Confirmation

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Un prêtre administrant la sainte Chrismation.
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La confirmation (du latin confirmatio, action de consolider, d'étayer, d'affermir, encouragements, affirmation), appelée plus souvent au sein de l'Orthodoxie chrismation, est le sacrement de l'initiation chrétienne par lequel est accordé au baptisé le don de l'Esprit Saint à travers l'onction d'une huile sainte. Si le baptême est la participation à la mort et à la Résurrection du Christ, la chrismation est participation personnelle à la venue du Saint Esprit le jour de la Pentecôte.

Signification

La chrismation est le sacrement consistant à oindre d'huile sainte une personne baptisée afin qu'elle reçoive le don du Saint Esprit. Alors que par le baptême le baptisé meurt et ressuscite avec le Christ, le confirmé est empli de l'Esprit Saint comme l'ont été les Apôtres le jour de la Pentecôte. En tant que tel, la chrismation confirme l'appartenance du baptisé à l'Église comme communion dans le même Saint Esprit. Baptême et Confirmation sont donc très intimement liés : nous pourrions dire que la Chrismation est en quelque sorte l'achèvement du Baptême.

L'Église orthodoxe a privilégié l'unité du sacrement du Baptême comme seul sacrement de l'Initiation chrétienne qui comporte les deux onctions baptismales (en Occident elles sont donc distinctes : Baptême et Confirmation) ainsi que l'Eucharistie. À la différence des églises occidentales (c'est-à-dire de l'Église catholique romaine et de l'Église anglicane), où la confirmation est réservée à ceux qui ont atteint « l'âge de raison », la Chrismation dans l'Église orthodoxe est normalement administrée aux enfants immédiatement après le baptême et immédiatement (ou, du moins, peu de temps) avant sa réception dans la Sainte Communion.

La chrismation consiste à oindre le nouveau chrétien avec le Saint Chrême qui est une huile sainte (appelée en grec: ἅγιον μύρον / haghion myron). Le myron est un « mélange de quarante huiles essentielles et d'huile d'olive » (Philip Gialopsos, op.cit. p. 35) consacré par l'évêque. Le chrétien est oint par un signe de croix avec cette huile sur son front, ses yeux, ses narines, ses lèvres, ses oreilles, sa poitrine, ses mains et ses pieds. Chaque fois, le prêtre administrant le sacrement dit, « Le sceau du don de l'Esprit Saint. »

Le sacrement de la Chrismation est une extension du jour de Pentecôte, lors duquel le Saint Esprit est descendu sur les Apôtres. C'est par la Chrismation qu'une personne devient un membre du peuple de Dieu. L'évêque orthodoxe Kallistos (Ware) de Diokleia explique :

« À travers la Chrismation tout membre de l'Église devient un prophète, et reçoit une part de la royale prêtrise du Christ ; de même tous les chrétiens, parce qu'ils sont chrismés, sont appelés à agir comme témoins conscients de la Vérité. 'Vous avez reçu l'onction (en grec: χρῖσμα, / chrisma) de la part de Celui qui est Saint, et vous connaissez toutes choses' (I Jean 2:20). »

Bien qu'elle soit normalement administrée conjointement au Baptême, dans certains cas la chrismation seule peut être donnée afin de recevoir les nouveaux convertis à l'Orthodoxie. Bien que les pratiques à ce sujet varient, spécialement en Amérique du Nord, en général si un nouveau converti vient à l'Orthodoxie à partir d'une autre confession chrétienne pratiquant le baptême par immersion selon la Formule Trinitaire (« au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »), il est reçu dans l'Église Orthodoxe à travers le sacrement de chrismation, après lequel il recevra la Sainte Eucharistie. Si, néanmoins, le converti vient d'une confession chrétienne qui baptise au nom de « Jésus seulement » (comme dans certaines églises Pentecôtistes) ou d'une de celles qui ne pratiquent pas le baptême du tout (comme les quakers), le baptême est nécessaire avant la chrismation.

Fondements apostoliques

Bien que certains chrétiens non-orthodoxes soutiennent que les sacrements autres que le Baptême et l'Eucharistie ne seraient pas fondés sur la Bible, mais sur des traditions humaines, ce n'est pourtant pas le cas. Le sacrement de la chrismation peut être observé dans le Nouveau Testament.

Les Actes des Apôtres nous montrent qu'une sorte de confirmation se passe même dans l'Église primitive. Comme la communauté chrétienne s'élargissait à la fois numériquement et géographiquement en de nombreux endroits à l'intérieur et en dehors du monde juif, les Apôtres ne furent bientôt plus les seuls à prêcher l’Évangile et à baptiser dans le Christ.

L’œuvre de Saint Paul à Éphèse nous est connue par les Actes 19.1-12. Nous y voyons que certains, qui avaient été baptisés du « baptême de Jean (Baptiste) », étaient désireux d'accepter le Christ. « Quand ils ont entendu cela, ils ont été baptisés au nom du Seigneur Jésus. » (Verset 5, NAB et TOB). Après cela, nous voyons que Paul « posa [ses] mains sur eux » et le « Saint-Esprit est venu sur eux » (verset 6). On peut voir un autre exemple de la Confirmation dans l'Église primitive dans les Actes 8 : « Lorsque les apôtres à Jérusalem apprirent que la Samarie avait accepté la Parole de Dieu, ils y envoyèrent Pierre et Jean, qui y sont descendus et ont prié pour eux, qu'ils puissent recevoir le Saint Esprit, car il n'était encore descendu sur aucun d'entre eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Ensuite, Pierre et Jean leur imposèrent les mains sur eux et ils reçurent le Saint-Esprit. » (Actes 8.14-17, NAB) Philip Gialopsos explique la poursuite du développement du sacrement :

« Plus tard, alors que le christianisme a commencé à croître, il était impossible pour les Apôtres d'être partout pour effectuer le sacrement par imposition des mains, ils ont alors donné le pouvoir à leurs successeurs d'administrer le Sacrement par l'onction du baptisé avec du myron. » (Gialopsos, 35)

Bibliographie

  • Timothy Ware, L'orthodoxie : l'Église des sept Conciles, Desclée de Brouwer, Paris, 1997, (ISBN 2-220-04022-4), (2e éd., 1ère éd. en français en 1968)
  • (en) Gialopsos, Philip G., The Seven Sacraments of the Greek Orthodox Church, 1997

Voir aussi sur internet