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Hésychasme

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===St Grégoire Palamas===
===Grégoire Palamas===
 
L’objectif le plus élevé de la voie hésychaste est la connaissance par expérience de Dieu. Au {{s-|XIV|e}}, la possibilité de cette expérience de Dieu a été contestée par un moine calabrais, [[Barlaam le Calabrais| Barlaam]], qui bien que membre de l'[[Église orthodoxe]], était fortement influencé par la théologie scolastique occidentale. Barlaam affirmait que notre connaissance de Dieu ne pouvait être que propositionnelle. La pratique de l’hésychasme a été défendu par Saint [[Grégoire Palamas]], dont le nom est fêté le deuxième dimanche du Grand Carême orthodoxe. Il est considéré comme le principal représentant de la tradition hésychaste.
 
Barlaam le Calabrais évoquant certaines pratiques « psychophysiques » s'était moqué des hésychastes<ref>Voir par exemple ''Curiosités théologiques'' par un bibliophile, Paris, Garnier, s. d., p. 116-117. </ref>, en les traitant d'« omphalopsyques » (dont l'âme est dans le nombril), les accusant de prétendre voir Dieu en contemplant leur nombril <ref>Marie-Hélène Congourdeau, dans J.-M. Mayeur et al. (dir.), ''Histoire du christianisme'', Desclée-Fayard, t. 6, 1990, p. 560.</ref>.
 
===La tradition hésychaste dans l’Église d’Occident===
Si Saint [[Jean Cassien]] n'est pas représenté dans la Philocalie à l'exception de deux brefs extraits, cela est probablement dû au fait qu'il écrivait en latin. Cependant, ses œuvres (''Les institutions cénobitiques'' et les ''Conférences'') sont la transmission des doctrines ascétiques des moines d'Égypte, et en particulier d'Évagre à l'Occident. Ces ouvrages ont constitué la base d'une grande partie de la spiritualité de l'Ordre de saint Benoît et des ordres qui en ont dérivé. Ainsi, la tradition de saint Jean Cassien en Occident concernant la pratique spirituelle de l'ermite peut être considérée comme une tradition parallèle et puisant ses origines dans la même source que celle de hésychasme pour l'Église orthodoxe.
 
Par ailleurs, la théologie catholique enseigne, suivant [[Thomas d'Aquin]], que la grâce divine est toujours créée et que l'essence divine est acte pur, ce qui a pour conséquence d'unir les deux phénomènes en un seul<ref>[http://www.newadvent.org/cathen/07301a.htm CATHOLIC ENCYCLOPEDIA: Hesychasm<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
Ainsi, la distinction entre ''"essence"'' et ''"énergie"'' en Dieu, exprimée par le saint orthodoxe [[Grégoire Palamas]] (dans sa ''Défense des hésychastes'') n'a jamais été reconnue par l'Église catholique. Cette distinction permet de rendre compte, selon l'enseignement de l'Église orthodoxe, de la possibilité pour l'homme de participer aux énergies de Dieu, sans jamais prétendre accéder à son essence, au-delà de toute chose et inconnaissable.
 
Cependant, et indépendamment de cette distinction - certes essentielle dans la compréhension de l'Église orthodoxe - la spiritualité hésychaste, du fait de sa richesse et de son ampleur, s'est fait connaître en dehors des frontières de l'Église orthodoxe. Elle a pu être appréciée par des spirituels catholiques, particulièrement si l'on en donne une définition élargie comme la « recherche de la paix en Dieu ». C'est ainsi qu'un livre écrit par un frère Carme la comprend comme « voie de la tranquillité ». En ce sens, peut-il écrire sur son universalité :
 
:Aussi, très pédagogiquement, le Christ dit à Arsène : « Reste tranquille ! », ce qui en grec se dit ''« hésuchasé ! »'' Cette pratique est à l'origine de l'hésychasme, courant monastique de solitude qui, en réalité se confond avec les origines mêmes du monachisme oriental. Ce fondement se retrouve dans toute vie et recherche authentique de Dieu, en Orient comme en Occident. Il ne peut y avoir de vie monastique, de vie de solitude ou de vie de relation authentique à Dieu sans cette ascèse de la disponibilité à son œuvre créatrice en nous, sans rester tranquille sous sa main puissante.<ref>
''L'Hésychia, Chemin de la tranquillité surnaturelle et de la fécondité ecclésiale'', par Un frère Carme, Éditions du Carmel, Toulouse, 2008.</ref>
===Païssy Vélichkovsky==
==La Prière hésychaste==
La pratique hésychaste consiste à acquérir la paix et le silence intérieurs et à s'isoler de l'affection des sens physiques.Les hésychastes interprètent l'injonction du Christ dans l'Évangile de Matthieu : « Allez dans votre réduit pour prier », pour signifier qu'il est nécessaire s'isoler des sens extérieur et de se tourner vers l'intérieur. Saint [[Jean Climaque|Jean du Sinaï]], écrit : «Le vrai solitaire s'efforce de tenir renfermée et comme en prison dans son propre corps la substance incorporelle de son âme — suprême paradoxe." (L'Echelle sainte, degré 27.7) Puis, il décrit ainsi la pratique hésychaste :
{{Citation_bloc| :Ayez soin de vous tenir sur la partie la plus élevée de vous-même pour voir comment, quand, et d'où viennent les voleurs qui désirent ravager la vigne spirituelle de votre âme, et pour connaître combien ils sont nombreux.Une âme fatiguée des exercices de piété saura bien se rétablir et vaquer à la prière, et puis après reprendre ses exercices spirituels avec une ardeur toute nouvelle. (L'Echelle sainte degré 27.23-24)}}
Ce passage montre l'importe, pour Saint Jean Climaque et à sa suite, pour l'hésychasme, d'une ascèse spirituelle, d'une vigilance (en grec, ''nepsis'') permanente à l'égard de nos pensées (les mauvaises pensées, s'introduisant dans notre esprit étant les «voleurs»). La plupart des textes de la Philocalie traitent de cette vigilance et de l'analyse de ces pensées dont il faut apprendre à distinguer l'origine. Cette analyse « psychologique » (dans le sens d'une science de l'âme) doit beaucoup à la description par [[Évagre le Pontique]], dans ses œuvres, des huit passions fondamentales.
===La Prière de Jésus===
Dans la solitude et retiré du monde, l’hésychaste répète la [[prière du cœur | prière de Jésus]]: "Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu, fais-moi miséricorde, à moi pécheur." Il est important de signaler que jamais l'hésychaste ne traite la prière de Jésus comme une formule magique, une chaîne de syllabes dont la signification serait secondaire ou peu importante. L’hésychaste doit s'efforcer de réciter la prière de Jésus en portant la plus grande attention à son sens, l'animant d'une intention réelle.
La tradition hésychaste insiste sur l'importance de la vigilance et de l’attention. L’hésychaste doit s’efforcer à une extrême attention à la fois à la conscience de son monde intérieur et à l'expression de la prière de Jésus, sans laisser son esprit vagabonder. Tout en maintenant sa pratique de la Prière de Jésus, qui devient comme naturelle et perpétuelle, récitée vingt-quatre heures par jour, l’hésychaste doit cultiver l'ascèse intérieure qu'est la sobre vigilance (nepsis) à l'égard de ses ''pensées''.
Le mont Athos est le centre spirituel de la pratique de l’hésychasme. Saint [[Païssy Velitchkovsky]] et ses disciples répandirent l’hésychasme en Russie et en Roumanie, même si la pratque de la prière de Jésus était déjà connu en Russie, comme l’atteste la pratique autonome de saint [[Séraphin de Sarov| Seraphim de Sarov]].
 
===Grégoire Palamas===
 
L’objectif le plus élevé de la voie hésychaste est la connaissance par expérience de Dieu. Au {{s-|XIV|e}}, la possibilité de cette expérience de Dieu a été contestée par un moine calabrais, [[Barlaam le Calabrais| Barlaam]], qui bien que membre de l'[[Église orthodoxe]], était fortement influencé par la théologie scolastique occidentale. Barlaam affirmait que notre connaissance de Dieu ne pouvait être que propositionnelle. La pratique de l’hésychasme a été défendu par Saint [[Grégoire Palamas]], dont le nom est fêté le deuxième dimanche du Grand Carême orthodoxe. Il est considéré comme le principal représentant de la tradition hésychaste.
 
Barlaam le Calabrais évoquant certaines pratiques « psychophysiques » s'était moqué des hésychastes<ref>Voir par exemple ''Curiosités théologiques'' par un bibliophile, Paris, Garnier, s. d., p. 116-117. </ref>, en les traitant d'« omphalopsyques » (dont l'âme est dans le nombril), les accusant de prétendre voir Dieu en contemplant leur nombril <ref>Marie-Hélène Congourdeau, dans J.-M. Mayeur et al. (dir.), ''Histoire du christianisme'', Desclée-Fayard, t. 6, 1990, p. 560.</ref>.
 
===La tradition hésychaste dans l’Église d’Occident===
Si Saint [[Jean Cassien]] n'est pas représenté dans la Philocalie à l'exception de deux brefs extraits, cela est probablement dû au fait qu'il écrivait en latin. Cependant, ses œuvres (''Les institutions cénobitiques'' et les ''Conférences'') sont la transmission des doctrines ascétiques des moines d'Égypte, et en particulier d'Évagre à l'Occident. Ces ouvrages ont constitué la base d'une grande partie de la spiritualité de l'Ordre de saint Benoît et des ordres qui en ont dérivé. Ainsi, la tradition de saint Jean Cassien en Occident concernant la pratique spirituelle de l'ermite peut être considérée comme une tradition parallèle et puisant ses origines dans la même source que celle de hésychasme pour l'Église orthodoxe.
 
Par ailleurs, la théologie catholique enseigne, suivant [[Thomas d'Aquin]], que la grâce divine est toujours créée et que l'essence divine est acte pur, ce qui a pour conséquence d'unir les deux phénomènes en un seul<ref>[http://www.newadvent.org/cathen/07301a.htm CATHOLIC ENCYCLOPEDIA: Hesychasm<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
Ainsi, la distinction entre ''"essence"'' et ''"énergie"'' en Dieu, exprimée par le saint orthodoxe [[Grégoire Palamas]] (dans sa ''Défense des hésychastes'') n'a jamais été reconnue par l'Église catholique. Cette distinction permet de rendre compte, selon l'enseignement de l'Église orthodoxe, de la possibilité pour l'homme de participer aux énergies de Dieu, sans jamais prétendre accéder à son essence, au-delà de toute chose et inconnaissable.
 
Cependant, et indépendamment de cette distinction - certes essentielle dans la compréhension de l'Église orthodoxe - la spiritualité hésychaste, du fait de sa richesse et de son ampleur, s'est fait connaître en dehors des frontières de l'Église orthodoxe. Elle a pu être appréciée par des spirituels catholiques, particulièrement si l'on en donne une définition élargie comme la « recherche de la paix en Dieu ». C'est ainsi qu'un livre écrit par un frère Carme la comprend comme « voie de la tranquillité ». En ce sens, peut-il écrire sur son universalité :
 
{{Citation_bloc| Aussi, très pédagogiquement, le Christ dit à Arsène : « Reste tranquille ! », ce qui en grec se dit ''« hésuchasé ! »'' Cette pratique est à l'origine de l'hésychasme, courant monastique de solitude qui, en réalité se confond avec les origines mêmes du monachisme oriental. Ce fondement se retrouve dans toute vie et recherche authentique de Dieu, en Orient comme en Occident. Il ne peut y avoir de vie monastique, de vie de solitude ou de vie de relation authentique à Dieu sans cette ascèse de la disponibilité à son œuvre créatrice en nous, sans rester tranquille sous sa main puissante.<ref>
''L'Hésychia, Chemin de la tranquillité surnaturelle et de la fécondité ecclésiale'', par Un frère Carme, Éditions du Carmel, Toulouse, 2008.</ref> }}
===La méthode hésychaste et les pratiques de méditation orientales===
* ''L'échelle sainte'', Saint Jean Climaque
* ''L'art de la prière'', Higoumène Chariton
 
*''L'Hésychia, chemin de la tranquillité surnaturelle et de la fécondité ecclésiale'', par un frère carme, Éditions du Carmel, Toulouse, 2008.
*
==Voir aussi==
* [[Prière du de Jésus]]
* [[Philocalie des Pères Neptiques]]
* [[Récits d'un pèlerin russe]]
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