notes

  1. II existe deux traductions italiennes de cette histoire, l'une par Marc-Emile Florentin, Venise, 1560, in-4° ; l'autre par Louis Dolce, Venise, 1564, in-4°, reproduite en 1570, avec un frontispice rajeuni.

Sources