Marc le Moine : Différence entre versions

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m (a renommé Marc l'Ascète en Marc le Moine: nom plus connu en français)
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* dans le n° 41 de la collection « Spiritualité orientale » de l’Abbaye de Bellefontaine
 
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* dans le nos 445 et 455 de la collection « Sources chrétiennes ».
 
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== Enseignement théologique et spirituel ==
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=== Le baptême - fondement de la vie spirituelle ===
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Pour saint Marc le Moine le fondement de la vie nouvelle, de la vie spirituelle, c’est le [[baptême]], dans un sens très concret. Le baptême opère quelque chose de très réel en nous : par le baptême le Christ lui-même s’installe dans le plus profond de notre cœur <ref>Diadoque de Photicée aussi développe cette idée : ''Cent chapitres'', 77.</ref>, comme Roi, et jette en dehors « tout esprit mauvais et impur qui s’y cache » <ref>Rituel du baptême. Aussi Diadoque : Cent chapitres, 76.</ref>, pour que l’homme « ne soit plus en enfant de la chair, mais en héritier du Royaume », d’après les expressions qu’on utilise jusqu’aujourd’hui dans le rituel du baptême.
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Marc le Moine use de l’image du [[Temple de Jérusalem]] pour parler de l’homme. Il dit :
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:''Le Temple est l’enceinte sacrée, crée par Dieu, du corps et de l’âme ; l’autel qui est dans le Temple, c’est le siège de l’espérance, sur lequel la pensée première-née de tout événement, offerte par l’intellect comme un animal premier-né, est immolée en sacrifice propitiatoire pour celui qui l’offre, si toutefois il la présente sans tache.''
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:''Ce Temple possède aussi une partie plus intérieure, derrière le voile, où le Christ, le premier, est entré pour nous, et où il demeure en nous, selon ce que dit l’apôtre : « Ne savez-vous pas que le Christ habite en vous, si toutefois vous n’êtes pas réprouves ? » (II Cor. 13, 5). Cette partie est précisément l’espace le plus intérieur, caché et pur du cœur, et s’il ne s’ouvre pas sous l’action de Dieu et de l’espérance universelle de l’âme et de l’esprit, il est impossible de connaître avec certitude celui qui y habite, ni de savoir si nos sacrifices spirituels sont agrées ou non. [...]'' (Marc le Moine, ''Le baptême'', 996 B-C, p. 99)
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Il n’est pas nécessaire de retenir tous les détails de cette image de l’homme comme Temple, mais surtout l’essentiel, à savoir que par le baptême le Christ s’est réellement installé dans le plus profond de notre cœur. Là, Il frappe à la porte du cœur par la grâce et attend qu’on Lui ouvre, d’après l’image de l’[[Apocalypse]] :
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:3:20 Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.
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:3:21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.
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Version du 25 avril 2008 à 12:21

Marc le Moine, ou Marc l'Ermite, ou encore Marc l'Ascète, est un des grands spirituels orthodoxes du Ve ou VIe siècle. L'Église Orthodoxe fête sa mémoire le 5 mars.

Biographie

La biographie de saint Marc reste largement inconnue, et elle a fait l’objet de nombreuses hypothèses. Les synaxaires le confondent généralement avec Marc du désert des Cellules, qui connaissait l’Écriture sainte par cœur et auquel un ange venait donner la sainte Communion, lequel est mentionné pap Pallade dans "Histoire Lausiaque" (18, 25). D’autres l’assimilent à Marc de Penthucla en Palestine, évoqué par Jean Moschos dans son livre "Le Pré Spirituel" (ch. 13), ou encore à Marc d’Aréthuse (29 mars) ou Marc l’Athénien (5 mars). D’autres auteurs récents l’identifient avec un supérieur d’un monastère d’Asie Mineure (peut-être proche de Tarse) au Ve siècle [1].

On ne connait pas beaucoup des choses sur la vie de ce Père de l'Église. Le bienheureux Père Marc aurait vécut vers l’an 430. Il avait été, semble-t-il, disciple de saint Jean Chrysostome [2] et avait acquis à son école une connaissance parfaite de l’Ancien et du Nouveau Testaments. Il devint ensuite moine près d’Ancyre, en Asie Mineure, et exerça la charge d’higoumène jusqu’au temps où, désirant mener des combats plus ardus, il se retira en solitaire dans le désert [3], où il demeura jusqu’à son repos, vers l’âge de cent ans.

Posterité

Nous savons que les milieux monastiques byzantins du Xe au XIVe siècle nous ont laissé en héritage une exhortation, un dicton qui dit : « Vendez tout et achetez Marc ». Il il ne s'agit pas du tout de l'évangéliste Marc dans cette exhortation, mais bon et bien de saint Marc le Moine !

Ecrits

Marc le Moine a écrit un nombre d'oeuvres dont quatre ont été reprises dans la Philocalie de saint Nicodème l'Agiorite :

  • La loi spirituelle
  • De ceux qui pensent être justifiés par leurs ouvres
  • Du baptême
  • Lettre à Nicolas.

Les oeuvres de Marc le Moine on connu en français plusieurs éditions:

  • dans la Philocalie
  • dans le n° 41 de la collection « Spiritualité orientale » de l’Abbaye de Bellefontaine
  • dans le nos 445 et 455 de la collection « Sources chrétiennes ».

Enseignement théologique et spirituel

Le baptême - fondement de la vie spirituelle

Pour saint Marc le Moine le fondement de la vie nouvelle, de la vie spirituelle, c’est le baptême, dans un sens très concret. Le baptême opère quelque chose de très réel en nous : par le baptême le Christ lui-même s’installe dans le plus profond de notre cœur [4], comme Roi, et jette en dehors « tout esprit mauvais et impur qui s’y cache » [5], pour que l’homme « ne soit plus en enfant de la chair, mais en héritier du Royaume », d’après les expressions qu’on utilise jusqu’aujourd’hui dans le rituel du baptême.

Marc le Moine use de l’image du Temple de Jérusalem pour parler de l’homme. Il dit :

Le Temple est l’enceinte sacrée, crée par Dieu, du corps et de l’âme ; l’autel qui est dans le Temple, c’est le siège de l’espérance, sur lequel la pensée première-née de tout événement, offerte par l’intellect comme un animal premier-né, est immolée en sacrifice propitiatoire pour celui qui l’offre, si toutefois il la présente sans tache.
Ce Temple possède aussi une partie plus intérieure, derrière le voile, où le Christ, le premier, est entré pour nous, et où il demeure en nous, selon ce que dit l’apôtre : « Ne savez-vous pas que le Christ habite en vous, si toutefois vous n’êtes pas réprouves ? » (II Cor. 13, 5). Cette partie est précisément l’espace le plus intérieur, caché et pur du cœur, et s’il ne s’ouvre pas sous l’action de Dieu et de l’espérance universelle de l’âme et de l’esprit, il est impossible de connaître avec certitude celui qui y habite, ni de savoir si nos sacrifices spirituels sont agrées ou non. [...] (Marc le Moine, Le baptême, 996 B-C, p. 99)

Il n’est pas nécessaire de retenir tous les détails de cette image de l’homme comme Temple, mais surtout l’essentiel, à savoir que par le baptême le Christ s’est réellement installé dans le plus profond de notre cœur. Là, Il frappe à la porte du cœur par la grâce et attend qu’on Lui ouvre, d’après l’image de l’Apocalypse :

3:20 Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.
3:21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.
3:22 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises!

Sources

  • Marc le Moine, Traités, vol. 1, Sources chrétiennes, n° 445, Paris 1999
  • Macaire, moine de Simonos-Petras, Le Synaxaire. Vies des Saints de l'Église Orthodoxe

Notes

  1. Voir la dernière mise au point de la question dans l’introduction de G. M. Durand à: Marc le Moine, Traités, vol. 1, SC 445, Paris 1999, p. 13-35.
  2. D’après: Georges le moine, Chronique, éd. De Boor Wirth, Teubner 1978, t. 2, p. 599.
  3. Selon certains en Palestine, selon d’autres en Égypte. Il semble plus probable qu’il soit resté en Galatie.
  4. Diadoque de Photicée aussi développe cette idée : Cent chapitres, 77.
  5. Rituel du baptême. Aussi Diadoque : Cent chapitres, 76.