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Constantin le Grand

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Constantin et le basculement de l'empire romain dans le christianisme
==Constantin et le basculement de l'empire romain dans le christianisme==
Aussitôt après sa victoire sur Licinius, le premier souci de Saint Constantin fut de rétablir et de confirmer l'unité de l'Eglise, gravement menacée par 1l'hérésie d'Arius <ref>Cf. la notice de St. [[Athanase]], 18 janv.</ref>, qui, d'Egypte, s'était répandue dans différentes contrées, à la faveur d'un décret de Licinius interdisant la réunion des synodes locaux. Après avoir envoyé, par l'intermédiaire d'Hosius de Cordoue, des lettres d'exhortations à l'Archevêque d'Alexandrie, [[Alexandre d'Alexandrie|Alexandre]], et à [[Arius]], dans lesquelles il exprimait sa souffrance devant la division, l'empereur convoqua tous les Evêques de l'univers à Nicée, pour le premier grand et Saint Concile OEcuménique <ref>La mémoire de ce Concile est célébrée le Dimanche entre l'Ascension et la Pentecôte.</ref>) (325). Cette première assemblée des Evêques venus de toutes les extrémités du monde était une parfaite expression de la plénitude de l'Eglise et de l'unité de l'Empire Chrétien. L'empereur y siégeait au milieu des Evêques, rayonnant dans un vêtement de pierreries. Il ouvrit les sessions en adressant une action de grâces à Dieu pour cette réunion, et il exhorta les participants à la paix et à résoudre les divisions semées par le démon dans la Maison de Dieu. Il participa aux débats et, par sa douceur et sa pondération, réussit à réconcilier les opposants. On procéda alors à la condamnation d'Arius et de ses partisans <ref>Malheureusement, après le synode, les intrigues de Constantia, soeur de l'empereur, réussirent à faire rappeler l'arien Eusèbe de Nicomédie, et à faire déposer St. Eustathe d'Antioche et exiler St. Athanase. L'arianisme et ses variantes continuèrent de troubler la paix de l'Eglise pendant de nombreuses années, quasiment jusqu'au Second Concile CEcuménique (381), qui marqua le triomphe définitif de l'Orthodoxie.</ref>, et on résolut de célébrer Pâques partout à la même date, en signe d'unité de la foi. Pour conclure les sessions du Concile, Saint Constantin convia tous les Pères, à l'occasion du vingtième anniversaire de son règne, à un grand banquet, qui fut une somptueuse préfiguration du Royaume de Dieu, puis il les renvoya en paix dans leurs diocèses, munis de riches présents.
L'année suivante (326), l'impératrice Hélène, qui venait d'être baptisée, entreprit un pèlerinage en Palestine <ref>Il semble que Ste Hélène accomplit ce pèlerinage en expiation du double meurtre qui venait d'assombrir le règne de son fils. Crispus, le fils de la première épouse de Constantin, avait été accusé d'avoir tramé un complot contre son père. Peu après l'avoir livré à la mort, l'empereur réalisa qu'il s'agissait d'une accusation mensongère suscitée par Fausta, qui désirait assurer ainsi la succession au profit de ses trois fils, et il la fit exécuter. Ces événements tragiques sont la raison principale pour laquelle les historiens mettent en doute la Sainteté personnelle de Constantin. Mais il convient de replacer ces actes dans les conditions de l'époque, où le monarque concentrait toute l'autorité judiciaire et avait pouvoir de vie et de mort sur ses sujets. Ces historiens omettent d'ailleurs de relever les marques de repentir de l'empereur, que laissent supposer le reste de sa conduite et de son gouvernement, inspirés par les principes évangéliques.</ref>, au cours duquel on découvrit l'emplacement du Calvaire et, grâce à une révélation miraculeuse, la Croix du Seigneur enfouie sous terre (cf. 14 sept.). Saint Constantin ordonna alors d'ériger à cet endroit une somptueuse basilique dédiée à la Résurrection, laquelle fut inaugurée en 335, à l'occasion du trentième anniversaire de son règne. Sainte Hélène visita aussi d'autres Lieux saints et fit construire des basiliques à Bethléem et au Mont des Oliviers ; elle délivra les captifs et répandit de larges aumônes dans tout l'Orient. A l'issue de ce pèlerinage, elle rendit pieusement son âme à Dieu, à l'âge de quatre-vingts ans. Ses funérailles eurent lieu à Constantinople ; par la suite, son corps fut transféré à Rome <ref>On peut voir son sarcophage au musée du Vatican.</ref>.
Peu après le trentième anniversaire du règne, célébré par des fêtes grandioses (335), le roi de Perse, Sapor II, déclencha une persécution contre les Chrétiens de son royaume, puis, rompant son alliance avec Constantin, il envahit l'Arménie. Le pieux empereur leva alors une puissante armée pour partir à la défense des Chrétiens, et décida de participer en personne à la campagne. Mais il tomba malade à Hélénopolis et fut transporté en hâte jusqu'aux environs de Nicomédie, où il reçut le Saint baptême, que par respect il avait retardé depuis tant d'années. Refusant de revêtir de nouveau la pourpre impériale, il rendit son âme au Roi du ciel et de la terre, le jour de la Pentecôte 337, encore vêtu de la tunique blanche des néophytes. Après avoir prononcé une prière d'action de grâces, ses demiers mots furent : « ''Maintenant Je sais que je suis vraiment bienheureux, maintenant je sais que je suis devenu digne de la vie éternelle, maintenant je sais que je participe à la Lumière divine.'' » Son corps fut aussitôt transporté à Constantinople, où après de somptueuses funérailles en présence de tout le peuple, il fut déposé dans l'église des Saints Apôtres, au milieu des sarcophages vides des douze Disciples du Seigneur. Celui qui, converti par une révélation semblable à celle de Saint Paul, Apôtre des Nations, avait soumis par son oeuvre colossale l'Empire romain à la doctrine du Christ, fut ainsi glorifié au-delà de tous les autres empereurs et c'est à juste titre qu'il est vénéré depuis comme Egal-aux-Apôtres <ref> Répondant aux objections courantes sur la canonisation de St. Constantin, Christos Yannaras écrit : « L'Eglise n'a pas reconnu sa Sainteté en utilisant un étalon de perfection morale individuelle ( ... ) Seul le lien de la Sainteté avec la vérité de l'Eglise (comme prémices du Royaume de Dieu), et non avec les vertus individuelles, peut nous conduire à apprécier correctement le fait de la canonisation de Constantin le Grand. De même que l'Eglise a vu dans la personne des Apôtres les fondements de l'Edifice Divin, dont la "Pierre d'angle" est le Christ, en la personne de Constantin elle a vu l'Egal-aux-Apôtres, le fondateur de l'universalité et de la mondialité visibles de l'Eglise ( ... ) Dans la personne de Constantin le Grand, l'Eglise comprit que la vérité de sa nature universelle : assumer le monde entier, le transfigurer en Royaume de Dieu, prenait des dimensions historiques concrètes. » Vérité et unité de lEglise, éd. Axios, 1990, pp. 71-72.</ref>.
 
==Sources==
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