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Grand Carême

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Selon l'un des plus importants théologiens orthodoxesdu XXe siècle,[[ Alexandre Schmemann]] : "avant tout le carême est un voyage spirituel et sa destination est Pâques"<ref>''Le Grand Carême'', Alexandre Schemann, Abbaye de Bellefontaine,1974</ref>.
L'importance et la rigueur du [[carême]] dans l'Église orthodoxe est à la mesure de l'importance qu'elle porte à la fête de Pâques.<ref>"Toute la liturgie de l'Église est ordonnée autour de Pâques, et, ainsi, l'année liturgique, c'est-à-dire la succession des saisons et des fêtes, devient un voyage, un pèlerinage vers Pâques, vers la Fin qui est en même temps le Commencement : fin de ce qui est vieux, commencement de la vie nouvelle, un passage constant de ce monde au Royaume déjà révélé en Christ" in ''Le Grand Carême'', Alexandre Schemann, Abbaye de Bellefontaine,1974</ref>
L'orthodoxie condamne par ailleurs toute volonté de performance dans le domaine des règles alimentaires (ce qui serait en fausser le sens) Comme le révèle par ailleurs cet autre célèbre [[wikt:apophtegme|apophtegme]] :
{{citation_bloc| :Abba Isaac vint chez Abba Pœmen. Il le vit en train de se verser un peu d'eau sur les pieds ; et comme il était très libre avec lui, il lui demanda : "Pourquoi certains ont-ils fait preuve d'intransigeance en traitant durement leur corps ?" Abba Pœmen répondit : "Nous, nous n'avons pas appris à tuer le corps, mais à tuer les passions." Et il dit encore : "Tous les excès viennent des démons."<ref>''Abba, dis moi une parole'', Apophtegmes des Pères du désert, choisis et traduit par [[Lucien Regnault]], ed. Solesmes, 1998, p.47</ref>}}
===Le jeûne alimentaire===
* Le premier dimanche ouvrant la première semaine de pré-carême, est appelé le "'''Dimanche du publicain et du pharisien'''". L'évangile (Luc 18, 10-14) de ce dimanche évoque la valeur de l'humilité, la prière humble du publicain étant agréée et non celle, fière, du pharisien.
{{citation_bloc| :Le Seigneur dit cette parabole : "Deux hommes montèrent au Temple pour prier ; l’un était Pharisien et l’autre publicain. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que j’acquiers. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant : Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! Je vous le dis : ce dernier descendit chez lui justifié, l’autre non. Car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé." }} (Evangile de Saint Luc, 18, versets 10 à 14).
Voir à ce sujet, sur un site de catéchèse orthodoxe : [http://catecheseorthodoxe.free.fr/article.php3?id_article=25| Dimanche du publicain et du pharisien]
* Le deuxième dimanche de pré-carême, premier jour de la deuxième semaine, est appelé le "'''Dimanche du Fils prodigue'''". L'évangile de se dimanche (Luc 15, 11-32) évoque la possibilité de résoudre le sentiment d'être exilé de Dieu, de revenir à lui.
{{citation_bloc| :Il dit encore : "Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Père, donne-moi la part de fortune qui me revient. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l’inconduite. "Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d’un des habitants de cette contrée, qui l’envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, et personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : Père, j’ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Il partit donc et s’en alla vers son père. "Tandis qu’il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : Père, j’ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Vite, apportez la plus belle robe et l’en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! Et ils se mirent à festoyer. "Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s’enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : C’est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré en bonne santé. Il se mit alors en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit l’en prier. Mais il répondit à son père : Voilà tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis ; et puis ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! "Mais le père lui dit : Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé !" }} (Evangile selon Saint Luc 15, versets 11 à 32)
* Samedi des défunts
* Le quatrième dimanche est appelé "'''Dimanche de l'abstinence de viande'''", parce qu'un jeûne limité à la viande est prescrit par l'Église à partir de la semaine qui le suit. Par ce jeûne débute, d'une manière graduelle, l'effort du Grand Carême, effort qui ne sera pleinement exigé qu'une semaine plus tard. Seuls le mercredi et le vendredi y sont considérés comme constituant déjà tout à fait deux jours de carême (avec les adaptations liturgiques propres au Carême). Dans l'évangile de ce jour-là, le Christ affirme que tout ce que nous faisons pour le plus petit, c'est à Lui que nous le faisons. Un autre aspect du Carême est ainsi évoqué : l'aumône, suivant l'ancienne tradition selon laquelle ce que l'on économise en jeûnant, on le redistribue aux plus pauvres.
{{citation_bloc| :Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père. Héritez du Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais sans logis et vous m’avez recueilli, j’étais nu et vous n’avez vêtu, j’étais infirme et vous m’avez visité, en prison et vous êtes venus à moi." Alors les justes lui répondront : "Seigneur, quand t’avons-nous vu affamé et t’avons donné à manger, ou être assoiffé et t’avons-nous donné à boire ? Quand t’avons-nous vu sans logis et t’avons-nous recueilli, ou nu et t’avons-nous vêtu ? Quand t’avons-nous vu infirme ou en prison et sommes-nous venus à toi ?" Et le Roi leur répondra : "Amen, je vous le dis, ce que vous avez fait à l’un de mes frères, à l’un des plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait." Alors il dira à ceux qui sont à sa gauche : "Éloignez-vous de moi, maudits, au feu éternel préparé pour le diable et ses complices ! Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire, j’étais sans logis et vous ne m’avez pas recueilli, j’étais nu et vous ne m’avez pas vêtu, infirme et prisonnier et vous ne m’avez pas visité." Alors eux aussi répondront : "Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim ou soif, ou sans logis, ou nu, ou infirme, et t’avons-nous pas rendu service ?" Alors il leur répondra en disant : "Amen, je vous le dis, ce que vous n’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait !" }} (Evangile selon Saint Mathieu, chapitre 15)
* Samedi des Saints Ascètes
* Le cinquième dimanche est appelé "'''Dimanche du Pardon''' ou de l'expulsion d'Adam hors du Paradis" (ou encore "dernier jour des laitages"). Le Carême est compris comme la libération de l'esclavage du péché (entré dans l'homme par une rupture de jeûne). L'évangile de ce dimanche (Mathieu 6, 14-21) dicte les recommandations nécessaires à cette libération : d'une part le jeûne ne doit pas être pratiqué de façon ostentatoire, d'autre part celui-ci n'a aucune valeur s'il n'est accompagné du pardon à son prochain ("Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi").
{{citation_bloc| :Le Seigneur dit : "Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi ; mais si vous ne remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous remettra pas vos manquements. "Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite, pour que les hommes voient bien qu’ils jeûnent. En vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. "Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs percent et cambriolent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel : là, point de mite ni de ver qui consument, point de voleurs qui perforent et cambriolent. Car où est ton trésor, là sera aussi ton coeur."}}
* Le rite du Pardon. À la fin des vêpres sont chantés les [[stichères]] de Pâques. La tradition veut que ce soir là, chacun demande pardon à ses proches pour leurs fautes volontaires ou involontaires, connues ou ignorées.
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