Semaine des laitages
Dans le calendrier liturgique orthodoxe, la Semaine des laitages ou Maslenitsa (sl: Ма́сленица - la Semaine du beurre), ou La semaine des crêpes est la semaine précédant le début du Grand Carême, donc sept semaines avant Pâques. Elle correspond plus au moins au Carnaval occidental qui a pour dernier jour le (Mardi Gras). Mais dans la tradition orthodoxe la semaine des laitages finit le Dimanche et le Carême commence le lundi. En plus, entre la date des Pâques célébrée dans l’Église Orthodoxe et les Églises occidentales (catholique et protestantes) il y a en général des décalages.
Sommaire
Pratiques
La semaine des laitages est la dernière semaine avant le début du Grand Carême. Durant cette semaine, les chrétiens orthodoxes ne mangent déja plus de viande, ce qu’il fait qu’elle soit appelée parfois la "semaine de l’abstention de viande" (ru: мясопустная неделя). Après le début du Grand Carême, on ne mangera plus de viande, de poisson, de laitages et d’oeufs. Les orthodoxes s’efforcent aussi à s’abstenir de tout ce qui pourrait les distraire de la vie spirituelle, comme les fêtes, la danse, la musique profane etc. La semaine des laitages offre donc aux chrétiens une dernière chance de goûter du fromage, du lait, des oeufs etc. et de donner cours à ces activités sociales qui ne seront plus idoines pour la période de prière intense, de sobriété et d’introspection de la saison du Carême.
Significations liturgiques
Le début du Grand Carême est traditionnellement lié au début du printemps, association qu’on retrouve dans le Triode (le livre liturgique comprenant les hymnes pour la période du Carême). Les hymnes parlent du "Printemps de Carême," lien naturel, car dans les régions tempérées de l’hémisphère du Nord le Carême est placé toujours dans cette saison. Les services religieus de la Semaine des laitages ressemblent beaucoup à ceux du Grand Carême, mais ils sont un peu moins longs. C’est aussi durant cette semaine qu’on commence à dire la Prière de Saint Ephrem le Syrien, et le mercredi et le vendredi de cette semaine on ne célèbre pas de Liturgie, comme pour les jours habituels de la semaine du Grand Carême). Cette semaine nous introduit donc directement dans l’atmosphère liturgique du Carême.
Dimanche du pardon
- Voir l’article principal sur le Dimanche du Pardon.
Le dernier jour de la Semaine des laitages est consacré à l’expulsion d’Adam du Paradis. Il est connu aussi comme le "Dimanche du Pardon", évoquant notre désir d’obtenir le pardon de Dieu, désir qui se trouve au coeur du Grand Carême. Aux Vêpres du Dimanche soir, les fidèles se demandent tous pardon l’un à l’autre, pour commencer le Grand Carême en paix.
Le Dimanche du pardon est connu aussi comme le Dimanche des laitages, car il est le dernier jour où l’on peut consommer des laitages et des oeufs avant le Pâques. De même, on ne mangera plus de poisson, sauf pour les fêtes de l’Annonciation et des Rameaux. L’huile d’olives (ou autre) et les boissons alcooliques ne sont pas permis, eux non plus (sauf le samedi, le dimanche, et les jours de fête). Le début solennel du Grand Carême se fait ce soir du Dimanche du pardon, aux vêpres qui marquent le début du nouveau jour liturgique, le Lundi pur.
Traditions russes
Dans la tradition russe, l’élément spécifique de la semaine des laitages seront les "blini" (espèce de crêpes russes). Rondes, dorées, les "blini" sont faites de ces nourritures grasses qui sont encore permises par la tradition pendant cette semaine: du beurre, des oeufs et du lait.
Durant la semaine des laitages on organise aussi des bals masqués, des batailles de boules de neige, des courses de traîneaux ou de luges etc. Dans certaines régions, des activités spécifiques sont prévues pour chaque jour de la semaine: un jour pour les courses de traîneaux, un jour pour visiter ses beaux-parents, un autres pour visiter ses parrains etc. La mascote de la célébration est en genéral une figure en pailles, Dame Maslenitsa, vêtue de couleurs gaies, jadis connue comme la Kostroma.
À la fin des célébrations, le dimanche soir, on enlève à la Dame Maslenitsa sa parure et elle est brûlée sur un bûcher avec tous les restes des blinis qui n’ont pas été consommés. Les cendres sont ensevelis sous la neige (pour "fertiliser la récolte").
À l’époque de l’Union Soviétique, les fêtes de la Maslenitsa ont été supprimées avec le reste des fêtes religieuses. Elles ont été reprises durant la période de la Perestroika (dernière moitié des années 1980).
Dans plusieurs pays où il y a beaucoup d’immigrants d d’origine russe, on voit dans la Maslenitsa une bonne occasion pour célébrer la culture russe, mais dans ce cas-là les célébrations sont réduites à un seul jour ne coïncident pas toujours avec la date des célébrations religieuses.