Rite byzantin

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Le rite byzantin ou rite constantinopolitain est le rite liturgique employé par les Églises orthodoxes, et par certaines Églises catholiques orientales.

Historique

Aucun rite n'a été imposé par les apôtres, et aux premiers temps de l’Église, les célébrations étaient laissées à l'entière discrétion de chaque célébrant.
À partir du Ve siècle, la constitution des quatre grands patriarcats de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem consacre la prééminence de ces métropoles. De ce fait, le rite asiatique d'Asie Mineure en usage à Smyrne et Ephèse, ainsi que le rite du Pont en usage à Nicée, Ancyre, Nazianze et Césarée de Cappadoce disparaissent progressivement tandis que le rite de Constantinople, ou rite byzantin, les supplante peu à peu. Au début du VIIIe siècle, le rite byzantin supplante le rite romain en Calabre et en Sicile, et un siècle plus tard, il s'impose chez les Bulgares, les Serbes et les Roumains. Au XIe siècle, c'est au tour des Russes de recevoir la foi orthodoxe avec le rite byzantin. Quand les patriarcats d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem abandonnèrent progressivement leur ancien rite pour adopter le rite byzantin, celui-ci devint le rite par excellence de l'orthodoxie face à l'Occident. Du fait des divers peuples qui le pratiquent et des nombreuses langues liturgiques qu'il admet, le rite byzantin doit être considéré de nos jours comme un rite vraiment universel. À l'origine le grec de la koinè a été la langue du rite byzantin ; mais ce rite est célébré aujourd'hui dans les nombreuses langues et idiomes des peuples qui l'ont embrassé à travers le monde.

Le rite byzantin provient de la synthèse entre l'ancien rite cathédral de l'Église de Constantinople, tombé en désuétude à partir du Xe siècle, et la forme monastique du rite de l'Église de Jérusalem, lui-même tombé en désuétude à partir des croisades[1].

Caractéristiques

Le rite byzantin comporte, à l'instar des autres familles liturgiques comme le rite romain, différents éléments qui le constituent. À savoir la Divine Liturgie qui est la célébration de l'eucharistie ; les sept mystères ou sacrements qui sont le baptême, la chrismation ou la confirmation et l'eucharistie pour les trois sacrements de l'initiation, la pénitence et l'onction qui sont les deux sacrements de guérison et finalement le couronnement ou mariage et l'ordination qui sont les deux sacrements du service ; la Liturgie des Heures formée des matines, des vêpres, des vigiles et des autres heures ; une année liturgique comportant un calendrier avec des cycles fixes et mobiles des périodes de jeûnes, de fêtes et de commémorations. Il y a aussi des services dits mineurs tels que les bénédictions, consécrations d'églises, exorcisme, etc[2].

Tous les services liturgiques sont consignés dans des ouvrages formés de l'ordinaire qui contient les parties fixes et invariables, ainsi que du propre qui contient les parties spécifiques à la célébration en cours. Pour la liturgie des Heures, le livre utilisé est l'Horologion. Pour le cycle mobile, trois livres sont servis : le Triodion pour le temps de carême, le Pentecostarion pour la période de Pâques et de la Pentecôte ainsi que l'Octœchos pour le reste du temps. Pour les commémorations et fêtes, il y a douze livres, un par mois, appelés Menaion qui contiennent les textes propres à chaque célébration[3].

Utilisation

Le rite dit "byzantin" est quasiment le seul rite observé dans les Églises des sept conciles, à l'exception notable de :

  • quelques communautés de plusieurs dizaines de milliers de fidèles entrées à partir des années 1960 dans l'Orthodoxie, issues de la tradition anglicane aux USA (épiscopalienne ou continuing anglican), qui relèvent du doyenné de rite occidental du Patriarcat d'Antioche et de tout l'Orient tout en conservant l'essentiel du rite d'origine romaine pour leurs offices, avec approbation du Saint Synode de 1958.
  • quelques communautés au sein de l'Église Orthodoxe Russe hors frontières (EORHF), et donc du Patriarcat de Moscou depuis la réunification de mai 2007, communautés essentiellement monastiques, de tradition bénédictine ou ex-anglicane, aux liturgies approuvées depuis le Saint Synode de 1871, communautés relevant directement du métropolite-primat de l'EORHF.

Références

  1. Voir par exemple J.F. Baldovin, The Urban Character of Christian Worship, The Origins, Development, and Meaning of Stational Liturgy (OCA 229), Rome, 1987; M.F. Auzépy, De la Palestine à Constantinople (VIIIe-IXe siècles): Étienne le Sabaïte et Jean Damascène, Travaux et mémoires, 12 (1994), p. 183-218.
  2. Robert F. Taft (trad. Jean Laporte), Le Rite Byzantin : Bref historique [« The Byzantine, A Short History »], Paris, Cerf, coll. « Liturgie » (no 8),‎ octobre 1996, 112 p. (ISBN 2-204-05439-9, ISSN 1151-7115), p.14.
  3. Taft, ibidem.

Sources

  • wikipedia

Bibliographie

  • Irénée-Henri Dalmais, Les liturgies d'Orient, Paris, Cerf, coll. « Rites et Symboles » (no 10),‎ janvier 1980, 192 p. - ISBN 2-204-01514-8
  • Robert F. Taft (trad. Jean Laporte), Le Rite Byzantin : Bref historique [« The Byzantine, A Short History »], Paris, Cerf, coll. « Liturgie » (no 8),‎ octobre 1996, 112 p. - ISBN 2-204-05439-9, ISSN 1151-7115