Justin Martyr : Différence entre versions
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Version du 10 février 2010 à 16:07
St Justin le Martyr, ou St Justin le Philosophe (ou encore Justin de Naplouse) est un apologiste et martyr chrétien du IIe siècle.
Né à Flavia Neapolis, (actuelle Naplouse) entre 100 et 114, mort à Rome entre 162 et 168.
Il est fêté le 1er Juin
Eléments biographiques
Justin naquit dans les premières années du IIeme siècle, en Palestine, à Flavia Neapolis, aujourd'hui Naplouse, l'ancienne Sichem, près de Samarie. Son père, Priscos, et son grand-père, Baccheios, étaient Grecs d'origine et païens. Lui-même fut élevé dans le paganisme.
Il fut en effet un vrai philosophe, de tendances et de goûts comme de profession et de costume; un philosophe qui, d'abord païen, se convertit au christianisme, mais qui, après sa conversion et jusqu'à son martyre, resta philosophe.
Grand travailleur, d'esprit ouvert et curieux, le jeune Justin se passionna pour la philosophie. Il raconte, dans le Dialogue avec Tryphon, comment il suivit successivement les leçons de plusieurs maîtres, appartenant aux écoles les plus diverses. Il fut séduit surtout par l'enseignement des platoniciens ; mais, là encore, il ne trouvait pas toute la vérité qu'il cherchait.
Entre temps, il eut l'occasion d'assister à des scènes de martyre ; il fut très ému par ce spectacle et très frappé de l'héroïsme des chrétiens. Un jour, il rencontra un vieillard, qui lui vanta et lui expliqua la religion du Christ. Le jeune philosophe se mit à lire et à étudier les livres sacrés du christianisme, qui produisirent sur lui une grande impression. Enfin, vers 130, étant à Ephèse, il se convertit. Il avait alors environ trente ans. Devenu chrétien, et chrétien très ardent, il ne renonça pas pour cela à la philosophie, ni au costume et à la vie nomade des philosophes. Il parcourut le monde, à la façon des sophistes de cette époque, prêchant sa foi, la doctrine du Christ, la présentant comme la seule conforme à la raison. Il finit par arriver à Rome, où il fit un premier séjour, sur lequel nous sommes mal renseignés.
Il y revint un peu plus tard, et, cette fois, s'y fixa. Là, quoique simple laïque, il avait groupé autour de lui comme une école de disciples volontaires. Son enseignement ne fut pas du goût de tous ses "confrères" philosophes. On lui chercha querelle à ce propos : il eut à soutenir de très vives polémiques, souvent d'un tour personnel, contre plusieurs philosophes, surtout contre Crescens le Cynique. Apôtre batailleur, champion hardi du christianisme, auteur fécond, Justin avait composé une dizaine d'ouvrages : des livres de controverse, des apologies, un grand traité contre les hérétiques. La plupart de ces ouvrages sont perdus, et connus seulement par quelques fragments ou par divers témoignages.
Crescens, à bout d'arguments, l'avait plus d'une fois menacé de le dénoncer comme chrétien. Justin lui-même déclare, dans sa seconde Apologie, qu'il s'attend à ce dénouement de leurs polémiques On a supposé que Crescens avait tenu parole ; mais nous n'en avons pas la preuve. Les Actes du martyre qui relatent sa mort (et sont considérés comme authentiques) disent seulement que, pendant une persécution, on arrêta Justin avec six autres chrétiens sous la préfecture de Junius Rusticus, c'est-à-dire entre 163 et 167.
La mémoire de St Justin et de ses compagnons de martyre est fêtée le 1er juin
Ses oeuvres
Parmi les œuvres attribuées à saint Justin qui sont parvenues jusqu'à nous, trois seulement sont certainement authentiques :
- Apologie en faveur des chrétiens adressée à Antonin le Pieux (Ἀπολογία ὑπὲρ Χριστιανων πρὸς Ἀντονῖνον τὸν εὐσεβῆ)
- Apologie en faveur des chrétiens adressée au Sénat Romain (Ἀντολογία ὑπερ Χριστιανῶν πρὸς τὴν Ῥωμαίων σύγκλητον)
- le Dialogue avec le Juif Tryphon, (Πρὸσ Τρύφωνα ἰουδαῖον διάλογος).
Beaucoup d'autres écrits ne sont pas parvenus jusqu'à nous. Nous savons par lui-même (Apol., I, xxvi) qu'il avait composé un ouvrage contre les hérésies : Σύνταγμα κατὰ πασῶν τῶν γεγενημένων αἱρέσεων. Saint Irénée cite (IV, vi, 2) un Σύταγμα πρὸς Μαρκίωνα; Tatien (18) un Λόγος πρὸς Ἕλληνας. Eusèbe (IV, xviii) fait mention de ce dernier ouvrage, ainsi que de plusieurs autres, également perdus : Ἔλεγκος πρὸς Ἕλληνας; Περί θεοῦ μοναρχμιας; Ψάλτης; Περὶ ψυχῆς.
Plusieurs autres ouvrages portent le nom de saint Justin, mais ne sont pas de lui. On rejette généralement comme apocryphes le Discours aux Gentils, l'Exhortation aux Gentils, et le De Monarchia. Au reste, il n'est pas impossible que même des écrits attribués par Eusèbe à saint Justin ne soient pas authentiques.
Pensée de St Justin
Les œuvres de saint Justin sont d'un philosophe autant que d'un théologien. Élevé dans les spéculations du Platonisme, il est le premier à avoir tenté un essai de conciliation entre la philosophie et le christianisme. A ses yeux, la vérité est une : elle a pour source unique le Verbe divin. Le Verbe répandu dans le monde (λόγος σπερματικός) s'est révélé partiellement aux sages de l'antiquité, Socrate, Héraclite et les autres, qui furent chrétiens sans le savoir. Plus tard, le Logos se révéla complètement, quand il s'incarna dans la personne du Christ. La doctrine chrétienne n'est pas la négation, mais l'expression la plus haute de la philosophie rationnelle. Aussi philosophes et chrétiens s'accordent- ils dans leurs enseignements sur Dieu, l'âme, la vertu, l'immortalité. Il n'est donc pas étonnant qu'ils aient les mêmes ennemis, les démons, dont la haine poursuivit Socrate, comme elle poursuit les fidèles du Christ. Cette approche des rapports entre la philosophie et la théologie chrétienne s'expliquent d'autant plus facilement que, d'après saint Justin, les écrivains de l'antiquité sont postérieurs à Moïse et doivent aux Livres Saints la plupart des vérités qu'ils ont exprimées.