Georges le Tropéophore
Le grand-martyr Georges surnommé "le Tropéophore" (en grec: τροπαιοφόρος, "porteur de victoire"), commémoré le 23 avril dans l’Église Orthodoxe, est un saint très connu et populaire dans toute l'Orthodoxie. Beaucoup d'églises lui sont dédiées, et beaucoup de chrétiens portent son nom.
Vie
Saint Georges, né entre 275[1] et 280[2], était issu d'une famille riche et de haute condition de Cappadoce. Ayant perdu son père à l'âge de dix ans, sa mère Polychronia, qui était devenue chrétienne à l'insu de son mari, retourna dans sa patrie, la Palestine, et éleva son jeune fils dans les vertus évangéliques. De belle apparence, intelligent et de mœurs raffinées, Georges entra dans la carrière militaire à l'âge de dix-huit ans. Il plut à ses supérieurs et fut rapidement élevé au grade de tribun de la garde impériale, puis, semble-t-il, à la dignité de préfet.
De retour vers la Cappadoce après une campagne victorieuse, passant dans la région d'Attalia en Pamphylie, il délivra la fille du roi, qui avait été livrée en pâture à un redoutable dragon, et mit à mort la bête par la force surnaturelle qu'il tirait de sa foi. Admiratifs devant cette démonstration de la puissance accordée par le Christ à ses fidèles contre les puissances du mal, les païens de l'endroit se convertirent tous au christianisme.
Au temps de la Grande Persécution déclenchée par Dioclétien (vers 304), comme l'empereur avait convoqué à Nicomédie tous les gouverneurs d'Orient pour leur communiquer ses décrets contre les Chrétiens, Saint Georges, sentant que le moment était venu pour lui de confesser publiquement le Christ, distribua tous ses biens aux pauvres, affranchit ses esclaves et se rendit à la cour. Il se présenta au milieu de l'assemblée et reprocha au souverain de verser injustement le sang innocent des Chrétiens.
Il reçut le martyre avec beaucoup de ceux qu'il avait convertis.
Conformément à la recommandation du Saint, son serviteur transporta ensuite sa précieuse relique dans sa patrie, Lydda (Diospolis, aujourd'hui Lod) en Palestine[3] (cf. 3 novembre), où d'innombrables miracles s'accomplirent dans la vaste église que l'on construisit en son honneur.
Le culte de Saint Georges a connu une immense faveur dans tout le monde chrétien, tant en Orient qu'en Occident. Il a été choisi comme protecteur de pays comme la Géorgie et la Grande-Bretagne, des milliers d'églises lui ont été consacrées et toute âme chrétienne voit en lui l'incarnation des vertus de vaillance, de patience dans les afflictions et de confiance en l'assistance de la Grâce que le Christ, Maître du combat, a recommandées à tous les soldats de la piété.
Hymnographie
- Libérateur des captifs,
- toi qui assures aux pauvres ta protection,
- en qui les malades trouvent aussi leur médecin
- et les princes, leur Seigneur,
- victorieux défenseur,
- saint Georges, ô grand et glorieux martyr,
- intercède auprès du Christ notre Dieu
- pour le salut de nos âmes.
Kondakion t. 4
- Cultivant toi-même par Dieu, tu devins
- le vénérable jardinier de la foi,
- recueillant les gerbes des vertus :
- ayant semé dans les larmes, tu moissonnas dans la joie ;
- pour le combat sanglant que tu menas,
- tu obtins le Christ comme prix ;
- par tes prières, saint Georges, tu procures à tous le pardon de leurs péchés.
- Par amour pour le Christ notre Roi,
- qui pour la vie du monde offrit sa propre vie,
- le magnanime soldat s'empresse d'accourir vers la mort ;
- ayant au cœur le zèle de Dieu,
- il s'est lui-même présenté.
- Tous ensemble, fidèles, chantons-le
- comme fervent protecteur,
- comme illustre serviteur du Christ
- ayant imité son Maître jusqu'au bout
- et le priant d'accorder à tous le pardon de leurs péchés.
Sources
- Synaxaire, Vie des saints de l’Église orthodoxe, (Hiérom. Macaire du Mont Athos)
- Catholic Encyclopedia, art. "St. George" - http://www.newadvent.org/cathen/06453a.htm
Galerie d'icônes
Saint grand-martyr Georges sur le drapeau de guerre du prince saint Étienne III le Grand. Monastère Zographos au Mont Athos, 1500.
Liens externes
Notes
- ↑ Χρήστος Τσολακίδης, Αγιολόγιον της Ορθοδοξίας, σελ. 376.
- ↑ Ε. Λέκκος, Ο Άγιος Γεώργιος, σελ. 5.
- ↑ D'autres sources indiquent Lydda ou les alentours comme lieux de son martyre - http://www.newadvent.org/cathen/06453a.htm