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− | L''''acathiste''' est un [[hymne]] de louange | + | L''''acathiste''' est un [[hymne]] de louange adressé à [[Dieu]], à la [[Vierge Marie]] ou à un [[saint]]. |
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− | Le premier acathiste est l'[[Hymne acathiste à la Mère de Dieu]], qui fut composé en guise de | + | Le premier acathiste est l'[[Hymne acathiste à la Mère de Dieu]], qui fut composé en guise de remerciement pour la protection que la Mère de Dieu offrit à la ville de [[Constantinople]], lors de son siège en 626 (VIIe siècle). La ville était prise d'assaut par les Avares alors que l'empereur byzantin [[Héraclius]] était parti en guerre contre les Perses. Tandis que les quelques forces grecques présentes organisaient leur défense, le [[patriarche]] Serge implora la protection de la Mère de Dieu (Vierge ''Hodighitria'' / {{Lang-el|Ὀδηγήτρια}}))<ref>La Vierge ''Hodighitria'' est celle « ''qui guide'' ».</ref>. Ils firent une procession avec son [[icône]]. La bataille fut gagnée miraculeusement. |
− | Bien que la date de composition de cet hymne et | + | Bien que la date de composition de cet hymne et son auteur soient inconnus, E. Peretto avance qu'il est probablement composé entre 677 et 718<ref>Cf. E. Peretto, art. « Acathiste », ''DECA'', t. 1, Paris (1990), pp. 16-17.</ref>. |
− | On le chante à l'[[église]] pendant le [[Grand Carême]], le samedi de la 5<sup>ème</sup> semaine du [[Triode]] (ce samedi est souvent | + | On le chante à l'[[église]] pendant le [[Grand Carême]], le samedi de la 5<sup>ème</sup> semaine du [[Triode]] (ce samedi est souvent appelé le "Samedi de l'Acathiste"). Il est composé de 24 strophes - douze ''kontakia'' ({{Lang-el|κοντάκια}})<ref>Un ''kontakion'' est un court tropaire contenant un abrégé de la fête du jour.</ref> et douze ''oikoi'' ({{Lang-el|οἴκοι}})<ref>Un ''oikos'' désigne une des strophes d'un kontakion.</ref> - qui donne un acrostiche, procédé poétique souvent utilisé par l'[[hymnographie]] byzantine. |
:« Et le peuple reconnaissant de Constantinople, rendant grâces à la Mère de Dieu, lui chanta un hymne toute la nuit, sans s’asseoir (Acathiste), puisqu’elle n’avait pas cessé elle-même de veiller sur eux et qu’avec une surnaturelle puissance elle avait remporté la victoire sur les ennemis. Depuis lors, en souvenir de ce prodige si grand et surnaturel, l’Église a pris l’habitude de consacrer cette fête à la Mère de Dieu, en ce temps de l’année où elle donna la victoire. Et on l’appelle Acathiste, puisque c’est debout qu’elle fut alors célébrée par le clergé de la ville et par tout le peuple. » <ref>''Triode de Carême'', éd. Diaconie Apostolique.</ref> | :« Et le peuple reconnaissant de Constantinople, rendant grâces à la Mère de Dieu, lui chanta un hymne toute la nuit, sans s’asseoir (Acathiste), puisqu’elle n’avait pas cessé elle-même de veiller sur eux et qu’avec une surnaturelle puissance elle avait remporté la victoire sur les ennemis. Depuis lors, en souvenir de ce prodige si grand et surnaturel, l’Église a pris l’habitude de consacrer cette fête à la Mère de Dieu, en ce temps de l’année où elle donna la victoire. Et on l’appelle Acathiste, puisque c’est debout qu’elle fut alors célébrée par le clergé de la ville et par tout le peuple. » <ref>''Triode de Carême'', éd. Diaconie Apostolique.</ref> | ||
− | Le succès que cet hymne a connu auprès des fidèles a fait que de nombreux autres acathistes ont été écrits, en honneur de | + | Le succès que cet hymne a connu auprès des fidèles a fait que de nombreux autres acathistes ont été écrits, en l'honneur de différents saints. Ces acathistes se chantent lors de la commémoraison des saints respectifs. |
==Bibliographie== | ==Bibliographie== | ||
− | * (fr) E. Peretto, art. "Acathiste", ''DECA'', t. 1, Paris (1990), pp. 16-17 | + | * (fr) E. Peretto, art. "Acathiste", ''DECA'', t. 1, Paris (1990), pp. 16-17. |
* (fr) Léon Clugnet, ''Dictionnaire grec-français des noms liturgiques en usage dans l'Église grecque'', Paris, 1895. | * (fr) Léon Clugnet, ''Dictionnaire grec-français des noms liturgiques en usage dans l'Église grecque'', Paris, 1895. | ||
* (fr) Martine Roty, ''Dictionnaire russe-français des termes en usage dans l'Église russe'' (troisième édition revue et augmentée), Institut d'Études Slaves, Paris, 1992. | * (fr) Martine Roty, ''Dictionnaire russe-français des termes en usage dans l'Église russe'' (troisième édition revue et augmentée), Institut d'Études Slaves, Paris, 1992. | ||
− | * (ro) Preot Prof. Dr. Ene Branişte, ''Liturgica generală'', Bucureşti, 1993, p. 719 - 720 | + | * (ro) Preot Prof. Dr. Ene Branişte, ''Liturgica generală'', Bucureşti, 1993, p. 719 - 720. |
− | * (ro) Ene Branişte, art. "Acatistier", în: ''Dicţionar enciclopedic de cunoştinţe religioase'', Caransebeş, 2001, p. 19 | + | * (ro) Ene Branişte, art. "Acatistier", în: ''Dicţionar enciclopedic de cunoştinţe religioase'', Caransebeş, 2001, p. 19. |
− | * (ro) Pr. D. Buzatu, "Imnele-acatist întîlnite la români", în : ''Mitropolia Olteniei'', 1967, nr.11-12 | + | * (ro) Pr. D. Buzatu, "Imnele-acatist întîlnite la români", în : ''Mitropolia Olteniei'', 1967, nr.11-12. |
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Version du 14 novembre 2016 à 17:09
L'acathiste est un hymne de louange adressé à Dieu, à la Vierge Marie ou à un saint.
Le terme provient du grec: ἀκάθιστος, qui se compose d'un a privatif ajouté au verbe grec: καθίζω, s'asseoir, et signifie que pendant cette prière on ne s'assoit pas, mais on reste debout.
Histoire
Le premier acathiste est l'Hymne acathiste à la Mère de Dieu, qui fut composé en guise de remerciement pour la protection que la Mère de Dieu offrit à la ville de Constantinople, lors de son siège en 626 (VIIe siècle). La ville était prise d'assaut par les Avares alors que l'empereur byzantin Héraclius était parti en guerre contre les Perses. Tandis que les quelques forces grecques présentes organisaient leur défense, le patriarche Serge implora la protection de la Mère de Dieu (Vierge Hodighitria / grec: Ὀδηγήτρια))[1]. Ils firent une procession avec son icône. La bataille fut gagnée miraculeusement.
Bien que la date de composition de cet hymne et son auteur soient inconnus, E. Peretto avance qu'il est probablement composé entre 677 et 718[2].
On le chante à l'église pendant le Grand Carême, le samedi de la 5ème semaine du Triode (ce samedi est souvent appelé le "Samedi de l'Acathiste"). Il est composé de 24 strophes - douze kontakia (grec: κοντάκια)[3] et douze oikoi (grec: οἴκοι)[4] - qui donne un acrostiche, procédé poétique souvent utilisé par l'hymnographie byzantine.
- « Et le peuple reconnaissant de Constantinople, rendant grâces à la Mère de Dieu, lui chanta un hymne toute la nuit, sans s’asseoir (Acathiste), puisqu’elle n’avait pas cessé elle-même de veiller sur eux et qu’avec une surnaturelle puissance elle avait remporté la victoire sur les ennemis. Depuis lors, en souvenir de ce prodige si grand et surnaturel, l’Église a pris l’habitude de consacrer cette fête à la Mère de Dieu, en ce temps de l’année où elle donna la victoire. Et on l’appelle Acathiste, puisque c’est debout qu’elle fut alors célébrée par le clergé de la ville et par tout le peuple. » [5]
Le succès que cet hymne a connu auprès des fidèles a fait que de nombreux autres acathistes ont été écrits, en l'honneur de différents saints. Ces acathistes se chantent lors de la commémoraison des saints respectifs.
Bibliographie
- (fr) E. Peretto, art. "Acathiste", DECA, t. 1, Paris (1990), pp. 16-17.
- (fr) Léon Clugnet, Dictionnaire grec-français des noms liturgiques en usage dans l'Église grecque, Paris, 1895.
- (fr) Martine Roty, Dictionnaire russe-français des termes en usage dans l'Église russe (troisième édition revue et augmentée), Institut d'Études Slaves, Paris, 1992.
- (ro) Preot Prof. Dr. Ene Branişte, Liturgica generală, Bucureşti, 1993, p. 719 - 720.
- (ro) Ene Branişte, art. "Acatistier", în: Dicţionar enciclopedic de cunoştinţe religioase, Caransebeş, 2001, p. 19.
- (ro) Pr. D. Buzatu, "Imnele-acatist întîlnite la români", în : Mitropolia Olteniei, 1967, nr.11-12.