Césaire d'Arles : Différence entre versions

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Saint '''Césaire d'Arles''', né vers 470 à Chalon-sur-Saône et décédé le [[26 août]] 542 à Arles, fut [[archevêque]] d’Arles de décembre 502 jusqu'à sa mort; il est honoré le [[26 août]]<ref>[http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1740/Saint-Cesaire-d-Arles.html Nominis : Saint Césaire d'Arles]</ref>.
Saint '''Césaire d'Arles''', né vers [[470]] à [[Chalon-sur-Saône]] et décédé le [[26août]] 542 à Arles, fut [[Archevêché d'Arles|archevêque d’Arles]] de décembre [[502]] jusqu'à sa mort; il est honoré le [[26 août]]<ref>[http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1740/Saint-Cesaire-d-Arles.html Nominis : Saint Césaire d'Arles]</ref>.
 
  
 
==Biographie==
 
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===Sa jeunesse===
 
===Sa jeunesse===
Né en territoire burgonde de parents [[chrétien]]s et probablement gallo-romains, Césaire est reçu comme clerc, à l'âge dix-huit ans, dans sa ville natale par l'évêque Silvestre (484-526). Il devient ensuite moine au [[monastère de Lérins]] à l'âge de 20 ans; il y est l'élève de [[Julianus Pomerius|Julien Pomère]].  
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Né en territoire burgonde de parents [[chrétien]]s et probablement gallo-romains, Césaire est reçu comme [[clerc]], à l'âge dix-huit ans, dans sa ville natale par l'[[évêque]] Silvestre (484-526). Il devient ensuite [[moine]] au [[monastère de Lérins]] à l'âge de 20 ans; il y est l'élève de [[Julianus Pomerius|Julien Pomère]].  
  
Obligé de sortir de Lérins en raison de l'état de sa santé, il s'établit à [[Arles]], où l'[[évêque]] [[Eon d'Arles|Eone]], avec qui il est apparenté, l'ordonne [[diacre]], puis [[Prêtre catholique|prêtre]] en [[499]], et lui confie la direction d'un [[monastère]] situé en face de la cité, soit à [[Trinquetaille]], soit sur une île du Rhône (probablement l'[[Île de la Cappe (Arles)|île de la Cappe]]). C'est dans ces circonstances qu'il rédige la ''Regula ad monachos''.
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Obligé de sortir de Lérins en raison de l'état de sa santé, il s'établit à [[Arles]], où l'évêque [[Eon d'Arles|Eone]], avec qui il est apparenté, l'ordonne [[diacre]], puis [[prêtre]] en 499, et lui confie la direction d'un [[monastère]] situé en face de la cité, soit à Trinquetaille, soit sur une île du Rhône (probablement l'île de la Cappe). C'est dans ces circonstances qu'il rédige la ''Regula ad monachos''.
  
 
===Évêque d'Arles===
 
===Évêque d'Arles===
[[File:Le concile d'Agde en 506.svg|thumb|Participants au concile d'Agde présidé par Césaire]]
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Après la mort d'Eone<ref>Ce point est discuté, notamment par William E. Klingshirn - ''Caesarius of Arles : The Making of a Christian Community in Late Antique Gaul'' - Cambridge University Press, 1994 – ISBN 0521528526, pages 84 et suivantes  
Après la mort d'Eone<ref> Ce point est discuté, notamment par William E. Klingshirn - ''Caesarius of Arles : The Making of a Christian Community in Late Antique Gaul'' - Cambridge University Press, 1994 – {{ISBN|0521528526}}, pages 84 et suivantes  
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[http://books.google.fr/books?id=W26Akd4ep10C&pg=PA86&lpg=PA86&dq=Presaius+arles&source=web&ots=sWkKXnFQoq&sig=DoEazgN-Frk_YHHos8Xz35LYaSo&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=2&ct=result#PPA84,M1 ici] qui place [[Johannes d'Arles|Johannes]] entre Eon et Césaire.</ref> en 501 ou 502, il devient évêque d'Arles probablement en décembre 502, mais continue à vivre comme un moine, exigeant que le [[clergé]] soit exemplaire. Suspect aux rois ariens wisigoths (Alaric II jusqu'en 507) et ostrogoths ([[Théodoric le Grand|Théodoric]] et ses successeurs), il doit se justifier à Bordeaux en 505 et à [[Ravenne]] en 513<ref>A la fin août ou début septembre 513, il est assigné à comparaître à Ravenne devant Théodoric II, par [[Gemellus]], le [[Vicaire]] qui réside à Arles. Cf. Malnory, Arthur. ''Saint Césaire, évêque d'Arles'', page 101 [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k330725/f135.table ici].</ref>, mais gagne à deux reprises la confiance du roi.
[http://books.google.fr/books?id=W26Akd4ep10C&pg=PA86&lpg=PA86&dq=Presaius+arles&source=web&ots=sWkKXnFQoq&sig=DoEazgN-Frk_YHHos8Xz35LYaSo&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=2&ct=result#PPA84,M1 ici] qui place [[Johannes d'Arles|Johannes]] entre Eon et Césaire.</ref> en [[501]] ou [[502]], il devient évêque d'Arles probablement en décembre 502, mais continue à vivre comme un [[moine]], exigeant que le [[clergé]] soit exemplaire. Suspect aux rois ariens [[wisigoths]] ([[Alaric II]] jusqu'en [[507]]) et [[ostrogoths]] ([[Théodoric le Grand|Théodoric]] et ses successeurs), il doit se justifier à [[Bordeaux]] en [[505]] et à [[Ravenne]] en [[513]]<ref> A la fin août ou début septembre [[513]], il est assigné à comparaître à [[Ravenne]] devant [[Théodoric II]], par [[Gemellus]], le Vicaire qui réside à Arles. Cf. Malnory, Arthur. ''Saint Césaire, évêque d'Arles'', page 101 [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k330725/f135.table ici].</ref>, mais gagne à deux reprises la confiance du roi.  
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En 506 il préside le [[concile d'Agde]] dont il a préparé les travaux et suggéré les décisions. C'est également en 513 qu'il fonde, aux Alyscamps, le premier monastère de femmes, transféré à l'intérieur des murs d'Arles en 524 et appelé ''[[Abbaye Saint-Césaire (Arles)|monastère Saint-Jean]]''. Il rédige pour ce monastère la ''Regula ad virgines'', qui sera par la suite adoptée entre autres par [[Sainte Radegonde]] pour son monastère de [[Poitiers]].
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Nommé vicaire du Siège apostolique pour la [[Gaule]] et l'[[Espagne]] en 514<ref>Il reçoit le ''pallium'' en 513. De retour en Gaule, il a des démêlés avec l'évêque d'Aix au sujet des droits de l'église d'Arles. Césaire charge l'[[abbé]] Aegidius et le [[prêtre]] Messin d'aller les défendre à Rome; en juin 514, Symmaque déclare que l'archevêque d'Arles sera vicaire apostolique en Gaule et en Espagne</ref>, il convoque et préside plusieurs [[concile]]s, celui d'Arles en 524<ref>Louis de Mas Latrie - ''Chronologie historique des papes, des conciles généraux et des conciles des Gaules et de France'' – 1836 - page 324 
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En [[506]] il préside le [[concile d'Agde]] dont il a préparé les travaux et suggéré les décisions. C'est également en 513 qu'il fonde, aux [[Alyscamps]], le premier monastère de femmes, transféré à l'intérieur des murs d'Arles en [[524]] et appelé ''[[Abbaye Saint-Césaire (Arles)|monastère Saint-Jean]]''. Il rédige pour ce monastère la ''Regula ad virgines'', qui sera par la suite adoptée entre autres par [[sainte-Radegonde]] pour son monastère de [[Poitiers]].  
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Après l'annexion de la Provence par les Francs en 536, les relations entre l'archevêque et la royauté chrétienne deviennent très chaleureuses. Ainsi en 540, un acte de donation de [[Childebert]], fils de Clovis donne les pècheries situées au Sud de l'étang de Caronte probablement l'actuel quartier de Jonquières à Césaire. Les Archevêques d'Arles deviennent d'importants propriétaires terriens de la région.
  
Nommé vicaire du Siège apostolique pour la [[Gaule]] et l'[[Espagne]] en [[514]]<ref> Il reçoit le ''pallium'' en [[513]]. De retour en Gaule, il a des démêlés avec l'évêque d'Aix au sujet des droits de l'église d'Arles. Césaire charge l'abbé Aegidius et le prêtre Messin d'aller les défendre à Rome; en juin 514, Symmaque déclare que l'archevêque d'Arles sera vicaire apostolique en Gaule et en Espagne</ref>, il convoque et préside plusieurs [[concile]]s, celui d'Arles en [[524]]<ref> [[Louis de Mas Latrie|Louis Mas Latrie]] - ''Chronologie historique des papes, des conciles généraux et des conciles des Gaules et de France'' – 1836 - page 324 
 
[http://books.google.fr/books?id=3R9MAAAAMAAJ&pg=RA1-PA324&lpg=RA1-PA324&dq=concile+de+paris+555&source=bl&ots=QDavIumHwH&sig=ErOsHR9keF4YjxklBUXGw7MEJE0&hl=fr&ei=zeRuSpfXJdHRjAfM-dmRBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7 ici]</ref>, de [[Carpentras]] en [[527]], de [[Vaison-la-Romaine|Vaison]] en [[529]] et le deuxième concile d'[[Orange (Vaucluse)|Orange]] en [[529]], sans doute le plus important, qui condamne le [[semi-pélagianisme]] et donne une formulation théologique de la grâce telle qu'elle avait été prônée par [[Augustin d'Hippone|Augustin]], contre ceux qui, comme [[Jean Cassien]], donnaient un rôle plus important au libre arbitre. Les conciles de [[Valence (Drôme)|Valence]] (en [[530]]), d'[[Orléans]] (en [[533]], [[538]] et [[541]]) auxquels il n'assiste pas, et celui de [[Clairmont (ville)|Clermont]] (en [[535]]), où il se rend, adoptent ses idées.
 
  
Après l'annexion de la Provence par les Francs en [[536]], les relations entre l'archevêque et la royauté chrétienne deviennent très chaleureuses. Ainsi en [[540]], un acte de donation de [[Childebert]], fils de Clovis donne les pècheries situées au Sud de l'[[étang de Caronte]] probablement l'actuel quartier de Jonquières à Césaire. Les Archevêques d'Arles deviennent d'importants propriétaires terriens de la région.<br />
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Il meurt après 40 années d'[[épiscopat]], le [[27 août]] 542.
Il meurt après 40 années d'[[épiscopat]], le [[27 août]] [[542]].
 
  
===Œeuvres principales===
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===Œuvres principales===
*Des '''homélies et sermons''', au nombre de 238, fortement inspirés par la théologie d'[[Augustin d'Hippone|Augustin]]. Au [[Moyen Âge]] certains furent d'ailleurs attribués à Augustin lui-même. Ces sermons, très concrets, nous renseignent sur la vie quotidienne des arlésiens du début du {{VIe siècle}}; on y voit en particulier que les pratiques païennes sont encore très vivaces<ref> J. Delage (traduction de) - Sermones I, 12, 36 :
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*Des '''homélies et sermons''', au nombre de 238, fortement inspirés par la théologie d'[[Augustin d'Hippone|Augustin]]. Au [[Moyen Âge]] certains furent d'ailleurs attribués à Augustin lui-même. Ces sermons, très concrets, nous renseignent sur la vie quotidienne des arlésiens du début du VIe siècle; on y voit en particulier que les pratiques païennes sont encore très vivaces<ref> J. Delage (traduction de) - ''Sermones'' I, 12, 36 :
 
: ''Et ceci aussi, qui ne peut le dire : nul ne doit rendre un culte aux arbres, observer les augures, s’adresser aux enchanteurs ; nul ne doit s’enquérir auprès des magiciens et des devins, nul ne doit, à la façon sacrilège des païens, prendre garde au jour où il part en voyage et au jour où il rentre chez lui, mal auquel, non seulement les laïcs, mais même un certain nombre de clercs, je le crains, succombent à cause d’une coutume sacrilège''. </ref>.
 
: ''Et ceci aussi, qui ne peut le dire : nul ne doit rendre un culte aux arbres, observer les augures, s’adresser aux enchanteurs ; nul ne doit s’enquérir auprès des magiciens et des devins, nul ne doit, à la façon sacrilège des païens, prendre garde au jour où il part en voyage et au jour où il rentre chez lui, mal auquel, non seulement les laïcs, mais même un certain nombre de clercs, je le crains, succombent à cause d’une coutume sacrilège''. </ref>.
 
*On lui doit également des '''traités dogmatiques''', notamment le ''De mysterio Sanctae Trinitatis'' contre les [[arianisme|ariens]] et les [[pélagianisme|pélagiens]].
 
*On lui doit également des '''traités dogmatiques''', notamment le ''De mysterio Sanctae Trinitatis'' contre les [[arianisme|ariens]] et les [[pélagianisme|pélagiens]].
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===Bibliographie===
 
===Bibliographie===
 
*''Vie de Césaire d’Arles'' (Introduction, révision du texte et traduction par Marie-José Delage et Marc Heijmans), Coll. ''[[Sources chrétiennes]]'' N°536, Paris, 2010.
 
*''Vie de Césaire d’Arles'' (Introduction, révision du texte et traduction par Marie-José Delage et Marc Heijmans), Coll. ''[[Sources chrétiennes]]'' N°536, Paris, 2010.
* {{Ouvrage|auteur=[[Arthur Malnory]]|titre=Saint Cesaire Évêque d'Arles (503-543)|présentation en ligne=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k330725.image.f35.tableDesMatieres|année=1894}} ''Editions'': G. Morin, ''Corp. christ.'' 103-104 (1953).  ''Traductions françaises'' : A. de Vogüé - J. Courreau, ''Sources chrétiennes'' 345 (1988, * ''Œuvres monastiques'', M.-J. Delage, ''Sources chrétiennes'' 175, 243 (1971, 1978, ''Sermons au peuple'').
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* Arthur Malnory, Saint Cesaire Évêque d'Arles (503-543); présentation en http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k330725.image.f35.tableDesMatieres ;année 1894 ; ''Editions'': G. Morin, ''Corp. christ.'' 103-104 (1953).  ''Traductions françaises'' : A. de Vogüé - J. Courreau, ''Sources chrétiennes'' 345 (1988, * ''Œuvres monastiques'', M.-J. Delage, ''Sources chrétiennes'' 175, 243 (1971, 1978, ''Sermons au peuple'').
* William E. Klingshirn: ''Caesarius of Arles : The Making of a Christian Community in Late Antique Gaul'', Cambridge University Press, 1994. {{ISBN|0521528526}}
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* William E. Klingshirn: ''Caesarius of Arles : The Making of a Christian Community in Late Antique Gaul'', Cambridge University Press, 1994. ISBN 0521528526
* Omer Englebert: ''La Fleur des Saints'' de {{ISBN|2-7028-1634-7}}
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* Omer Englebert: ''La Fleur des Saints'' de ISBN 2-7028-1634-7
  
 
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[[Catégorie:Religieux du Moyen Âge]]
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[[Catégorie:Moines et moniales]]
[[Catégorie:Archevêque d'Arles]]
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[[Catégorie:Archevêques d'Arles]]
 
[[Catégorie:Saints]]
 
[[Catégorie:Saints]]
 
[[Catégorie:Saints français]]
 
[[Catégorie:Saints français]]

Version du 23 mars 2011 à 14:04

Saint Césaire d'Arles, né vers 470 à Chalon-sur-Saône et décédé le 26 août 542 à Arles, fut archevêque d’Arles de décembre 502 jusqu'à sa mort; il est honoré le 26 août[1].

Biographie

Sa jeunesse

Né en territoire burgonde de parents chrétiens et probablement gallo-romains, Césaire est reçu comme clerc, à l'âge dix-huit ans, dans sa ville natale par l'évêque Silvestre (484-526). Il devient ensuite moine au monastère de Lérins à l'âge de 20 ans; il y est l'élève de Julien Pomère.

Obligé de sortir de Lérins en raison de l'état de sa santé, il s'établit à Arles, où l'évêque Eone, avec qui il est apparenté, l'ordonne diacre, puis prêtre en 499, et lui confie la direction d'un monastère situé en face de la cité, soit à Trinquetaille, soit sur une île du Rhône (probablement l'île de la Cappe). C'est dans ces circonstances qu'il rédige la Regula ad monachos.

Évêque d'Arles

Après la mort d'Eone[2] en 501 ou 502, il devient évêque d'Arles probablement en décembre 502, mais continue à vivre comme un moine, exigeant que le clergé soit exemplaire. Suspect aux rois ariens wisigoths (Alaric II jusqu'en 507) et ostrogoths (Théodoric et ses successeurs), il doit se justifier à Bordeaux en 505 et à Ravenne en 513[3], mais gagne à deux reprises la confiance du roi.

En 506 il préside le concile d'Agde dont il a préparé les travaux et suggéré les décisions. C'est également en 513 qu'il fonde, aux Alyscamps, le premier monastère de femmes, transféré à l'intérieur des murs d'Arles en 524 et appelé monastère Saint-Jean. Il rédige pour ce monastère la Regula ad virgines, qui sera par la suite adoptée entre autres par Sainte Radegonde pour son monastère de Poitiers.

Nommé vicaire du Siège apostolique pour la Gaule et l'Espagne en 514[4], il convoque et préside plusieurs conciles, celui d'Arles en 524[5], de Carpentras en 527, de Vaison-la-Romaine en 529 et le deuxième concile d'Orange (Vaucluse) en 529, sans doute le plus important, qui condamne le semi-pélagianisme et donne une formulation théologique de la grâce telle qu'elle avait été prônée par Augustin, contre ceux qui, comme Jean Cassien, donnaient un rôle plus important au libre arbitre. Les conciles de Valence (Drôme) (en 530), d'Orléans (en 533, 538 et 541) auxquels il n'assiste pas, et celui de Clermont (en 535), où il se rend, adoptent ses idées.

Après l'annexion de la Provence par les Francs en 536, les relations entre l'archevêque et la royauté chrétienne deviennent très chaleureuses. Ainsi en 540, un acte de donation de Childebert, fils de Clovis donne les pècheries situées au Sud de l'étang de Caronte probablement l'actuel quartier de Jonquières à Césaire. Les Archevêques d'Arles deviennent d'importants propriétaires terriens de la région.


Il meurt après 40 années d'épiscopat, le 27 août 542.

Œuvres principales

  • Des homélies et sermons, au nombre de 238, fortement inspirés par la théologie d'Augustin. Au Moyen Âge certains furent d'ailleurs attribués à Augustin lui-même. Ces sermons, très concrets, nous renseignent sur la vie quotidienne des arlésiens du début du VIe siècle; on y voit en particulier que les pratiques païennes sont encore très vivaces[6].
  • On lui doit également des traités dogmatiques, notamment le De mysterio Sanctae Trinitatis contre les ariens et les pélagiens.
  • Les deux règles monastiques: pour les moniales (regula ad virgines) et pour les moines (regula ad monachos) sont ses écrits les mieux connus aujourd'hui.

Voir aussi

Bibliographie

  • Vie de Césaire d’Arles (Introduction, révision du texte et traduction par Marie-José Delage et Marc Heijmans), Coll. Sources chrétiennes N°536, Paris, 2010.
  • Arthur Malnory, Saint Cesaire Évêque d'Arles (503-543); présentation en http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k330725.image.f35.tableDesMatieres ;année 1894 ; Editions: G. Morin, Corp. christ. 103-104 (1953). Traductions françaises : A. de Vogüé - J. Courreau, Sources chrétiennes 345 (1988, * Œuvres monastiques, M.-J. Delage, Sources chrétiennes 175, 243 (1971, 1978, Sermons au peuple).
  • William E. Klingshirn: Caesarius of Arles : The Making of a Christian Community in Late Antique Gaul, Cambridge University Press, 1994. ISBN 0521528526
  • Omer Englebert: La Fleur des Saints de ISBN 2-7028-1634-7

Source

Liens externes

Articles connexes

Notes

<references\>
  1. Nominis : Saint Césaire d'Arles
  2. Ce point est discuté, notamment par William E. Klingshirn - Caesarius of Arles : The Making of a Christian Community in Late Antique Gaul - Cambridge University Press, 1994 – ISBN 0521528526, pages 84 et suivantes ici qui place Johannes entre Eon et Césaire.
  3. A la fin août ou début septembre 513, il est assigné à comparaître à Ravenne devant Théodoric II, par Gemellus, le Vicaire qui réside à Arles. Cf. Malnory, Arthur. Saint Césaire, évêque d'Arles, page 101 ici.
  4. Il reçoit le pallium en 513. De retour en Gaule, il a des démêlés avec l'évêque d'Aix au sujet des droits de l'église d'Arles. Césaire charge l'abbé Aegidius et le prêtre Messin d'aller les défendre à Rome; en juin 514, Symmaque déclare que l'archevêque d'Arles sera vicaire apostolique en Gaule et en Espagne
  5. Louis de Mas Latrie - Chronologie historique des papes, des conciles généraux et des conciles des Gaules et de France – 1836 - page 324 ici
  6. J. Delage (traduction de) - Sermones I, 12, 36 :
    Et ceci aussi, qui ne peut le dire : nul ne doit rendre un culte aux arbres, observer les augures, s’adresser aux enchanteurs ; nul ne doit s’enquérir auprès des magiciens et des devins, nul ne doit, à la façon sacrilège des païens, prendre garde au jour où il part en voyage et au jour où il rentre chez lui, mal auquel, non seulement les laïcs, mais même un certain nombre de clercs, je le crains, succombent à cause d’une coutume sacrilège.