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Sophrony (Sakharov)

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L''''archimandrite Sophrony''' (né à Moscou en 1896, mort en 1993) était un moine orthodoxe. Le titre honorifique d'[[archimandrite]] indique sa fonction d'abbé dans l'Église orthodoxe. Il fut le disciple de [[Silouanede l'Athos| saint Silouane]] du mont Athos, dont il contribua à faire connaître l'enseignement.
==Biographie==
===Enfance===
'''Sergei Symeonovich Sakharov''' est né le [[23 septembre ]] 1896 dans une famille orthodoxe à Moscou (Russie). Enfant, Sergei prie tous les jours ; il se rappela plus tard qu'il était alors capable de prier quarante cinq minutes dans le calme. Enfant déjà, Sergei fit l'expérience de la ''Lumière incréée'' de Dieu. Il lisait beaucoup, particulièrement la grande littérature russe comme [[Gogol]], [[Tourgueniev]], [[Tolstoï]], [[Dostoïevski]] et [[Pouchkine]].
Doué d'un grand talent artistique, Sergei fit des études à l'académie des Arts entre 1915 et 1917 et ensuite à l'École de peinture, sculpture et architecture de Moscou entre 1920 et 1921. Sergei considérait l'art comme un moyen "quasi-mystique" pour "découvrir l'éternelle beauté", "rompre avec la réalité présente... vers de nouveaux horizons de l'être." Plus tard, cela l'aidera à différencier la lumière intellectuelle de l'homme de la Lumière incrée de Dieu.
St Silouane meurt le 24 septembre 1938. Suivant ses instructions, Père Sophrony quitte le monastère pour résider dans le désert athonite : d'abord à Karoulia, ensuite dans une caverne proche du monastère St Paul.
{{citation_bloc|:Là, dans la solitude, il connaît des instants de prière pure. Dans une telle prière, face à Face avec Dieu, sans images ni pensées distrayantes, l'intellect et le corps sont parfaitement unis au cœur ; l'esprit est entraîné dans l'infini immense, lumineux et sans nom de l'éternité divine, au-delà des limites de l'espace et du temps.<ref>introduction de Maxime Egger à La prière, expérience de l'éternité, p.14</ref>}}
Son séjour dans le désert dura le temps de Seconde Guerre Mondiale, de 1939 à 1945, et se révéla être un temps d'intense prière dans laquelle il sent qu'il porte la prière du monde entier. Cette période affecta en partie la santé de Fr Sophrony. Il réalise à ce moment l'interdépendance de tous les hommes.
{{citation_bloc|
Lorsqu’on prie pour les hommes, le cœur perçoit souvent leur état spirituel ou psychique. Grâce à cela, le confesseur peut vivre leurs états intérieurs : le contentement et le bonheur dans l’amour, l’épuisement dû au surmenage, la crainte de malheurs menaçants, l’horreur du désespoir et ainsi de suite. En se souvenant devant le Seigneur de ceux qui sont malades, il se penche en esprit sur les lits de millions d’êtres humaines confrontés à chaque instant à la mort, plongés dans d’effroyables agonies. En portant attention sur les mourants, le prêtre entre naturellement en esprit dans l’au-delà ; il participe soit au calme abandon de l’âme à Dieu, soit à la frayeur devant l’inconnu qui frappe l’imagination avant même que ne se produise le départ de ce monde. Si le fait de se tenir au chevet d’une seule personne agonisante nous offre un spectacle bouleversant par le contraste avec notre représentation de l’homme premier-crée, la pensée de toute la souffrance sur terre dépasse ce que notre psychisme et même notre corps peuvent supporter. Pour le prêtre et le confesseur, c’est un seuil critique : que faire ? Faut-il fermer les yeux sur tout à la faveur d’un instinct d’autoconservation naturel à nous tous, ou, au contraire, faut-il aller plus loin ? Sans l’ascèse préalable d’un profond repentir reçu comme un don d’en haut, ce " plus loin " est inaccessible à l’homme. En réalité, il s’agit déjà de suivre le Christ au jardin de Gethsémani et au Golgotha, afin de vivre avec lui, par sa force, la tragédie du monde comme notre propre tragédie personnelle, afin d’embrasser en esprit, au-delà du temps et de l’espace et avec un amour compatissant, tout le genre humain enlisé dans des conflits sans issue. Le cœur de la tragédie universelle consiste en ce que nous avons oublié et même rejeté notre vocation originelle. Le funeste passion d’orgueil ne peut être surmontée que par un repentir total, grâce auquel la bénédiction de l’humilité du Christ descend sur l’homme, bénédiction qui fait de nous des enfants de notre Père céleste.}}
{{citation_bloc| :Lorsqu’on prie pour les hommes, le cœur perçoit souvent leur état spirituel ou psychique. Grâce à cela, le confesseur peut vivre leurs états intérieurs : le contentement et le bonheur dans l’amour, l’épuisement dû au surmenage, la crainte de malheurs menaçants, l’horreur du désespoir et ainsi de suite. En se souvenant devant le Seigneur de ceux qui sont malades, il se penche en esprit sur les lits de millions d’êtres humaines confrontés à chaque instant à la mort, plongés dans d’effroyables agonies. En portant attention sur les mourants, le prêtre entre naturellement en esprit dans l’au-delà ; il participe soit au calme abandon de l’âme à Dieu, soit à la frayeur devant l’inconnu qui frappe l’imagination avant même que ne se produise le départ de ce monde. Si le fait de se tenir au chevet d’une seule personne agonisante nous offre un spectacle bouleversant par le contraste avec notre représentation de l’homme premier-crée, la pensée de toute la souffrance sur terre dépasse ce que notre psychisme et même notre corps peuvent supporter. Pour le prêtre et le confesseur, c’est un seuil critique : que faire ? Faut-il fermer les yeux sur tout à la faveur d’un instinct d’autoconservation naturel à nous tous, ou, au contraire, faut-il aller plus loin ? Sans l’ascèse préalable d’un profond repentir reçu comme un don d’en haut, ce " plus loin " est inaccessible à l’homme. En réalité, il s’agit déjà de suivre le Christ au jardin de Gethsémani et au Golgotha, afin de vivre avec lui, par sa force, la tragédie du monde comme notre propre tragédie personnelle, afin d’embrasser en esprit, au-delà du temps et de l’espace et avec un amour compatissant, tout le genre humain enlisé dans des conflits sans issue. Le cœur de la tragédie universelle consiste en ce que nous avons oublié et même rejeté notre vocation originelle. Le funeste passion d’orgueil ne peut être surmontée que par un repentir total, grâce auquel la bénédiction de l’humilité du Christ descend sur l’homme, bénédiction qui fait de nous des enfants de notre Père céleste. :Voilà déjà de nombreuses années que je m’efforce de faire comprendre à ceux qui s’adressent à moi qu’ils doivent accueillir les épreuves qui les frappent non comme des événements survenant seulement dans les limites de leur existence individuelle, mais aussi comme une révélation de ce que toute l’humanité vit et a vécu durant les millénaires écoulés. Chaque expérience, que ce soit de la joie ou de la douleur, peut nous apporter une nouvelle connaissance, indispensable pour notre salut. Lorsque nous vivons en nous-mêmes toute la réalité humaine, toute l’histoire de l’humanité, nous brisons le cercle clos de notre " individualité ", nous pénétrons dans les vastes espaces de la forme " hypostatique " de l’être, nous devenons vainqueurs de la mort et participants de l’infinité divine.}}
C'est alors qu'il comprend que la parole du Christ : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même", révèle l'unité, la "communauté ontologique" du genre humain. Il affirmait, à la suite de St Silouane, que celui qui ne possède pas l'amour des ennemis n'est pas encore orthodoxe, ne connaît pas encore "Dieu tel qu'il est".
À partir de 1958, le Starets Sophrony avait à ses côtés un certain nombre de personnes à la recherche d'une vie monastique. Une propriété fut visitée à Tolleshunt Knights, Maldon, Essex, Angleterre. L'année suivante la Communauté de St Jean le Baptiste était formée à cet endroit, sous la juridication (l'[[omophorion]]) du Metropolite [[Antoine de Souroge]]. Le monastère abrite ensemble moines et moniales, encore maintenant, et comprenait originellement six membres. En 1965, le monastère se plaça sous la juridiction (omophorion) du [[Patriarche œcuménique]], ajoutant le titre de "[[Patriarche]]" à son nom. Plus tard, le Patriarche œcuménique éleva le monastère au titre de "[[Stavropégique]]".
{{citation_bloc | :Le fondement spirituel du monastère Saint-Jean-Baptiste sera, bien sûr, l’enseignement de saint Silouane. Pas de recherche d’états mystiques particuliers, de contemplations sublimes, mais une vie simple, eucharistique, évangélique. À la suite du Christ, « partout où il va » (Ap 14, 4). Si le but est clair – accomplir son salut, être déifié –, le moyen ne l’est pas moins : faire des commandements du Christ la loi unique et immuable de l’être. Pour le père Sophrony, très inspiré par saint [[Grégoire Palamas]] (XIVe s.), les commandements ne sont pas des normes éthiques, mais des « énergies divines ». Ils sont le reflet sur terre de la Vie éternelle : "En demeurant dans ses commandements, nous devenons organiquement pareils au Christ. Sa vie devient notre vie, sa conscience notre conscience, sa pensée notre pensée".}}
{{citation_bloc| :Ces commandements du Christ, qui ouvrent ici-bas la porte des cieux, le père Sophrony les condensera dans une seule formule, liturgique, qu’il ne cessera de répéter : "''Efforcez-vous de passer votre journée sans péché''". Sans péché, c’est-à-dire saintement. Sans blesser autrui, mais en se mettant à son service et en assumant ses éventuels manquements. Dans la conscience, tendue à l’extrême, de la présence permanente et invisible de Dieu, ici et maintenant : «Veillez à ce qu’il n’y ait rien d’impersonnel dans vos vies. Soyez attentifs à vivre comme si vous aviez à répondre de chaque mouvement de votre cœur et de votre intellect devant toute l’humanité. Que votre esprit demeure, jour et nuit, là où est le Christ ». Exigeante à l’extrême, cette attitude intérieure suppose une lutte sans répit contre les passions et leurs énergies cosmiques : les pensées. C’est à cette culture de l’esprit, véritable « science des sciences » pour laquelle on ne reçoit un diplôme que dans l’au-delà, que le père Sophrony, qui en était un maître, exhortait ses enfants spirituels.<ref>Introduction de Maxime Egger au livre de l'Archimandrite Sophrony, La prière, expérience de l'éternité, Éditions du Cerf / Le Sel de La Terre, 1998.</ref>}}
En 1973, une traduction complète de la vie de St Silouane, sous le titre ''Moine du Mt Athos'', était publiée, suivie de la publication de ''Sagesse du Mt Athos'', les écrits de St Silouane. Le Starets Sophrony publia ''Sa Vie est la mienne'' en 1977 et ''Voir Dieu tel qu'Il est'' en 1985. Son dernier livre, une autobiographie spirituelle très franche, ouverte, était publiée : tandis que l'Occident apprécie généralement ce livre, les russes sont généralement plus critiques. Certaines de ces critiques étaient si piquantes, qu'accompagnées d'une maladie croissante, elles découragèrent le Starets Sophrony d'écrire à nouveau.
*''Christ, Our Way and Our Life'' par l'Archimandrite [[Zacharias (Zacharou)|Zacharias]]. "Une Présentation de la théologie de l'Archimandrite Sophrony." (ISBN 1-878997-74-2).
*''J'aime donc Je suis'', par [[Nicholas (Sakharov)|Nicholas V. Sakharov]]. St. Vladimir's Seminary Press, 2003 (ISBN 0-88141-236-8).
 
==Sources==
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophrony
==Références==
<references />
[[Catégorie:ReligieuxMoines et moniales]][[Catégorie:ThéologienThéologiens]] [[Catégorieen:Naissance en 1896Sophrony (Sakharov)]][[Catégoriero:Décès en 1993Sofronie (Saharov)]]
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