7e Concile œcuménique

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Le 7e Concile œcuménique, fut réuni à Nicée (province de Bytinie, en Asie Mineure) entre le 24 septembre et le 13 octombre 787, sous l'impulsion de l'Impératrice Irène. Connu aussi sous le nom de Concile de Nicée II, ce synode œcuménique a rassemblé 350 d'évêques orthodoxes[1], a été présidé par saint Tarase (commémoré le 25 février), patriarche de Constantinople à l'époque, a condamné l'iconoclasme comme hérésie et a rétabli le culte des saints icônes. Ce concile a été le dernier de dites sept conciles œcuméniques. L'Église fête chaque année le 11 octobre, les Pères du 7e concile œcuménique.

La controverse iconoclaste

Le concile Nicée-II mit fin à la première persécution iconoclaste. Celle-ci avait été imposée par un décret du pouvoir politique. Elle avait été conduite par le pouvoir impérial sous Léon III l'Isaurien de 726 à 741 puis, sous Constantin V, de 741 à 775. Ce mouvement d'État émettait la prétention de combattre le caractère idolâtre, chez certains croyants, de la vénération des saintes images. En réalité il visait l'influence de la spiritualité monastique et l'indépendance de l'Église.

Le mouvement iconoclaste reprit quelque temps, après et malgré les décisions du 7e Concile, de 813 à 820 sous le règne de Léon V l'Arménien. Il ne sera définitivement vaincu qu'en 843 grâce aux interventions du patriarche de Constantinople et de l'impératrice Théodora.

C'est ce dernier événement, triomphe de l'orthodoxie, que l'on commémore au deuxième dimanche du Grand Carême.

Le concile de 787 a réuni 350 pères dont 136 moines. 17 hiérarques qui avaient pactisé avec l'hérésie s'y rallièrent, après qu'eut été déposé le patriarche imposé par les iconoclastes.

On doit souligner que les défenseurs des images représentaient, aussi, l'humanisme chrétien et la renaissance de la culture face à des esprits totalitaires qui allaient jusqu'à définir la peinture comme un "art maudit", à l'instar des musulmans.

Le bastion de la résistance orthodoxe était représenté par le monastère du Stoudion et par l'Université de Constantinople. Leur victoire donna le signal d'un essor considérable de la civilisation byzantine, qui rayonnera de la sorte dans tous les domaines, tant spirituels que matériels du IXe au XIIIe siècle, tenant tête à l'islam, évangélisant les Slaves, etc jusqu'au pillage de la Ville dont s'était emparée traîtreusement la Quatrième "Croisade" en 1204.

À noter parmi les défenseurs de l'orthodoxie saint Jean Damascène saint Germain de Constantinople, et Théodore Stoudite (759-826).

Constitutions conciliaires

Deux constitutions conciliaires très importantes fixent la Foi orthodoxe dans sa pureté.

1° Définition concernant les saintes images

"plus on les voit, grâce à leur représentation par l'image, plus en contemplant leurs images on est amené se rappeler et à aimer les modèles originaux et à leur donner salutations et respectueuse vénération - non pas l'adoration véritable propre à notre foi, qui convient à la nature divine seule"

Les pères citent Basile de Césarée : "l'honneur rendu à l'image s'en va au modèle original" car celui qui vénère l'image vénère en elle la personne de celui qu'elle représente. S'appuyant sur la tradition de l'Église, sur saint Paul [2 Co 2,17 et 2 Th 2,15] ainsi nous chantons prophétiquement les hymnes célébrant la victoire de l'Église"

Le concile conclut avec la prophétie : « Réjouis-toi, fille de Sion, élève la voix, fille de Jérusalem, réjouis-toi et jubile de tout ton cœur le Seigneur a fait disparaître autour de toi les injustices de tes adversaires, tu es délivrée de la main de tes ennemis ; le Seigneur est roi au milieu de toi; tu ne verras plus le malheur» et la paix sera sur toi pour toujours » [So 3,14 selon la Septante]

- et il décrète : "Ceux qui osent penser ou enseigner autrement, ou à la suite des hérétiques maudits mépriser les traditions de l'Église et imaginer quelque nouveauté, ou rejeter un des objets consacrés offerts à l'Église, évangiles, représentations de la croix, tableau ou saintes reliques d'un martyr ou imaginer de tortueuses et fourbes manœuvres pour renverser quelque chose dans les légitimes traditions de l'Église universelle ou encore faire servir à des usages profanes les objets sacrés ou les saints monastères tous ceux-là, s'ils sont évêques ou clercs, nous ordonnons de les déposer s'ils sont moines ou, s'ils sont laïcs, de les exclure de la communion."

2° Une autre disposition, au moins aussi capitale pour l'esprit du Droit canon, fut arrêtée par Nicée-II.

Tenant compte de l'expérience douloureuse de l'immixtion du pouvoir d'État [ce qu'on a appelé le "césaropapisme"] le concile réitère l'Évangile bien connu "Rendez à César ce qui est à César, rendez à Dieu ce qui est à Dieu",

Nicée-II proclame ainsi : "Toute élection d'un évêque, d'un prêtre ou d'un diacre faite par des princes demeure nulle, selon le canon [Canon des apôtres 30] qui dit "Si un évêque recourant à des princes séculiers entre par eux en possession d'une église, qu'il soit déposé, et que soient excommuniés tous ceux qui acceptent sa communion."

Voir aussi

Notes

  1. A ces 350 de Saints Pères se sont joint à la fin du concile autre 17 hiérarques, qui ont abjuré l'hérésie iconoclaste.