Maxime le Confesseur

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Maxime le Confesseur

Saint Maxime le Confesseur (ca. 580-662), moine et théologien orthodoxe, bien connu par ses écrits ascétiques et sa contribution théologique contre le monothélisme. Sa fête est le 21 janvier, mais aussi le 13 août (transfert des reliques).

Éléments biographiques

Il existe deux versions de la vie de Maxime. Selon une hagiographie du Xe siècle, il serait issu d’une illustre famille de Constantinople. Né en 580, Maxime aurait été, à trente ans, protasekretis (Premier Secrétaire) à la cour de l'empereur Héraclius. Il serait devenu moine en 613, au monastère de Chrysopolis, proche de Constantinople puis à Cyzique. A la suite de l'invasion perse de 626, il se serait réfugié à Carthage.

Selon un écrit syriaque du VIIe siècle attribué à Georges/Grégoire de Reshaina, il serait au contraire originaire du village palestinien de Heshfin et serait rentré au monastère de Saint-Sabas, près de Jérusalem. Il semble que cette version corresponde mieux aux relations qu'entretint Maxime avec des personnalités palestiniennes comme Sophrone de Jérusalem ou le pape Théodore[1].

Il écrivit des commentaires de l’ Écriture : les Quaestiones ad Thalassium et des Pères : les Ambigua ad Iohannem, des opuscules ascétiques et mystiques, une lettre traité sur la liturgie : la Mystagogie et d'autres lettres concernant la théologie, des ouvrages de controverse. Il s'opposait notamment aux monophysites qui soutenaient qu’il n’y a, dans le Christ, qu’une seule nature (la divine, au détriment de son humanité).

En 638, un décret impérial voulut concilier monophysites et orthodoxes en déclarant qu’il y avait dans le Christ deux natures (humaine et divine), mais une seule volonté (monothélisme).

A partir de 639, Maxime s'impliqua dans la controverse au sujet du monothélisme à Constantinople, en Afrique et à Rome, en défendant, conformément au concile de Chalcédoine qui reconnait « un seul Christ, véritablement Dieu et véritablement homme », la théorie des deux volontés. En 645, il parvient au cours d'un débat à faire revenir à l'orthodoxie Pyrrhus, l'ancien patriarche de Constantinople, qui avait pris parti pour le monophysisme et le monothélisme.

En tant que moine, il ne put pas participer au synode de Latran (à Rome) de 649 qui condamna le monothélisme, mais inspira sans doute la décision finale des évêques et contribua à la rédaction des Actes du concile. Sa signature figure dans un document apporté au concile au nom des moines de Saint-Sabas. On a, depuis les travaux de R. Riedinger, de grands doutes sur l'authenticité de ce concile de Latran, dont les actes semblent avoir été rédigés en grec avant qu'il n'ait lieu. Maxime séjourna à Rome jusqu'en 653.

Par la suite, les variations doctrinales des empereurs byzantins tournèrent en sa défaveur. En 653, il fut arrêté par Constant II en même temps que le pape Martin. Lors de son procès à Constantinople, il refusa de se déclarer en communion avec le patriarche de Constantinople. Cela lui valut d'être exilé à Bizya, sur les rives de la mer Noire, en 655. Il refusa les offres de pardon et de réconciliation de l'empereur et du patriarche de Constantinople, partisans du monothélisme.

Il fut convoqué de nouveau à Constantinople en 662, et jugé à nouveau par les évêques et les sénateurs byzantins. Torturé, Maxime eut la langue et la main droite coupées.

Déporté dans le pays des Lazes (région de Batoum, à l’est de la mer Noire), il devait y mourir des suites de ses blessures le 13 août 662.

Sa fermeté dans la foi, ainsi que les mauvais traitements qu'il reçut, lui valurent le qualificatif de « Confesseur » de la foi. Il est aujourd'hui reconnu comme une autorité de référence pour la théologie, notamment dans le dialogue entre catholiques et orthodoxes[2].

Œuvre

Saint Maxime le Confesseur

L'œuvre de Saint Maxime est considérable.

On y trouve, entre autre, les "Centuries sur la Charité", la "Mystagogie", des "Lettres", les "Questions et difficultés" sur des écrits de Saint Grégoire le Théologien et Denys l'Aréopagite, des "Opuscules théologiques et polémiques", des "Discours ascétiques", des "Chapitres théologiques", des "Scholies sur les œuvres de Denys l'Aréopagite", un "Traité sur l'âme", un "commentaire du "Notre Père", des "Scholies sur les lettres de Denys l'Aréopagite"

Certains de ces écrits ont été traduits en français (Centuries sur la Charité, Questions et difficultés (= "Ambigua"), les Opuscules théologiques et polémiques, les Lettres, la Mystagogie), mais la plupart attendent encore. Du fait de la précision et de la difficulté des textes, certaines traductions ne vont d'ailleurs pas soulever des problèmes ardus.

Sa théologie est fortement influencée par les écrits de tendance néo-platonicienne du Pseudo-Denys l'Aréopagite, qu'il commente à plusieurs reprises. Elle est l'objet, sous son aspect philosophique, de recherches récentes les plus intéressantes [3]. Le monothélisme, auquel Maxime s'opposait fortement, fut finalement condamné par le IIIe concile de Constantinople (VIe concile œcuménique) en 680.

Éditions: CPG 7688-7721

Citations

« La sainte Église est image de Dieu, dans la mesure où elle réalise la même union que Lui des croyants à Dieu. » (Mystagogie, début du ch. 1)
« Qui a pu s'initier avec sens et sagesse aux rites pratiqués dans l'Église a fait de sa propre âme une Église divine, une Église vraiment de Dieu. » (Mystagogie, fin du ch. 5)
« Nous avons été sauvés par la volonté humaine d'une personne divine. »
« Ce n'est pas mon intention de déplaire à l'Empereur, mais je ne puis me résoudre à offenser Dieu. »

Hymnes

Tropaire (Ton 8)

Guide de l'orthodoxie, maître de piété et de sainteté,
luminaire de l'univers, ornement des moines inspiré de Dieu,
docte saint Maxime, tu nous as tous illuminés par tes enseignements,
toi qui fus comme une lyre vibrant au souffle de l'Esprit.
Intercède auprès du Christ notre Dieu pour qu'Il sauve nos âmes.

Kondakion (Ton 6)

Demeurant dans ton âme, la lumière au triple feu
a fait de toi un instrument de choix, Bienheureux ;
car tu éclaires pour les confins de l'univers,
Maxime, les vérités concernant notre Dieu
et l'interprétation de concepts difficiles à saisir
en proclamant pour tous clairement
l'éternelle et suprême divinité,
vénérable Père, la Sainte Trinité.

Notes

  1. Voir l'article de Ch. Boudignon « Maxime était-il constantinopolitain ? » dans Orientalia Lovanensia Analecta 137, 2004, p. 1 - 43
  2. voir le livre de J. C. Larchet : Maxime le Confesseur, médiateur entre Orient & Occident, Cerf, 1998
  3. voir le livre de P. Mueller-Jourdan : Typologie spatio-temporelle de l'ecclesia byzantine, Brill, 2005.

Sources

  • Wikipedia
  • The Oxford Dictionary of the Christian Church, 3rd ed., pp. 1061-1062

Liens externes