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Grand Carême

231 octets ajoutés, 29 février 2012 à 19:52
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==La Pratique du Jeûne==
Sans doute faut-il préciser que le [[jeûne]] n'est pas seulement un ensemble de règles alimentaires (en tous cas, le [[Carême]] ne saurait y être identifié) ; il est avant tout un épurement de ce qui est superflu et de ce qui peut gêner notre rapport avec [[Dieu]]. Il s'agit de réorienter son désir vers ce qui est essentiel. Il s'agit en cela de comprendre la parole du [[Jésus Christ|Christ]] quand il répliqua à [[Satan]] dans le désert (qui essayait de l'éprouver dans son jeûne) : "''L'homme ne vit pas seulement de pain''" (Évangile selon Mathieu, 4,4). Il s'identifie donc à se mouvement de conversion (de ''métanoïa'') qui consiste à se détourner de nos désirs multiples pour s'orienter vers "''l'unique nécessaire''" (Luc, 10,42). D'une manière générale, le jeûne est souvent décrit dans l'[[Église orthodoxe]] comme un effort pour se libérer des dépendances qui asservissent l'esprit à des désirs non essentiels, afin de restaurer l'ordre naturel de l'intelligence à la sensation.
Cependant, les Pères affirment que cet effort n'est rien sans le secours de la prière (il ne s'agit pas d'arriver seulement à une maîtrise de soi, mais bien de réorienter son désir). Une parole mémorable (un ''[[wikt:apophtegme|apophtegme]]'') d'un Père du désert, souvent citée dans l'orthodoxie, affirme que l'on ne peut se glorifier de jeûner sans prier et sans amour, car les démons jeûnent eux aussi (ils n'ont pas besoin de manger).
===Le jeûne alimentaire===
Pendant le Grand Carême, la plupart des orthodoxes pratique un jeûne alimentaire qui répond à certaines règles générales. Cependant, ces règles que nous décrivons ci-dessous, ne doivent pas être appliquée appliquées aveuglement : selon la tradition de l'Église orthodoxe, toute décision de jeûner doit se faire en consultation avec son Père spirituel (généralement son confesseur) afin d'en définir les modalités d'une manière adaptée à notre individualité (c'est ainsi que certains Pères peuvent, d'une façon apparemment paradoxale, recommander du repos à ceux qui sont incapables de s'en accorder, etc.).
Les règles générales du jeûne consistent à s'abstenir totalement de viande et de laitages (et certains jours de vin et d'huile). Cependant, le carême n'est pas pratiqué de la même manière les jours de la semaine (c'est-à-dire du lundi au vendredi), et le week-end. En effet, le [[samedi]] (jour du sabbat) et le [[dimanche]] (jour du Seigneur) sont considérés par l'Église orthodoxe comme des jours de fête, incompatibles avec un jeûne trop strict. Tandis que l'on s'abstiendra pendant la semaine de viande, d'huile (comme de toute matière grasse) et de vin, en se limitant de préférence à un seul repas (le soir) par jour ; il est en revanche permis les samedis et dimanches de carême de prendre deux repas par jour, accompagnés d'huile et de vin (mais non pas de viande).
De ce fait, il est de coutume de ne célébrer ni fête, ni mariage durant le Grand Carême, afin d'en respecter le "ton". Ce ton particulier au Carême porte un nom dans l'orthodoxie, celui de "radieuse tristesse" (ou encore "douloureuse joie" selon le choix de traduction, correspondant au grec ''charopeion penthos'', littéralement "la tristesse produisant la joie") signifiant par là l'interdépendance, manifeste pendant le carême, qui lie la joie véritable à l'effort nécessaire pour se détacher de ce qui l'entrave. Il s'agit non pas d'une joie éphémère, superficielle, mais d'une joie exigeante ; non pas d'une tristesse menant à une forme de dépression, qui serait la tristesse du péché, mais la découverte de notre faute et de la possibilité d'en être sauvé, délivré.
Selon le même esprit, aucune Liturgie de Saint [[Jean Chrysostome]], avec offrande de l'[[Eucharistie]], considérée comme une véritable fête, ne saurait être célébrée les jours de la semaine du Carême. L'Eucharistie est durant le carême offerte uniquement le dimanche (qui étant "le jour du Seigneur" demeure un jour de fête) et lors, non pas de la Liturgie de Saint Jean Chrysostome, mais de la Liturgie de Saint [[Basile le Grand|Basile]], plus longue et plus solennelle.
==L'entrée dans le Carême orthodoxe==
Cependant, si sa pratique est stricte, l'entrée dans le carême se fait de manière progressive. Toute grand fête ou période liturgique se doit, en effet, selon la tradition orthodoxe, d'être préparée à l'avance, à travers entre autre l'ordonnancement des lectures évangéliques du dimanche afin de permettre une conversion progressive. Le carême est donc préparé à travers cinq dimanchedimanches, évoquant chacun, à travers leurs lectures évangéliques, les étapes fondamentales de la conversion.
Sans doute faut-il compter, comme le fait Schmemann, le "'''Dimanche de Zachée'''" comme un dimanche de pré-carême, même si celui-ci n'appartient pas au [[Triode]]. L'évangile de ce dimanche (Luc 19, 1-10) évoque le ''désir'' du pécheur Zachée de voir le Christ, au point de monter en haut d'un arbre pour l'apercevoir, si bien que c'est le Christ qui le vit et s'invita chez lui.
===Semaine des laitages ou de la Tyrophagie===
La Durant la [[Semaine des laitages]], la viande est supprimée, mais les laitages et les œufs sont autorisés même le mercredi et le vendredi (jours habituels de jeûne). Lors de ces deux jours de la semaine, on ne célèbre pas la liturgie et l'on récite la [[Ephrem_le_Syrien#La_pri.C3.A8re_de_Saint_.C3.89phrem|Prière de Saint Éphrem ]] (décrite plus bas).
* Le quatrième dimanche est appelé "'''Dimanche de l’expulsion d’Adam du Paradis|Dimanche de l'abstinence de viande'''", parce qu'un jeûne limité à la viande est prescrit par l'Église à partir de la semaine qui le suit. Par ce jeûne débute, d'une manière graduelle, l'effort du Grand Carême, effort qui ne sera pleinement exigé qu'une semaine plus tard. Seuls le mercredi et le vendredi y sont considérés comme constituant déjà tout à fait deux jours de carême (avec les adaptations liturgiques propres au Carême). Dans l'évangile de ce jour-là, le Christ affirme que tout ce que nous faisons pour le plus petit, c'est à Lui que nous le faisons. Un autre aspect du Carême est ainsi évoqué : l'aumône, suivant l'ancienne tradition selon laquelle ce que l'on économise en jeûnant, on le redistribue aux plus pauvres.
:« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, les bénis de mon Père. Héritez du Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais sans logis et vous m’avez recueilli, j’étais nu et vous n’avez vêtu, j’étais infirme et vous m’avez visité, en prison et vous êtes venus à moi. Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand t’avons-nous vu affamé et t’avons donné à manger, ou être assoiffé et t’avons-nous donné à boire ? Quand t’avons-nous vu sans logis et t’avons-nous recueilli, ou nu et t’avons-nous vêtu ? Quand t’avons-nous vu infirme ou en prison et sommes-nous venus à toi ? Et le Roi leur répondra : Amen, je vous le dis, ce que vous avez fait à l’un de mes frères, à l’un des plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait. Alors il dira à ceux qui sont à sa gauche : Éloignez-vous de moi, maudits, au feu éternel préparé pour le diable et ses complices ! Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire, j’étais sans logis et vous ne m’avez pas recueilli, j’étais nu et vous ne m’avez pas vêtu, infirme et prisonnier et vous ne m’avez pas visité. Alors eux aussi répondront : Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim ou soif, ou sans logis, ou nu, ou infirme, et t’avons-nous pas rendu service ? Alors il leur répondra en disant : Amen, je vous le dis, ce que vous n’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait ! » (Évangile selon Saint Mathieu, chapitre 15)
===Le dernier dimanche avant le Carême===
* Le cinquième dimanche est appelé "'''[[Dimanche de l’expulsion d’Adam du Paradis|Dimanche du Pardon]]''' ou de l'expulsion d'Adam hors du Paradis" (ou encore "dernier jour des laitages"). Le Carême est compris comme la libération de l'esclavage du péché (entré dans l'homme par une rupture de jeûne). L'évangile de ce dimanche (Mathieu 6, 14-21) dicte les recommandations nécessaires à cette libération : d'une part le jeûne ne doit pas être pratiqué de façon ostentatoire, d'autre part celui-ci n'a aucune valeur s'il n'est accompagné du pardon à son prochain ("Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi").
:« Le Seigneur dit : Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi ; mais si vous ne remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous remettra pas vos manquements. Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite, pour que les hommes voient bien qu’ils jeûnent. En vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs percent et cambriolent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel : là, point de mite ni de ver qui consument, point de voleurs qui perforent et cambriolent. Car où est ton trésor, là sera aussi ton cœur. »
Amin."</center>
La prière est dite deux fois. La première fois, une [[métanie]] (c'est-à-dire un prosternement) conclue conclut chacune des demandes. Ces métanies ont beaucoup d'importance pour l'Église orthodoxe, car elles permettent de faire participer le corps à la prière, de restaurer celui-ci dans sa vraie fonction en tant que "temple de l'Esprit", car lui aussi est appelé , selon la théologie orthodoxe, à être transfiguré, à devenir glorieux. "L'homme tout entier, dans sa chute, s'est détourné de Dieu, l'homme tout entier devra être restauré ; c'est tout l'homme qui doit revenir à Dieu. (...) Pour cette raison, tout l'homme - corps et âme - se repent. Le corps participe à la prière de l'âme, de même que l'âme prie par et dans le corps. Les prosternements, signes psychosomatiques du repentir et de l'humilité, de l'adoration et de l'obéissance, sont donc le rite quadragésimal par excellence."<ref>''Le Grand Carême'', Alexandre Schmemann, Abbaye de Bellefontaine,1974, p.45</ref>
On répète ensuite douze fois : "Ô Dieu, purifie-moi, pêcheur". On lit alors de à nouveau, mais cette fois sans métanie, la prière de saint Éphrem.
Cette prière est construite selon un double mouvement, de la même manière que le psaume pénitentiel 50 (51), à la fois de purification de nos fautes et d'ouverture à la grâce de Dieu, correspondant au double aspect de la conversion baptismale de la mort du vieil homme et de la naissance en un homme nouveau, de la mort et de la Résurrection du Christ.
==La structure du Grand Carême==
Une semaine avant le Carême, le jeûne commence progressivement par l'exclusion de la viande dans le régime alimentaire, à partir du Dimanche appelé "de l'abstinence de viande". C'est à partir du Dimanche du pardon, que s'initie véritablement le Grand Carême et que commence le jeûne strict, en excluant désormais tout laitages laitage (et certains jours, l'huile et le vin).
Durant le Grand Carême, les péricopes lues sont prises uniquement dans l'[[Ancien Testament]], se concentrant sur le livre de La [[Genèse]], les Livres des Proverbes, et le Livre d'[[Isaïe]].
Le grand carême s'achève par le [[Samedi de Lazare]], précédant le [[Dimanche des Rameaux]] qui marque l'entrée dans la [[Semaine Sainte]], précédant [[Pâques]]. (Au contraire des catholiques, les orthodoxes ne comptent pas la Semaine Sainte dans le compte des quarante jours de Carême.)
En semaine, il n'y a pas de liturgie sauf le mercredi et le vendredi, où est célébrée la [[Liturgie des Saints Dons Présanctifiés]]. Le samedi est célébrée la [[Liturgie de saint Jean Chrysostome]]. Le ; le dimanche, la [[Liturgie de saint Basile]].
===La Première semaine de Carême===
===La troisième semaine de Carême===
* Le ''Deuxième dimanche de carême'' (premier jour de la troisième semaine) est appelé le "[[Dimanche de saint [[Saint Grégoire Palamas]]" ou ''des reliques''. [[Grégoire Palamas ]] justifia la doctrine de l'[[hésychasme]] devant ses détracteurs, en affirmant la possibilité pour l'homme de participer aux énergies incréées de Dieu.
* Samedi des défunts
===La cinquième semaine de Carême===
* Le ''Quatrième dimanche de carême'' est appelé "[[Dimanche de saint [[Saint Jean Climaque]]", en mémoire de ce grand saint, rédacteur d'un des plus importants ouvrages de spiritualité du monachisme orthodoxe. * Le jeudi de la cinquième semaine de Carême est lu entièrement lu le [[Canon de Saint André de Crète]].
* Aux matines du Samedi est célébré l'office l'[[Acathiste]] à la Mère de Dieu.
===La sixième semaine de Carême===
* [[Dimanche de sainte [[Sainte Marie l'Égyptienne]] ou ''Cinquième dimanche de carême''
* La sixième semaine est rappelée la marche de Jésus vers Béthanie.
* Le vendredi, veille du [[Samedi de Lazare]], est le dernier jour du Grand Carême et la veille du [[Dimanche des Rameaux]].
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