Job (Getcha) de Telmessos

De OrthodoxWiki
Aller à : navigation, rechercher
Son Éminence l'Archevêque Job de Telmessos, Exarque du Patriarche Œcuménique

Son Éminence l’archevêque Job de Telmessos (à l’état civil Ihor Getcha, né le 31 janvier 1974 à Montréal, Canada), est un évêque orthodoxe, docteur en théologie, recteur de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge et professeur à l’Institut d’études supérieures en théologie orthodoxe du Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique de Chambésy et à l’Institut catholique de Paris. Élu le 2 novembre 2013 à la tête de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale (Exarchat du Patriarcat œcuménique), il a le titre d’Archevêque de Telmessos et d’Exarque du Patriarche œcuménique.

Jeunesse et sacerdoce

Né au Canada dans une famille orthodoxe originaire de Galicie (Ukraine occidentale), Ihor Getcha commence à servir au sanctuaire dès l’âge de neuf ans, d’abord comme acolyte à la cathédrale orthodoxe ukrainienne Sainte-Sophie à Montréal, puis, de 1992 à 1998, comme sous-diacre aux côtés du métropolite Basile de Winnipeg qui dirigeait le diocèse ukrainien du Patriarcat œcuménique au Canada.

C’est auprès du métropolite Basile qu’il prononce ses petits vœux monastiques (« riassophorat »), le 28 septembre 1996, en la cathédrale Sainte-Sophie à Montréal. Il reçoit à cette occasion le nom de Job en l’honneur de saint Job de Potchaïev (fêté le 28 octobre). Le lendemain, il est ordonné hiérodiacre par le métropolite Basile, en la même cathédrale. Durant ses études de théologie en France, il sert comme diacre à l’église Saint-Serge à Paris, puis à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, tout en accompagnant souvent l’archevêque Serge d’Eucarpie dans ses visites pastorales dans les paroisses de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale.

Le 27 mai 1998, il reçoit la tonsure monastique du petit habit auprès de l’archimandrite Placide (Deseille) au monastère Saint-Antoine-le-Grand à Saint-Laurent-en-Royans. Il est ordonné hiéromoine le 20 juin 2003 par l’archevêque Gabriel (de Vylder) de Comane, en l’église Saint-Serge, à Paris. Il est alors affecté comme prêtre dans cette même paroisse. Élevé au rang d’archimandrite par l’archevêque Gabriel de Comane en 2004, le père Job devient membre du Conseil de l’Archevêché la même année et le demeurera jusqu’en 2008.

En 2009, il est mis à la disposition du patriarche œcuménique Bartholomée Ier, qu’il accompagne et représente dans différentes rencontres internationales inter-orthodoxes et inter-religieuses. A partir de décembre 2011, à son retour en France, il exerce son ministère pastoral à l’église de la Sainte-Trinité à Chalette-sur-Loing.

Élévation au rang d’archevêque

Le père Job est élu au premier tour à la tête de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale lors de l’assemblée diocésaine du 1er novembre 2013.[1] [2] Le 2 novembre, le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique procède à son élection canonique et l’élève au rang d’archevêque de Telmessos.[3] [4] Il est ordonné évêque le 30 novembre, lors de la liturgie célébrée en la cathédrale patriarcale Saint-Georges du Phanar, à Istanbul, sous la présidence du patriarche œcuménique Bartholomée Ier, entouré des membres du Saint-Synode.[5] Il succède ainsi à l’archevêque Gabriel de Comane, qui avait démissionné pour raison de santé en janvier 2013.[6]

L’intronisation de Mgr Job de Telmessos s’est déroulée le 5 décembre 2013, en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky de Paris, en présence du métropolite Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, qui représentait personnellement à cette occasion le patriarche Bartholomée Ier.[7]

Formation universitaire

Après des études secondaires au Collège français de Montréal, le père Job poursuit parallèlement des études de sciences religieuses à l’Université du Manitoba et de théologie au Collège Saint-André de Winnipeg, puis à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris, où il soutient un mémoire de maîtrise en théologie en 1998.

En 2003, il soutient une thèse de doctorat conjoint à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge et à l’Institut catholique de Paris, portant sur ‘’La réforme liturgique du métropolite Cyprien de Kiev. L’introduction du typikon sabaïte dans l’office divin’’. En décembre 2012, il soutient sa thèse d’habilitation à diriger des recherches (HDR) dans le cadre du Département de théologie de l’Université de Lorraine, Plateforme de Metz.

Il parle couramment le français, l’anglais, l’ukrainien, le russe et le grec, et connaît le grec ancien, le slavon, le latin et l’hébreu.

Enseignement et fonctions académiques

Entre 2001 et 2009, le père Job enseigne l’histoire de l’Église, la théologie liturgique et les rubriques à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Il en devient le doyen en décembre 2005,[8] fonction qu’il exercera jusqu’en décembre 2007.[9] Durant l’année universitaire 2004-2005, il est chargé de cours en théologie orthodoxe à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg.

En 2009, il est élu professeur de théologie liturgique et de théologie dogmatique à l’Institut d’études supérieures e théologie orthodoxe du Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique de Chambésy, ,où il enseigne jusqu’à présent. La même année, il enseigne le droit canon en qualité de professeur invité à la Faculté de droit de l’Université Pierre Mohyla de Kiev. En 2012, il devient professeur invité à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg (Suisse). Depuis 2003, il enseigne également la théologie liturgique à l’Institut supérieur de liturgie (ISL),[10] à l’Institut supérieur d’études œcuméniques (ISEO)[11] et au Cycle des études du doctorat (CED) de l’Institut catholique de Paris.

Il participe régulièrement aux Semaines d’études liturgiques de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, aux Conférences patristiques internationales de l’Université d’Oxford et aux Conférences internationales de la Commission théologique du Patriarcat de Moscou. Membre fondateur de la Société de liturgie orientale, il est également membre de la Société de philosophie religieuse de Kiev. Il collabore régulièrement aux revues La Maison Dieu, L’année canonique, Studia Patristica, SOP, et Contacts.

Œcuménisme

De 2004 à 2008, le père Job siège au comité mixte de dialogue catholique-orthodoxe en France et, depuis 2003, dans le groupe de travail catholique-orthodoxe Saint-Irénée, dont il est un des membres fondateurs et dont il deviendra le co-président en novembre 2013.

Mis à la disposition du patriarche œcuménique Bartholomée Ier de 2009 à 2011, il l’accompagne et représente le Patriarcat dans différentes rencontres internationales inter-orthodoxes et inter-religieuses, tout au long de cette période.

Membre du Comité central du Conseil œcuménique des Églises (COE) de 2006 à 2013 du groupe de dialogue international catholique-orthodoxe Saint-Irénée et du comité mixte de dialogue catholique-orthodoxe en France, il collabore en outre régulièrement aux revues œcuméniques Irénikon et Istina.

Références

Bibliographie sélective

Ouvrages

  • The Typikon Decoded. An Explanation of Byzantine Liturgical Practice. (traduit du français par P. Meyendorff), NY : SVS Press (Orthodox Liturgy Series), 2012.
  • La réforme liturgique du métropolite Cyprien de Kiev., Cerf (Collection « Patrimoines – Orthodoxie »), 2010.
  • Le Typikon décrypté. Manuel de liturgie byzantine., Cerf (Collection « Liturgie » 18), 2009.

Articles

  • « Le patriarche dans la tradition des Églises orientales », Istina 58 (2013), p. 5-22.
  • « Célébrer et vivre la liturgie dans un monde sécularisé », Irénikon 85 (2012), p. 25-45.
  • « L’hymnographie mariale byzantine », Connaissance des Pères de l’Église 121 (2011), p. 42-61.
  • « Jean Damascène, hymnographe », Connaissance des Pères de l’Église 118 (2010), p. 34-51.
  • « La lettre encyclique patriarcale et synodale du siège de Constantinople de 1895 en réponse au concile Vatican I et au pape Léon XIII », Istina 54 (2009), p. 361-385.
  • « La primauté du patriarche œcuménique dans l’Empire ottoman », Istina 54 (2009), p. 17-28.
  • « Comment témoigner du Christ dans un monde qui ne croit pas ? », Irénikon 82 (2009), p. 33-52.
  • « Les différents acteurs de la liturgie dans le rite byzantin », Célébrer 369 (2009), p. 22-25.
  • « La figure du Précurseur dans la liturgie de l’Eglise orthodoxe », Contacts 218 (2007), p. 160-171
  • « La fréquence de la célébration et de la communion eucharistique dans la tradition byzantine », La Maison-Dieu 242 (2005), pp. 69-82.

Traductions

  • Evêque Kallistos (Ware), « L’éducation théologique selon l’Ecriture et les Pères » (traduit de l’anglais), Buisson ardent. Cahiers Saint-Silouane l’Athonite 5 (1999), pp. 73-81.
  • Patriarche œcuménique Bartholomée Ier, À la rencontre du Mystère. Comprendre le christianisme orthodoxe aujourd’hui. (traduit de l’anglais), Cerf, 2011.

Liens externes