Liturgie des catéchumènes

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La liturgie des catéchumènes fait partie intégrante de la Divine Liturgie byzantine ; dans le plan d'ensemble de cette divine liturgie, elle prend place après la préparation des ministres et la préparation des offrandes appelée Prothèse ou Proscomidie. Elle est constituée successivement des rites préparatoires, du prélude (en grec: ἔναρξις, Enarxis), de l'Entrée (en grec: εἴσοδος, Isodos), de chants et lectures, d'une homélie, et d'une prière pour toute l’Église. Cette dernière comprend, après une Grande Ecténie (ou prière instante), les prières pour les catéchumènes et leur renvoi.

Composition

La liturgie des catéchumènes débute par l'encensement de l'autel, de l'iconostase, de l'église et des fidèles. Après une doxologie initiale, la liturgie s'ouvre par une longue litanie prononcée par le diacre, et appelée en grec: εἰρηνικά, Irinika. Ce sont de courtes prières commençant par les mots « En paix prions le Seigneur ». Comme elles sont reliées les unes aux autres, on appelle aussi cette litanie Synaptie (du grec: Συναπτή). Puis le chœur chante les antiphona[1], en grec: ἀντίφωνα, qui sont en général les Psaumes 103 et 146, avec les Béatitudes. Puis a lieu la Petite Entrée des célébrants qui sortent du sanctuaire, tenant en mains à la vue de tous l’Évangile, et recommandant aux fidèles d'écouter la sagesse, et de se tenir debout (en grec: Σοφία, ὀρθοί !). Ensuite, après le trisagion, la lecture de la leçon est tirée soit des Actes des Apôtres, soit des Épîtres. Le diacre lit un extrait de l’Évangile, lecture suivie par une homélie qui fait le commentaire des paroles divines qui viennent d'être lues. Puis, le diacre entame la grande Ecténie (littéralement, prière prolongée, instante) qui se compose de prières et de supplications offertes pour toutes les classes de la société et de la hiérarchie religieuse et civile, pour les vivants et les morts. Cette litanie est commune à tous les rites. Après quoi on prie les non-baptisés, les catéchumènes, de se retirer, parce que la partie sacramentelle qui va suivre est exclusivement réservée à ceux qui font partie intégrante de l’Église[2].

Prières pour les catéchumènes et leur renvoi

On appelait catéchumènes autrefois les différentes catégories de personnes non baptisées, et de ce fait exclues de la célébration eucharistique, mais aussi les pénitents et les possédés ; les catéchumènes en instance prochaine de baptême étaient appelés photizomènes. L'exclusion de ces personnes donnait aux fidèles une haute idée des saints mystères. Ces renvois successifs avaient tellement frappé les chrétiens d'Occident qu'ils donnèrent à la liturgie le nom de renvois, en latin missæ (on parlait aussi de missarum sollemnia et de missas facere).

Déjà au temps de saint Maxime le Confesseur, au VIIe siècle, le renvoi des catéchumènes et des fidèles indignes ne se faisait plus que pour la forme. Aujourd'hui, le maintien de cette partie de la liturgie ne se justifie que par un motif de fidélité historique. Rien n'empêche cependant d'en faire l'occasion d'une prière pour les catéchumènes au sens large, et pour les non-croyants du monde entier qui attendent la parole de vérité[3].

Notes et Références

  1. Le verbe antiphoner veut dire en grec répondre, parce que le peuple répondait par un refrain à chaque verset des psaumes ; ce refrain s'appelait antiphone, mot devenu antienne en français.
  2. Révérend Constantin N. Callinicos, Le Catéchisme des Grecs orthodoxes, 2e édition, publié sous les auspices de l'Archevêque de Thyateira, Paris, 1932, pages 126-127.
  3. Hiéromoine Néophyte Edelby, Liturgicon, Missel byzantin à l'usage des fidèles, Éditions du Renouveau, 1960, Beyrouth, pages 387-388.