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Icône

1 012 octets ajoutés, 20 décembre 2016 à 17:56
complément historique
== Les icônes dans la tradition orthodoxe ==
La vénération des icônes est, dans l'Église orthodoxe, un dogme de la foi, formulé par le VII<sup>e</sup> Concile œcuménique : '''l’icône fait partie intégrante de la liturgie''', et la célébration d'une fête exige qu'on expose dans la nef de l'église , sur un pupitre, l'icône transportable représentant l'évènement la fête que l'on commémore <ref>[[Olivier Clément]], ''L’Église orthodoxe'', P.U.F. 2002, p. 98.</ref> ; elle constitue donc un aspect essentiel de l'expérience liturgique, c'est-à-dire de la contemplation du [[Royaume]]. La [[liturgie]], en effet, en sanctifiant toutes les facultés de l'homme, amorce la transfiguration de ses sens, les rend capables d'entrevoir l'invisible à travers le visible, le Royaume à travers le [[Mystère]].
L'icône, affirme [[Léonide Ouspensky]], sanctifie la vue et ainsi transforme la vue en vision : car Dieu ne S'est pas seulement fait entendre, Il s'est fait voir, la gloire de la [[Sainte Trinité|Trinité]] s'est révélée à travers la chair du Fils de l'Homme.
L'icône est l'image que l’Église orthodoxe propose aux croyants comme lieu de la manifestation de Dieu et l'opération toujours actualisée de Sa grâce. <br>
L'icône est une théologie en images, c'est-à-dire une révélation du monde de la gloire de Dieu ; elle exprime dans la totalité de ses éléments les réalités mystérieuses de l'au-delà. C'est pourquoi elle utilise un langage spirituel différent de celui de notre monde, en faisant perdre par exemple au corps humain son aspect naturaliste, et en transfigurant le monde sensible. Ainsi les visages sont-ils représentés de façon symbolique et non réaliste ; au centre de l'icône, ils concentrent toute l'attention du spectateur grâce au regard qui doit rayonner de douceur ; les architectures ne sont pas subordonnées à l'espace mais ont leur propre perspective, les rochers des paysages semblent échapper à la pesanteur, et l'ensemble est pénétré d'une lumière qui ne projette pas d'ombre. Le fond d'or symbolise la lumière surnaturelle qui rayonne de la gloire de Dieu dans la vie éternelle.
C'est l'Incarnation du Fils de Dieu qui rend possibles à la fois cette représentation iconographique et la manifestation du monde spirituel et invisible. Saint Germain de Constantinople écrit en effet : « En mémoire éternelle de la vie incarnée en notre Seigneur [[Jésus Christ]], nous avons reçu la tradition de le représenter dans sa forme humaine, c'est-à-dire dans sa théophanie visible, en sachant qu'ainsi nous exaltons l'humiliation du Verbe de Dieu. » Une icône du Christ nous permet donc de contempler, à travers le visage du Verbe de Dieu incarné, le mystère de l'Incarnation, le mystère de l'amour de Dieu pour ses créatures. En 843, les Pères du VIII<sup>e</sup> [[Concile œcuménique]] déclarèrent que « quiconque vénère une image, vénère en elle la réalité qu'elle représente », et saint [[Jean Damascène]] dans son traité ''De Imaginibus'' affirme plus expressément que « l'[[Saint Esprit|Esprit Saint]] couvre de sa grâce l'icône. »
==Histoire==
[[Image:Icons restoration.jpg|right|frame|Rétablissement des icônes.]]
Dès les premiers siècles de la chrétienté, des icônes ont été employées pour la [[prière]]. La tradition orthodoxe nous parle de l’existence d’une icône du Christ dès Son vivant, une image miraculeuse, non faite de la main de l’homme. De même, la Tradition nous parle des icônes de la [[Marie Mère de Dieu|Mère de Dieu]] réalisées par Saint [[Apôtre Luc|Luc]] l’Évangéliste. <br> Mais l'essor de la peinture d'icônes se produit surtout à Byzance, à l'époque des Paléologues, à la suite de l'usage, nouveau, d'installer au moins deux rangées d'icônes sur l'[[iconostase]] des églises ; avant le XIII<sup>e</sup> siècle, les iconostases ne possédaient pas en effet d'icônes mobiles <ref>André Grabar, ''Byzance, L'art byzantin du Moyen Âge'', Albin Michel, 1967, p. 175.</ref>.  ===Les masques mortuaires égyptiensOrigine des icônes===
Dans une perspective historique, on considère que la pratique de la peinture des icônes aurait pour source les masques mortuaires égyptiens peints sur des momies enveloppées dans des bandes de linge imbibées de colle et recouverts de gypse. Cette pratique funéraire serait à l'origine de la technique traditionnelle de la peinture des icônes sur bois, où les planches en bois sont recouvertes de linge imbibé de colle et par la suite de gypse, base sur laquelle on réalise la peinture proprement dite. L’icône chrétienne a également hérité de la fonction du masque rituel, en la transfigurant, en montrant l’esprit sanctifié de la personne entrée en repos pour l’éternité. L’essence spirituelle de l’ancien culte des morts a été transfigurée dans une nouvelle image culturelle, plus accomplie que l’ancienne.
À la différence du masque, l’icône chrétienne ne fait pas partie de la momie ou du sarcophage — elle n’a pas besoin de la connexion physique au corps du saint représenté. Peu importe où se trouvent sur terre les restes mortels du saint, peu importe leur état physique — son corps ressuscité et sanctifié vit dans l’éternité, et l’icône qui le représente ne se contente pas de présenter le saint témoin du Christ — elle est ce même témoin. Ce n’est pas l’icône en tant qu’œuvre d’art qui nous parle, mais le saint lui-même que l’icône nous montre. L’icône est ainsi une fenêtre vers le saint qui a reçu la vie éternelle, elle nous ouvre la possibilité de la communication directe avec celui qui y est représenté. Cette chance de communication est annulée alors que celui qui regarde l’icône sépare la peinture, de la personne du saint qui y est représenté. À ce moment-là, l’icône devient une chose comme les autres, un objet de ce monde. La connexion vitale entre le ciel et la terre se désintègre. ===Développement historique des icônes===Dès les premiers siècles de la chrétienté, des icônes ont été employées pour la [[prière]]. La tradition orthodoxe, attestée par Evagrios le Scolastique vers 600 <ref>Evagrios, ''Histoire ecclésiastique'', P.G., 86, 2, 2748. Voir aussi Louis Bréhier, ''La Civilisation byzantine'', Albin Michel, 1970, p. 234-235.</ref>, nous parle de l’existence d’une icône du Christ dès Son vivant, une image miraculeuse, non faite de la main de l’homme. De même, la tradition nous parle des icônes de la [[Marie Mère de Dieu|Mère de Dieu]] réalisées par Saint [[Apôtre Luc|Luc]] l’Évangéliste. Les plus anciennes icônes étaient des portraits peints sur bois ''a tempera'' ou à l'encaustique. Parmi elles, figurent l'icône peinte à l'encaustique des saints Sergius et Bacchus, en costume de la garde impériale byzantine du VI<sup>e</sup> siècle, et l'icône de saint [[Jean Baptiste]] en pied <ref>Wulff et Alpatov, ''Denkmäler der Ikonenmalerei'', Dresde, 1925, p. 20 et suiv.</ref>. Du VI<sup>e</sup> au IX<sup>e</sup> siècle, la ferveur pour le culte des icônes augmenta à tel point qu'elle entraîna la crise du concile iconoclaste de 754. Il faudra attendre la victoire de l'orthodoxie par les iconodoules à partir du IX<sup>e</sup> siècle pour assister au développement de la fabrication des icônes.<br> L'essor artistique de la peinture d'icônes se produit surtout à Byzance, à l'époque des Paléologues, à la suite de l'usage, nouveau, d'installer au moins deux rangées d'icônes sur l'[[iconostase]] des églises ; avant le XIII<sup>e</sup> siècle, les iconostases ne possédaient pas en effet d'icônes mobiles <ref>André Grabar, ''Byzance, L'art byzantin du Moyen Âge'', Albin Michel, 1967, p. 175.</ref>.
=="Écrites" ou "peintes" ?==
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