Catherine d'Alexandrie

De OrthodoxWiki
Aller à : navigation, rechercher
Sainte Catherine d'Alexandrie

La Sainte Grande-Martyre et très sage Catherine (ou Aicatherine) a été le fille du gouverneur d'Alexandrie d'Égypte, Constus (ou Cestus), pendant le règne de l'empereur Maximinus (305-313). Elle a reçu le martyre en 305. Elle est commémorée le 24 novembre dans la tradition slave, et le 25 novembre dans la tradition grecque (arabe, roumaine etc.).

Vie

Sainte Catherine a vécu à Alexandrie – ancien centre de l’Empire hellénistique. Étant d'une beauté et d'une intelligence exceptionnelles, elle a reçu une éducation très élaborée, et a étudié les œuvres des plus grands philosophes et éducateurs de l'Antiquité. Des jeunes hommes des meilleures familles de l’Empire ont demandé sa main en mariage, mais aucun n’a pu l’obtenir. Elle avait déclaré à ses parents qu'elle n'accepterait d’épouser qu’un homme qui lui serait supérieur par sa condition sociale, par sa fortune, sa beauté et sa sagesse.

La mère de Catherine, chrétienne en secret, l’a envoyée à chercher conseil auprès de son propre père spirituel, un saint vieillard qui passait sa vie dans la prière et la solitude, dans une grotte, pas loin de la cité. Ayant écouté Catherine, il lui dit qu’il connaissait un jeune homme qui la dépassait en tout, car « Sa beauté était plus éclatante que la lumière du soleil, Sa sagesse gouvernait toute la Création, Ses richesses étaient répandues dans tout le monde, ce qui ne diminuait en rien, mais plutôt augmentait la noblesse de Son lignage ». L’image de l'Époux céleste produisit dans l’âme de la sainte vierge le désir ardent de le voir. La vérité que son âme cherchait se révéla à elle. En partant, le saint vieillard offrit à Catherine une icône de la Mère de Dieu avec l'Enfant Jésus dans ses bras et lui recommanda de prier avec foi la Reine des Cieux – la Mère de l'Époux céleste – pour que lui soit accordée la grâce de voir son Fils.

Catherine pria toute la nuit et il lui fut accordé de voir la Très Sainte Vierge qui envoya son Fils divin regarder Catherine, agenouillée devant Eux. Mais l'Enfant détourna Ses yeux de la jeune fille, en disant qu'Il ne pouvait pas la regarder parce qu’elle était laide, de pauvre condition, réduite à la mendicité et dépourvue d’intelligence comme toutes les personnes qui n’avaient pas été purifiées par les eaux du Baptême et n’avaient pas reçu le sceau du Saint Esprit. Catherine retourna chez le vieillard dans un état de profonde tristesse. Il la reçut avec amour, l’instruit dans la foi dans le Christ, lui conseilla de préserver sa pureté et son intégrité et de prier sans cesse. Ensuite, il officia pour elle le Saint Mystère du Baptême. Par la suite, Sainte Catherine eut une autre vision de la Mère de Dieu avec son enfant. Cette fois-ci, le Seigneur la regarda avec tendresse et lui donna un anneau – un merveilleux don de l’Époux céleste.

Sainte Catherine d'Alexandrie.
À cette époque l’empereur Maximin lui-même était dans la cité d’Alexandrie à l’occasion d’une fête païenne. C’est pourquoi la fête était particulièrement splendide et des foules y accouraient. Les cris des animaux de sacrifice, la lumière incessante des feux, les foules agitées des arènes remplirent Alexandrie de monde. Des sacrifices humains furent offerts aussi, car les confesseurs de la foi dans le Christ, qui avaient refusé d’abjurer leur foi sous la torture, étaient condamnés à la mort par le feu. L’amour de la sainte pour les martyrs chrétiens et son ardent désir d’alléger leurs souffrances décidèrent Catherine d’aller voir le pontifex maximus païen à la tête de l’empire, l’empereur persécuteur Maximin.

En se présentant à lui, la Sainte déclara sa foi dans l’unique vrai Dieu et démontra avec sagesse les erreurs des païens. La beauté de la vierge fascina l’empereur. Pour la convaincre de la supériorité de la sagesse païenne, l’empereur ordonna la convocation de cinquante rhéteurs, les hommes les plus érudits de l’empire, mais la sagesse de la Sainte l’emporta, au point que les rhéteurs commencèrent eux-mêmes à croire au Christ. Sainte Catherine fit sur les martyrs le signe de la Croix et ceux-ci acceptèrent bravement de mourir pour le Christ, brûlés vifs sur ordre de l’empereur.

Maximin, n’espérant plus convaincre la sainte, essaya de la tenter en lui promettant de grandes fortunes et la renommée. Face au refus violent de la Sainte, l’empereur ordonna qu’elle soit soumise à des tortures affreuses et la fit jeter en prison. L’impératrice Augusta, qui avait beaucoup entendu parler de la Sainte, voulut la voir. Ayant convaincu Porphyrios, un commandant militaire, de l’accompagner avec un détachement de soldats, Augusta alla à la prison. L’impératrice fut très touchée par la force d’esprit de Sainte Catherine, dont la figure brillait du feu de la Grâce divine. Catherine expliqua les enseignements du christianisme aux nouveaux arrivés qui, ayant cru, furent convertis au Christ.

Le jour suivant, la martyre fut amenée encore une fois au tribunal où ses juges lui demandèrent d’abjurer sa foi chrétienne et de sacrifier aux dieux païens, sous peine de voir son corps écrasé par une roue garnie de pointes de fer. La Sainte confessa le Christ avec courage et s’approcha elle-même de la roue ; mais un ange brisa les instruments de l’exécution dont les pièces s’envolèrent dans toutes les directions vers les païens de passage. En voyant ce miracle, l’impératrice Faustina et le noble Porphyrios avec 200 soldats confessèrent leur foi dans le Christ devant tout le monde. Ils furent décapités. Maximin voulut tenter encore une fois la sainte martyre, en lui proposant de l’épouser, mais il reçut un nouveau refus. Sainte Catherine réaffirma sa fidélité au Christ, l’Époux céleste et, en priant toujours, elle tendit sa tête sur le billot, en attendant le coup d’épée du bourreau.

Les reliques de Sainte Catherine furent portées par des anges au Mont Sinaï. Au IXe ou au Xe siècle, la tête et la main gauche de la sainte martyre furent retrouvées par une révélation et furent transférées, avec une grande piété, à l’église du Monastère du Sinaï, construit par le saint empereur Justinien le Grand au VIe siècle.

Commémoration

Selon la coutume ancienne, la fête de Sainte Catherine (avec celle de Saint Mercourios le Grand-Martyr) était célébrée le 24 novembre, alors que celles des Saints hiéromartyrs Clément de Rome et Pierre d’Alexandrie étaient célébrées le 25. Les dates des célébrations furent inversées à la demande du Monastère de Sainte Catherine du Sinaï, afin que la célébration de sa protectrice, Sainte Catherine soit faite avec plus de faste, étant réunie avec la conclusion (odovania/leavetaking) de la fête de la Présentation de la Vierge au Temple. Les Églises de tradition slave ont pourtant continué de célébrer ces saints aux jours d'origine[1].

Hymnographie

Tropaire (ton 5)

Chantons l'illustre épouse du Christ,
sainte Catherine, la protectrice du Sinaï,
celle qui est pour nous refuge et secours ;
elle fit taire en effet
avec le glaive de l'Esprit
brillamment les sophismes des impies ;
désormais, en martyre couronnée,
pour nous tous elle implore la grâce du salut.

En grec: Τὴν πανεύφημον νύμφην Χριστοῦ ὑμνήσωμεν Αἰκατερίναν, τὴν θείαν καὶ πολυούχον Σινᾶ, τὴν βοήθειαν ἡμῶν καὶ ἀντίληψην, ὅτι ἐφήμωσε λαμπρῶς τοὺς καμψοὺς τῶν ἀσεβῶν τοῦ Πνεύματος τῇ μαχαίρᾳ καὶ νῦν ὡς Μάρτυς στεφθεῖσα , αἰτεῖται πᾶσι τὸ μέγα ἒλεος.

Kondakion (ton 2)

En ce jour, amis des Martyrs, formez un chœur divin
pour glorifier la très-sage Catherine ;
elle a prêché, en effet, sur le Stade le Christ
et foulé aux pieds le serpent,
elle qui méprisa le savoir des rhéteurs.

En grec: Χορείαν σεπτὴν ἐνθέως φιλομάρτυρες ἐγείρατε νῦν γεραίροντες τὴν πάνσοφον Αἰκατερίναν. Αὒτη ἐν Σταδίῳ τὸν Χριστὸν ἐκήρυξε καὶ τὸν ὅφιν ἐπατησε, ῥητόρων τὴν γνῶσιν καταπτύσασα.

Ikos

Dès l'enfance ayant reçu la sagesse de Dieu,
cette Martyre également
fut instruite du savoir profane
en toute son étendue;
par là connaissant l'importance de la raison
dans la formation et l'évolution des éléments
et celui qui les créa à l'origine par son verbe,
elle lui rendait grâces jour et nuit
et renversa les idoles et leurs adorateurs insensés,
elle qui méprisa le savoir des rhéteurs.

Référence

  1. The Great Horologion. Holy Transfiguration Monastery, p. 322.

Sources

Liens externes