Ordination
L'Ordination est le sacrement (ou Saint Mystère) des Saints Ordres. Les mots grecs utilisés pour l'ordination sont cheirotonia (chérotonie) et cheirothesia, ce qui signifie "imposition des mains". Les membres des ordres majeurs du clergé - évêque, prêtre et diacre - sont ordonnés au cours de la Divine Liturgie par l'évêque, qui est généralement assisté par plusieurs prêtres. Selon l'enseignement orthodoxe, le déroulement de l'ordination commence par la congrégation locale ; mais l'évêque seul, qui agit au nom de l'Église universelle, peut compléter l'action.
Ceux qui sont placés dans les ordres mineurs (sous-diacre, lecteur, chantre) sont faits aussi par cheirothesia, terme qui signifie également "imposition des mains", mais qui a fini par être techniquement distinct du terme cheirotonia, utilisée seulement pour les grands ordres. Selon le DEC, cheirothesia n'est pas considéré comme faisant partie du Saint Mystère de l'ordination (p. 117).
Les termes de cheirotonia et cheirothesia étaient auparavant presque interchangeable, mais ont acquis des significations distinctes. Les évêques sont également mentionnés comme étant "consacrés" plutôt que "ordonnés", mais cette distinction n'est pas présente dans l'Église primitive.
Sommaire
Les ordres mineurs
Lecteur
À la veille de sa tonsure, le candidat doit assister aux vêpres, et après un léger souper, commencer son jeûne eucharistique. Durant ce temps, il doit éviter autant que possible d'interagir avec d'autres personnes afin de passer ce temps dans le recueillement et la prière en préparation à la tonsure. Les candidats mariés doivent s'abstenir de relations conjugales pendant cette période. Il doit s'être confessé, soit après les vêpres ou pendant l'Orthros le jour de la tonsure.
Le jour de la tonsure, à la suite de la Grande Doxologie, mais avant la Tropaire précédant la Divine Liturgie, le candidat est dirigé par l'assistant de l'évêque du centre de la salle en face de l'évêque. Il fait alors trois prosternations vers le saint autel. Il se tourne ensuite et se prosterne en direction de l'évêque. L'évêque pose alors sa main sur la tête du candidat.
Sous-Diacre
Les sous-diacres sont ordonnés au cours de la Divine Liturgie, immédiatement avant le "Béni soit le Royaume...". Selon les canons, personne ne devrait se marier après être devenu sous-diacre, mais la pratique a presque universellement été modifiée pour permettre aux sous-diacres de se marier après leur ordination.
Les ordres majeurs
Les prêtres et les diacres peuvent être mariés. Cependant ils doivent se marier avant d'être ordonnés : ils ne leur est plus permis de se marier s'ils étaient célibataires au moment de leur ordination. Les évêques sont choisis parmi les moines.
Diaconat
Le diacre est le troisième et le plus bas niveau des Ordres majeurs du clergé dans l'Église orthodoxe, à la suite de l'évêque et du prêtre. Le mot diacre (en grec διάκονος) signifie originellement servant.
Le diacre assiste et sert le prêtre et évêque dans le service divin et aide à la célébration des mystères de l'Église. Un diacre ne peut pas, toutefois, célébrer les mystères par lui-même.
Avec la bénédiction du prêtre qui préside ou de l'évêque, le diacre a la charge au cours de la liturgie d'inviter l'assemblée aux prières collectives ("Prions le Seigneur..") et des lectures de l'Ecriture Sainte au cours du service. Il est également responsable de la bienséance du culte public et appelle l'assemblée à l'attention lors de moments appropriés. En outre, le diacre peut parfois accomplir d'autres tâches liées à la vie de l'Eglise, avec la bénédiction et sous la direction du prêtre ou de l'évêque.
Un diacre peut recevoir la bénidiction par son évêque et le prêtre de la paroisse de distribuer l'Eucharistie aux fidèles, soit à partir d'un second calice à la liturgie ordinaire où un prêtre est présent, soit dans le cadre d'une typika qui est célébrée lorsque le prêtre est absent. En aucun cas, cependant, le diacre n'a la capacité ou le pouvoir de consacrer les Saints-Dons par lui-même.
Classement des Diacres
Sacramentellement, tous les diacres sont égaux. Toutefois, ils sont classés par l'ancienneté et servent en fonction de la date de leur ordination. Tout comme pour les évêques et les prêtres, il existe des classements parmi les diacres en fonction de distinctions administratives. Le titre de protodiacre peut être attribué au diacre d'une cathédrale ou de l'église principale d'une ville : il bénéficie alors d'une forme de préséance lors du service avec les autres diacres. Le diacre qui est rattaché à la personne de l'évêque est appelé un archidiacre. Un diacre qui est aussi moine est appelé un hiérodiacre.
Etiquette
Pour les occasions formelles (par exemple, en-tête d'une lettre ou pour introduire un appel dans un haut-parleur), on se réfère poliment à un diacre comme "Le Révérend Diacre [Michel]". Diacre est souvent abrégé Dcn. Ou Dn.
Dans un cadre informel, par exemple, dans une conversation normale, il y a lieu de faire simplement référence à un diacre comme "Diacre [Michel]". Notez que dans certaines traditions, cependant, il est courant de se référer aux diacres en l'appelant "Père" - par exemple, «Père diacre [Michel]" ou encore "Père [Michel]."
Les diacres ne peuvent pas bénir, de sorte qu'il est inapproprié de demander à un diacre sa bénédiction ou de baiser sa main. Les bénédictions sont données par les évêques et les prêtres, pour lesquels ces expressions d'honneur sont réservées à eux seuls.
L'habit de Diacre
Les habits du diacre sont le sticharion, l'orarion, et l'epimanikia.
Les trois principaux degrés de l'ordre majeur portent le sticharion ou aube. Le sticharion est une longue tunique déscendant jusqu'au pied. Il rappelle à celui qui le porte que la grâce de l'Esprit Saint le couvre comme un vêtement de salut et de joie. Pour les diacres, le sticharion dispose de larges manches et est constitué d'un tissu plus lourd que celui du prêtre et évêque, qui portent leurs sticharia (pluriel de sticharion) sous d'autres habits.
La deuxième partie des vêtements du diacre est l'orarion. L'orarion est une étroite bande de tissu que le diacre porte enroulé autour de son corps et drapée sur l'épaule gauche. Il représente la grâce de l'Esprit Saint dont est oint comme de l'huile le diacre lors de son ordination. C'est le vêtement principal du diacre, et sans lui, il ne peut pas servir. Lorsque le diacre amène le peuple à la prière ou les invite à être attentifs, il en tient l'une des extrémités dans sa main droite et la soulève. L'epitrachelion du prêtre et l'omophorion de l'évêque sont des types spéciaux de l'orarion.
La dernière partie du vêtement de diacre sont les epimanikia. Les epimanikia sont des sortes de surmanches qui sont portés autour des poignets, attachés par une longue cordelette. Ceux-ci sont également portés par l'évêque et le prêtre. Elles servent d'une part à le but pragmatique de maintenir les manches trop larges du sticharion pendant le service et d'autre part symbolisent le fait que "les mains du célébrant sont liées en signe d'obéissance à Dieu". Elles rappellent ainsi au porteur qu'il ne sert pas par sa propre force, mais avec l'aide de Dieu.
Avant que le diacre puisse enfiler l'un de ses habits, il doit d'abord recevoir la bénédiction de l'évêque ou du prêtre avec qui il sert. Le diacre s'approche du prêtre en tenant dans la main droite le sticharion (ou aube) et l'orarion (ou étole diaconale) pliés ; il incline la tête et dit : "Bénis, père, le sticharion et l'étole" Le Père répond : "Béni soit notre Dieu en tout temps, maintenant et toujours et aux siècles des siècles." Il baise la croix figurée sur le sticharion et dit en le revêtant : "Mon âme se réjouira dans le Seigneur, car il m'a revêtu des vêtements du salut ; il m'a couvert d'une tunique d'allégresse, comme un fiancé ; il m'a ceint d'une couronne, comme un fiancé, il m'a paré de beauté." Il baise l'étole et la passe sur l'épaule gauche. Il met la manchette sur le bras droit en disant : "De ta droite, Seigneur, magnifique en puissance, ta Droite, Seigneur, écrase l'ennemi ; dans la plénitude de ta gloire tu as renversé les adversaires" (Ex 15, 6-7). Il met la seconde manchette en disant : "Tes mains m'ont créé, elles m'ont formé : donne-moi l'intelligence pour que j'apprenne tes commandements" (Psaume 118,73).
Sacerdoce
Au cours de l'office d'ordination, un prêtre conduit le candidat qui se met ensuite à genoux et repose sa tête devant l'autel. L'évêque pose son étole et sa main droite sur la tête du candidat afin qu'il reçoive le don du Saint Esprit. L'ensemble de la congrégation témoigne et proclame l'action du Saint Esprit en criant : "Axios !" (mot grec signifiant "Il est digne").
Habit
Le prêtre porte comme le diacre sticharion, une robe à longue manche décrite ci-dessus, ainsi q'une étole (longue bande étroite de tissu) qui ne s'appelle plus orarion mais épitrachilion. L'épitrachilion symbolise l'effusion du Saint Esprit. Sans elle, aucune célébration n'est possible. Une ceinture permet de maintenir le sticharion et évoque sa force spirituelle. Il porte aussi les manchettes, les epimanikia qui lui rappellent que sa force lui vient du Christ seul.
Il porte en outre à sa ceinture l'épinogation (marque honorifique), losange suspendu à la ceinture par une cordelette. Il symbolise le glaive spirituelle (Ephésien, 6,16), la victoire sur la mort par la Résurrection du Christ.
Le phénolion ou (Fénolion) est le vêtement le plus visible, sorte de chape portée au dessus du sticharion et de l'épitrachilion et couvre tout le corps. Elle symbolise la tunique que portait le Christ.
Épiscopat
Les candidats à l'épiscopat doivent être consacrés par trois (ou au moins deux) évêques. Le patriarche, l'archevêque primat ou le métropolite comme primus inter pares, président les assemblées d'évêques, puis viennent les évêques (du grec episkopos, c'est-à-dire surveillant, inspecteur), prêtres (du grec presbyteros, ancien), enfin les diacres (grec. diakonos, i.e. aide ou assistant).
Habit
Aux habits du diacre et du prêtre décrits ci-dessus, on ajoute l'omophore, la crosse et la panaghia.