Agneau (liturgie)
L'Agneau est un morceau de pain, en forme de cube ou de parallélépipède, découpé par le prêtre au cours de la proscomédie (ou prothèse, rite de préparation) dans le pain d’offrande principal, et qui se transforme, dans le cadre de la Divine Liturgie, en Corps du Christ. L’Agneau est donc, à proprement parler, le pain de la communion, et lui seul se transforme en Corps du Christ au moment de l’épiclèse.
Préparation de l’Agneau
Sur chaque pain d’offrande se trouve une ou plusieurs empreintes, obtenues par le sceau appliqué par ceux qui ont préparé le pain.
Pendant la proscomédie, le prêtre choisit le pain dont l’empreinte lui paraît la meilleure (les lettres apparaissent clairement, il est bien levé de sorte qu’il peut être bien découpé, il ne comporte pas de bulles d'air etc.), et il le signe de la Croix par trois fois avec la lance, en disant: "En mémoire de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ".
L’empreinte principale a une forme carrée. Ce carré comporte à son tour quatre carrés, portant respectivement l’inscription IC-XC NI-KA (en grec: "Jésus Christ est vainqueur"), de la façon suivante:
- IC (= Jésus), en haut, à gauche;
- XC (= Christ), en haut, à droite;
- NI + KA (en bas; en grec νικά - "est vainqueur")
Le prêtre, citant les versets de la Bible, au livre d’Isaïe, chapitre 53, découpe l’Agneau sous la forme d’un cube ou d’un parallélépipède, au milieu du pain. Ces gestes sont accomplis, non sur la patène elle-même, mais sur une planche ou un plat en bois.
Il commence par inciser profondément le côté gauche du pain, c’est-à-dire le long de IC et NI, en disant: "Comme une brebis, Il a été mené à l’immolation". Il fait une deuxième incision sur le côté droit, à droite de XC et KA, en disant: "Et comme un agneau sans tache, muet devant celui qui le tond, ainsi Il n’ouvre pas la bouche". Ensuite a lieu un troisième incision, sur le bord supérieur, le long de IC et XC, accompagnée des mots: "Dans son humilité, son jugement a été rendu". La quatrième incision est faite en bas, le long de NI et KA, avec les mots: "Qui racontera sa génération?". Ensuite, le prêtre fait une incision horizontale sous le pain, à angle droit par rapport aux incisions précédentes, et détache ainsi l’agneau du pain, en disant: "Car sa vie a été enlevée de la terre".
Le prêtre prend l’Agneau dans sa main, le retourne le sceau en bas, et la base en haut, et le pose ainsi sur la patène. Puis, au moyen de la lance, il y fait une entaille, sans inciser complètement, de façon à faire apparaître quatre parties dans l’Agneau, sans les séparer toutefois, et sans qu’elles se rompent une fois l’Agneau installé sur la patène après la préparation. Ainsi l’Agneau sera entaillé d’une croix en quelque sorte incrustée. Le prêtre place ainsi l’Agneau au milieu ou en haut de la patène, le sceau tourné vers le haut. En perçant le côté droit de l’Agneau (face à lui) de la pointe de la lance, le prêtre dit la première partie du verset 10 du chapitre 10 de l’évangile selon saint Jean: "L’un des soldats lui perça le côté de sa lance". Ensuite il verse simultanément le vin et un peu d’eau dans le calice, en disant: "Il en jaillit du sang et de l’eau et celui qui l’a vu en rend témoignage et son témoignage est digne de foi".
La proscomédie étant terminée, la patène et le calice seront apportés sur la sainte table de l'autel lors de la procéssion de la grande entrée avec les dons.